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Les Fourberies de Scapin

Publié le 09/04/2013

Extrait du document

Scapin doit beaucoup au type du « zanni « italien, bouffon de la commedia dell'arte, et plus particulièrement de la comédie vénitienne. On se souviendra que Molière a été l'élève de Tiberio Fiorilli, dit Scaramouche ( 1608-1696), qui dirigeait à l'époque la troupe des Italiens.

« « ZERBINETTE.

- Ne pouvez-vous me nommer quelqu'un de cette ville qui soit connu pour être avare au dernier point ? » .-----------EXTRAITS Scapin fait croire à Géronte que son fils est détenu par un Turc sur une galère, afin d'obtenir de l'argent GÉRONTE.

- Il faut, Scapin, il faut que tu fasses ici l'action d'un serviteur fidèle.

SCAPIN.

- Quoi, Monsieur ? GÉRONTE.

- Que tu ailles dire à ce Turc qu'il me renvoie mon fils, et que tu te mettes à sa place jusqu'à ce que j'aie amassé la somme qu'il demande.

SCAPIN.-Eh! Mon­ sieur, songez-vous à ce que vous dites ? Et vous figurez-vous que ce Turc ait si peu de sens que d'aller recevoir un misérable comme moi à la place de votre fils ? GÉRONTE.

- Que diable allait-ilfaire dans cette galère ? SCAPIN.

- Il ne devinait pas ce malheur.

Songez, Monsieur, qu'il ne m'a donné que deux heures.

GÉRONTE.

- Tu dis qu'il demande ...

SCAPIN.

- Cinq cents écus.

GÉRONTE.

- Cinq cents écus! N'a-t-il point de conscience ? SCAPIN.

- Vraiment oui, de la conscience à un Turc! GÉRONTE.

-Sait-il ce que c'est que cinq cents écus? SCAPIN.

- Oui, Monsieur, il sait que c'est mille cinq cents livres.

GÉRONTE.

- Croit-il, le traître, que mille cinq cents livres se trouvent dans le pas d'un cheval? SCAPIN.

- Ce sont des gens qui n'entendent point de raison.

GÉRONTE.

- Mais que diable allait-il faire à cette galère ? SCAPIN.

- Il est vrai ; mais quoi ! on ne prévoyait pas les choses.

De grâce, Monsieur, dépêchez.

GÉRONTE.

- Tiens, voilà la clef de mon armoire.

Scapin se venge de lavarice de Géronte.

Il le fait entrer dans un sac, prétextant qu'une troupe de soldats est à leur poursuite.

En réalité, il fait tous les soldats et lui donne des coups de bâton à travers le sac GÉRONTE, sortant la tête du sac.

-Ah ! je suis roué! SCAPIN.

-Ah! Je suis mort.

GÉRONTE.

- Pourquoi diantre faut-il qu'ils frappent sur mon dos ? SCAPIN, lui remettant la tête dans le sac.

- Prene z garde, voici une demi-douzaine de soldats tout ensemble.

(Il contrefait plusieurs personnes ensemble.) « Allons, tâchons à trouver ce Géronte, -----.....--:--'--------.-- cherchons partout.

N'épargnons point nos pas.

Courons toute la ville.

N' ou­ blions aucun lieu.

Visitons tout.

Furetons de tous les côtés.

Par où irons­ nous ? Tournons par là.

Non, par ici.

A gauche.

A droite.

Nenni.

Si fait.

» (A Géronte avec sa voix ordinaire.) Cachez­ vous bien.

«Ah ! ca­ marades, voici son valet.

Allons, coquin, il faut que tu nous enseignes où est ton maître.

-Eh ! Messieurs, ne me maltraitez point.

-Allons, dis-nous où il est.

Parle.

Hâte-toi.

Expédions.

Dépêche vite.

Tôt.

- Eh ! Messieurs, doucement.

(Géronte met doucement la tête hors du sac et aperçoit la fourberie de Scapin.) « SCAPIN.

- Cachez-vous ; voici un spadassin qui vous cherche.

» NOTES DE L'ÉDITEUR enrichi le personnage, mais aussi la fantaisie du poète.

L'esquisse est cette fois extraordinairement précisée, même dans la convention.

Le goût de l'aventure, l'ardeur dans l'intrigue, le courage ( ...

) la souplesse surtout et l'infinie diversité attestent la présence de multiples traditions, et pourtant le valet est lui-même, Scapin, type vivant et inoubliable.

La farce ici touche au grand art.

Le mouvement y contribue.

Le comique y est moins constant que dans Le Médecin malgré lui, le sujet est plus artificiel que celui de Georges Dandin ; mais l'élan imprimé à la pièce dès le début et soutenu sans défaillance jusqu'à l'apothéose du fourbe donne à Scapin une force vraiment extraordinaire.

Si le théâtre est avant tout action, c'est là du théâtre pur.

» René Bray, Œuvres complètes de Molière, présentation Les Belles-Lettres, 1950.

« La farce moliéresque est une heureuse combinaison de convention et d'observation.

L'observation se glisse dans les détails, la convention domine les situations et les caractères.

L'unité est assurée par Scapin, le meneur de jeu.

Conventionnel, assurément Scapin l'est.( ...

) D'autres valets et d'autres fourbes ont 1 portrait de Molière par Pierre Mignard (déta il), Comédie-Française/ J.

L.

Charmet 2, 3, 4 ill.

de R.

Beltz , Club du Livre, Paris/ D.R .

MOLIERE 10. »

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