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Les Aventures d'Augie March

Publié le 05/04/2013

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Ce troisième roman de Bellow est le premier qui ait valu à !'écrivain une large notoriété. n a été écrit en 1953, treize ans avant que !'écrivain reçoive le prix Nobel. Mais déjà le livre contient ce qui a fait le succès du romancier: l' expression de l'inquiétude de la conscience américaine des années 50. « La technologie - écrit Bellow - a créé la conscience individuelle, mais rien pour la remplir. «

« «C 'est I"' animal ridens" qu ' il y a en moi , la créature toujours prête à rire qui se réveille sans cesse.» ~------ EXTRAITS Portrait de Mémé Lausch Qu'il s'agît des échecs ou du klabyasch, Mémé Lau schjouait comme un vrai petit Tamerlan, avec une cruauté de potentat et des flammes d'oraufond des yeux ...

C'était avec le fume-cigarette coincé entre ses pe­ tites gencives noires qu'elle avait ses meilleures inspirations de stratège.

Elle était fripée comme un vieux sac en papier; c'était une autocrate, coriace et jésuite, un vieux rapace bolchevique, ses petits pieds gris enrubannés, immobiles sur le tabouret­ coff re à chaussures que Simon avait confec­ tionné en classe de travaux manuels.

Une vision de l'humanité Elle est composée de ces inventeurs, de ces artistes, par millions et par millions, chacun s'effo rçant à sa façon de recruter d'autres gens pour jouer un rôle secondaire et lui donner la réplique dans la comédie.

Les grands chefs, les meneurs de foule recrutent l e plus de monde, etc' est en ce la que réside leur pouvoir.

..

C'est la lutte de l'humanité : recruter des effectifs pour la version que l'on se fait de la réalité.

Alors, même les fleurs et la mousse sur les pierres devien­ nent la mousse et les fleurs d'une certaine version.

Une chasse au Mexique avec Caligula, le faucoh froussard Un iguane se précipita parmi les pierres.

Caligula l'aperçut et piqua.

Bardé de plumes, il se· laissait choir du haut du ciel comme une noire me- nace.

L'iguane, de son côté, bondissait comme il pouvait ...

Je distinguai les deux têtes farouches des adversaires et, com­ me Caligula posait une patte sur le monstre, celui-ci ouvrit la gueule d'un geste rageur de rep­ tile etfrappa l'aigle au cou ...

Caligula se secoua violemment, mais seule­ ment pour se dégager.

L'iguane retomba et s'en­ fuit.

Caligula replia les ailes.

Il ne vola pas jusqu'à moi.

«Sale trouil­ lard ! - lui cria Thea.

Vieux corbeau ! » L' « homo ridens » C'est l '« animal ridens » qu'il y a en moi, la créature toujours prête à rire qui se ré­ veille sans cesse.

Qu 'y a-t-il de si risible dans le fait qu'une Jacqueline, par exemple, qui en a vu de toutes les couleurs se refuse encore à mener une vie qui la déçoive ? Ou bien est-ce le rire que m'inspire la nature - y compris l'éternité -la nature qui se croit capable de nous vaincre et del' emporter sur le pouvoir de l'espérance ? Non, non, me dis-je, elle ne triomphera jamais.

Mais c'est probablement là qu'est la plaisanterie.

Seulement on ne sait pas aux dépens de qui ...

Traduction de Jean Ro senthal , Flammarion, 1977 Jeune vendeur de journaux NOTES DE L'ÉDITEUR et celle de la communauté juive.

Si, comme l'explique Jacques Cabau, spécia liste de la litt érature américaine, « il n'y a pas l es sh emie l s, ces petits Juifs sur qui s'ac harne le sort, mais que leur sens de l'humour et leur amour de la vie sauvent du désespoir.

« Il y a, note Jacques Cabau, chez les personnages de Bellow , un mélange de résignation et de dignité, d'humour et de gra ndiloquence , d 'angoisse et de soif de vivre qui rappelle les créations de Charlie Chaplin et de Danny Kaye au cinéma ...

Augie March est une sorte de picaro juif qui veut vivre libre et être lui-m êm e ...

»Jacques Cabau, La Prairi e perdue : histoire du roman américain, Seuil, 1981.

Ce troisième roman de Bellow , écrit en 1953 , contient certains éléments autobiographiques.

Comme son héro s, !'écrivain est né en 1915 de parent s juifs émigrés de Ru ssie.

Sa famille est d'abord allée au Québec , puis aux États-Unis, et s'est installée à Chicago.

Deux influence s marquent l'inspiration du romancier, celle des écrivains slaves, pour lesquel s l'homme ne peut trouver dans le monde de quoi satisfaire vraiment son âme, 1 Edim édi a 2.

3.

4 Th e Image Bank d"' éco le juive" du roman américain », en revanche Bellow, comme Salinger, Malamud, Philip Roth, Norman Mailer, est « profondément marqué par la commu nauté où il est né.

C 'est ce qui le rend représentatif de lAmérique des années 50-60 ».

A cette époque en effet « l'inquiétude du minoritaire -Juif ou Noir -tend à devenir le symbo le de l'inquiétude générale ».

B ell ow manifeste un goût particulier pour BELLOW 02. »

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