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Les Contemplations de Victor Hugo (analyse détaillée)

Publié le 23/10/2018

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hugo

Recueil en deux tomes de 156 poèmes (soit près de 10.000 vers) publié pendant l’exil du poète à Guemesey, le 23 avril 1856.

COMPOSITION DE L’ŒUVRE

 

Les deux tomes s’articulent autour d’un drame-clé : la mort de Léopoldine, fille aînée de Hugo, le 4 septembre 1843. Le recueil retrace l’itinéraire de la vie humaine, de l'enfance jusqu'au tombeau ; de nombreuses pièces ont une valeur autobiographique. Un poème initial et un poème final servant de dédicace (À celle qui est restée en France) encadrent le tout.

 

• Tome I : Autrefois (1830-1843). 87 poèmes répartis en trois livres : Aurore (I, 29 poèmes), l'Âme en fleur (II, 28 poèmes), les Luttes et les Rêves (III, 30 poèmes). C’est l’évocation du bonheur passé et perdu, des joies liées à la famille, à la nature, à l’amour ; on trouve également des références aux combats menés en faveur des plus pauvres.

 

• Tome II : Aujourd'hui (1843-1855). 69 poèmes répartis en trois livres : Pauca Meae (IV, 17 poèmes), En marche (V, 26 poèmes), Au bord de l'infini (VI, 26 poèmes). Le tome est centré sur l’évocation de la mort de Léopoldine et de la douleur de son père, accompagnée de méditations philosophiques sur ce deuil, de considérations sur la destinée et de visions cosmiques qui se concluent par le retour à Dieu.

 

Poèmes-dés : Mes deux filles (I, 3), la Fête chez Thérèse (I, 22), Melancholia (III, 2), Vent, vidi, vixi (IV, 13), Demain dès l'aube (IV, 14), À Villequier (IV, 15), le Mendiant (V, 9), A celle qui est restée en France.

 

THÈMES DOMINANTS

 

• Léopoldine : évoquée à travers les scènes du bonheur passé ou la douleur du deuil, la jeune disparue revit grâce à la poésie. Symbole de l’enfance et de la pureté, elle illumine les poèmes d’Autrefois. Sur le plan de la structure, cette figure sert de fil conducteur au recueil. Sur le plan de l’écriture, elle inspire au poète des élans lyriques à valeur autobiographique où s’expriment tous les sentiments liés à l’amour paternel.

 

• La nature : comme chez les romantiques, elle est habitée par Dieu. En communion avec elle, le poète en déchiffre les signes (Il est saint de toujours feuilleter la nature [III, 8]). Source de bonheur et de paix, associée à la famille et à l'amour, elle inspire au poète des dialogues intimistes, des descriptions champêtres et des scènes animistes.

 

• La souffrance du peuple : Victor Hugo dénonce les injustices dont sont victimes les humbles. Il se penche sur les laissés-pour-compte {je me suis incliné sur tout ce qui chancelle [V, 3]) et milite pour la justice sociale (J'ai réclamé des droits pour la femme et l'enfant [V, 3]). Ce thème donne lieu à des images fortes et à des antithèses saisissantes.

hugo

« • Dieu : après la mort de sa fille, Hugo connaît le doute et la révolte.

Puis, apaisé, il accepte la volonté divine et reprend le dialogue avec l'hemel.

Ce retour à Dieu donne à l'œ uvre une conclusion à valeur universelle.

FORMES POÉTIQUES PRINC IPALES Elles sont marquées p ar une grande liberté à l'égard de la mét ri que tradi­ tionnelle.

On trouve de nomb reuses pièces en alexandrins mais aussi d es suites de vers de typ es variés (octosylla bes, décasyllabes, alexandrins) par­ fois organisés en quatra ins ou sizains.

STYLE • Un lyrisme délicat -la comparaison : Le rossignol, caché dans son nid ténébreux, 1 Chanta comme un poète et comme un amoureux.

(1, 22) - la poésie des mots simples : Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts (N,5) -l'alli tération : Chacun se dispersa sous les profonds feuillages (I, 22) • Un style épique et visionna ire - l'antithèse : Tout étAit sous ses pieds deuil, épouvante et nuit.

1 Derrière effe, fe - front baigné de douces flammes, 1 Un ange sou1iant portait fa gerbe d'âmes (IV, 16) -l'inter rogati on oratoi re : Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? (III, 2) - l'apostrophe: Mères en deu il, vos cris là-haut som entendus .

(III, 23) • Une poétique innovante -le refus de la césure :j'ai disloqué ce grand niais d'alexandrin .

(1 , 26) -l'a lexandrin ternaire (ou trimètre) : Nous bons 1 nous fraternels 1 ô fange et pourriture 1 (VI, 5 ) -un usage expressif du re j et : Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la cam­ pagne, 1 je partirai.

(IV, 14 ) -le rythme brisé: Considérez qu'on doute, ô mon Dieu! quand on souffre (IV, 15) SOURCES ET INSPIRATION Des sources autobiog raphiques.

Toute la mat ière du rec ueil est auto ­ biographi que : Qu'est-ce que les Comemplations? C'est ce qu'on pourrait appe­ ler, si le mot n'avait quelque prétention les Mémoires d'une âme.

(Préface).

ACCUEIL ET POS TÉRITÉ L'œuvr e est un des plus gros succès de la poésie française : le lendemain de sa publication, le premier tirage de 3 000 exemplaires est quasiment épu isé.

La cri tique est plu s pa rt agée: on célè bre ou on condamne l'œuvre pour sa taille monumentale et l'anarch ie de sa compos ition.

Avec la Légende des siècles, les Contemplations r eprésentent le sommet poé ­ tique de l'œ uvre de Hugo et du romant isme .

Le recueil influencera t ou te la p oésie du XIX• siècle, notammen t le symbolisme.. »

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