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Bernard, Les Faux Monnayeurs

Publié le 24/10/2017

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Les faux monnayeurs Bernard I-Bernard évoqué comme un batârd révolté. 1-Batardise assumée : Tout d'abord, Bernard est représenter comme un batard dans le livre, il n'est pas le fils de son père (Albéric Profitendieu ), Il devient vite l'enfant scandaleux qui incarne et exhibe au grand jour l'adultère, c'est à dire l'infraction à l'ordre familial et social. C'est ainsi qu'il le juge. C’est en effet dans sa fonction de magistrat et non de père qu’il l’envisage avec un mépris ironique : « Monsieur le juge et monsieur l’avocat son fils ne seront pas de retour avant six heures » (L.15 P. 14) Car en effet, Bernard incarne la bâtardise assumée et la révolte au nom d'un désir d'authenticité. Il décide donc de rompre ouvertement avec sa famille pour assumer sa bâtardise, c'est pour Bernard mettre un terme à un mensonge dont l'hypocrisie lui est insupportable : partir est la réaction dont s'en suit une décision, de la part d'un adolescent qui ne tolère pas l’imposture. « Je vous connais assez pour savoir que c'était par horreur du scandale, pour cacher une situation qui ne vous faisait pas beaucoup d'honneur. » (I-3, P.25) On constate par ailleurs que le monologue intérieur est beaucoup plus présent que le dialogue dans les premiers temps de la fugue de Bernard : ses choix premiers ne sont issus que de délibérations d'avec lui-même et ils apparaissent donc libres de toute intervention ou influence d'un interlocuteur. 2-Une construction libre du personnage : Après celà, Bernard se libère donc de ses entraves familliales. Ainsi, avec la bâtardise et la révolte que nourrie Bernard, vient l'émancipation, permettent de se construire librement. Le personnage de Bernard est un électron libre qui puise l'inspiration, dicte ses comportements et ses paroles que par lui-même. Il ne connaît et ne subit aucune influence ni contrôle de la famille. Cela ce ressent avec le vol de la valise d'Edouard. Bernard débarrassé de ses entraves familiales, s'était dit en effet la veille, prêt à \"tout oser\"(l.6 P.86). La bâtardise assumée est en effet un acte d’émancipation : Elle permet d'exclure l'idée de l'hérédité paternelle : « Ne pas savoir qui est son père, c'est ça qui guérit de la peur de lui ressembler \"(Incipit). L’anarchisme et les idées libres du bâtard, c'est aussi le refus de l'endoctrinement. Bernard ne se reconnaît pas dans le besoin de se soumettre et d'obéir envers les orateurs et signataires auxquels le confronte l'ange lorsqu’il le guide : « L'autre enseignait un moyen certain de ne pas se tromper, qui était de renoncer à jamais juger par soi-même, mais bien de s'en remettre toujours au jugement de ses supérieurs. » (l.28 P.334). Bernard refuse cette idéologie. II-Cependant il se rend compte que ce n'est pas sa personnalité. 1- Des facteurs qui lui en font prendre compte. En effet, son indignation révoltante contre le conformisme social et la magistrature du père Profitendieu, qui avait éclaté au moment où Bernard quitte le domicile familial : Elle se révèle être en fait que de la jalousie. Bernard aperçoit Charles (son frère) dans l’assistance lors de la réunion de parti politique où l’ange l’a conduit et adopte, par cette situation et non pas par avis personnel politique, un parti-pris opposé ; et se refuse à adhérer : « Bernard ne l’aimait pas et jalousait un peu la considération que semblait lui accorder leur père. Il froissa nerveusement le bulletin. » ( L.20, P. 334 ). De plus, au cours du roman, il va pratiquer le mensonge à soi-même : « Il n'est pas un voleur que diable ! »(L.7 P. 87 ) celà lui permet ainsi, de passer outre les scrupules qu'il y a à s'emparer du bien d'autrui ; qui est ici la valise d’Édouard. 2- Le legalisme chez bernard apparait plus authentique que la révolte dans sa nature. De surcroît, ce passage avec l'ange vu plus haut lui a fait comprendre ce qu'il n'était plus \"Sa lutte avec l'ange l'avait mûrit. Il ne ressemblait déjà plus a l'insouciant voleur de valise qui croyait qu'en ce monde il suffit d'oser.\" (L.5 P.337) Mais surtout, la révolte de Bernard se révèle factice et dépourvue de contenu : \"L'habitude qu'il a pris de la révolte et de l'opposition le pousse à se révolter contre sa révolte même. \" C'est ainsi parce qu’Édouard lui donne son congé et malgré le fait qu'il a de lui même envisagé ce congé avant car il se sentais inutile dans ses fonctions de secrétaire. Nous pouvons ajouter que ce légalisme est apparant lorsque Bernard s'offusque de voir l'état se faire froder par des contrebandiers « Je me sentais devenir anarchiste, à présent, au contraire je sens que je tourne au conservateur. ». Conclusion Ainsi, Bernard est une entité principale au même titre que d'autres personnages dans le roman. Mais ce jeune personnage possède cette circonstance atténuante de la jeunesse qui cherche sa voie ; il va chercher son identité réelle en s'autorisant de devenir des identités d'emprunt dont on mesure qu’elles sont provisoires autant que nécessaires à sa construction.

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