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Les Faux-Monnayeurs

Publié le 12/04/2013

Extrait du document

« J'ai écrit le premier dialogue entre Olivier et Bernard et les scènes entre Passavant et Vincent, sans du tout savoir ce que je ferais de ces personnages, ni qui ils étaient. « (André Gide, Le Journal des FauxMonnayeurs.) « Le style des Faux-Monnayeurs ne doit présenter aucun intérêt de surface, aucune sai llie. Tout doit être dit de la manière la plus plate, celle qui fera dire à certains jongleurs : que trouvez-vous à admirer là-dedans ? « (André Gide, Le Journal des Faux-Monnayeurs.)

« « Il était bien forcé de s'avouer qu'il ne ressentait pas pour elle un grand amour ...

» EXTRAITS É dou ard , roma ncier, insc rit so n roman dan s celui de Gide Édouard somnole ; ses pensées insensible­ ment prennent un autre cours.

Il se demande s'il aurait deviné, à la seule lecture de la lettre de Laura, qu'elle a les cheveux noirs ? Il se dit que les ro­ manciers, par la des­ cription trop exacte de leurs personnages, gê­ nent plutôt l'imagi­ nation qu'ils ne laser­ vent et qu'ils devraient laisser chaque lecteur se représenter chacun de ceux-ci comme il lui plaît.

Il songe au roman qu'il prépare , qui ne doit ressembler à rien de ce qu'il a écrit jusqu'alors.

Il n'est pas assuré que Les Faux-Monnayeurs soit un bon titre.

Il a eu tort de l'annoncer.

Absurde, cette coutu­ me d'indiquer les « en préparation », afin d'allécher les lecteurs.

Celan' allèche personne et cela vous lie ...

Il n'est pas assuré non plus que le sujet soit très bon.

Une réflexio n s ur le ro man p ar l ' un des prota goni st es : É douard , le roma ncier « Est-ce parce que, de tous les genres litté­ raires, discourait Édouard, le roman reste le plus libre, le plus lawless ...

est-ce peut­ être pour cela, par peur de cette liberté même (car les artistes qui soupirent le plus après la liberté sont les plus affolés souvent , dès qu'ils l'obtiennent), que le roman, tou­ jours, s'est si craintivement cramponné à la réalité ? Et je ne parle pas seulement du roman français.

Tout aussi bien que le roman anglais, le roman russe, si échappé qu'il soit de la contrainte, s'asservit à la res­ semblance.

Le seul progrès qu'il envisage , c'est de se rapprocher encore plus du natu­ rel.

Il n'a jamais connu, le roman, cette «formidable érosion des contours », dont parle Nietzsche, et ce volontaire écartement de la vie, qui permirent le style, aux œuvres des dramaturges grecs par exemple , ou aux tragédies du xvll e siècle français.

Connaisse z-vous rien de plus parfait et de plus profondément humain que ces œuvres ? Mais précisément, cela n'est humain que profondément ; cela ne se pique pas de le paraître, ou du moins de paraître réel.

Cela demeure une œuvre d'art.

» Le journa l d'Édouar d.

Le lecteur pe ut ai nsi p énétrer toutes l es strates d u ro man pa r l e biais du ro mancier « Ce matin, rencontré Molinier, sous l'Odéon.

Pauline et Georges ne rentrent qu'après-demain.

Seul à Paris depuis hier, si Molinier s'ennuyait au­ tant que moi, rien d'éton­ nant à ce qu 'il ait paru ravi de me voir.

Nous avons été nous asseoir au Luxembourg, en atten­ dant l'heure du déjeuner, que nous avons convenu de prendre ensemble.

Molinier affecte avec moi un ton plaisantin, parfois même égrillard , qu'il pense sans doute de na­ ture à plaire à un artiste.

Certain souci de se mon­ trer encore vert.

» Gallimard, 1925 « Il me paraît toujours inutile d 'expliquer tout au long ce que le lecteur attentif a compris; c'est lui faire injure.

» (André Gide, Le Journal des Faux­ Monna yeurs.) «Il n'est pas assuré que Les Faux-Monnayeurs soit un bon titre.

Il a eu tort de l'annoncer.» NOTES DE L'ÉDITEUR «C'est sans doute une des réussites de Gide que de donner au lecteur le sentiment que tout se tient, que tout est lié par quelque côté, que le moindre geste suppose une motivation infinie.

( ...

) Outre les prouesses techniques qui valent ce qu'elles valent, la succulence de beaucoup de dialogues, l'éclat de beaucoup de morceaux, c'est un roman d'un ton vif, plaisant, où l'humour est constant, où affleure à chaque instant une merveilleuse intelligence toujours en éveil et comme souriante.

» Michel Raimond, Le Signe des temps, PUF-SÉDÈS .

« Gide consacra plusieurs années aux Faux-Monna yeurs, le seul de ses récits qu'il ait consenti à intituler roman.

Ce livre singulier et plein étonna, d'un étonnement mêlé de réserves.

A la construction centrale du roman s'accolèrent des récits, des figures, des portraits, des événements tirés plus librement d'une réalité et d'une autobiographie transposées, des dialogues , des morceaux de journal, ce qui donne un ensemble singulièrement intelligent, mais presque exclusivement intelligent, ce qui n 'est évidemment pas la qualité la plus nécessaire d'un roman.

( ...

)L es Faux­ Monnayeurs trouvèrent d'ailleurs auprès d'une jeunesse" inquiète" un accès extraordinaire .

» Albert Thibaudet, Histoire de la littérature française.

1 po rt ra it pa r J.

E.

Blanc he , R oue n , mu sée des Bea ux-A rts I Roge r- Violle t 2.

3.

4.

5 illu str a tions de Sieg fried Œlke, Ca ro n-V e rlag.

Zurich.

s.d.

GIDE 06. »

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