Les Fourberies de Scapin de Molière (analyse détaillée)

« PERSONNAGES PRINCIPAUX Octave; Argante, son père; Hyacinthe, sa femme, d'origine pauvre, en fait fille de Géronte ; Scapin, son yalet, fourbe et ingénieux ; Léandre ; Géronte, son père ; Zerbinette, Egyptienne (bohémienne) qu'il aime, en fait fille d' Argante ; Sylvestre, son valet.

RÉSUMÉ DE L'ACTION • Acte I : pendant l'absence de son père, Octave a épousé Hyacinthe.

Or Argante veut le marier à la fille de_ Géronte (sc.

1).

De son côté, Léandre est amoureux de Zerbinette, une Egyptienne.

Scapin promet de les aider tous.

Il fait croire à Argante que son fils s'est marié sous la contrainte (sc.

4).

Mais il faut encore trouver de l'argent pour le jeune couple.

• Acte II: les Égyptiens menacent d'emmener Zerbinette si on ne leur donne 500 écus.

Léandre supplie Scapin de l'aider.

Scapin soutire 200 pistoles à Argante, grâce à Sylvestre déguisé en soldat menaçant (sc.

5-6) et 500 écus à Géronte, à qui il fait croire que son fils a été enlevé par les Turcs (sc.

7).

Il lui reste à se venger de Géronte, qui l'a déconsidéré auprès de Léandre, ce qui lui a valu l'humiliation d'avouer ses ruses passées.

• Acte III : sous prétexte de le cacher aux soldats qui le cherchent, Scapin enferme Géronte dans un sac où il le roue de coups de bâton, mais le vieillard découvre la ruse (sc.

2).

Les deux pères, désabusés, jurent de se venger.

Heureusement, on découvre que Hyacinthe est la fille de Géronte et Zerbinette celle d'Argante.

Au milieu des retrouvailles, Scapin, la tête dans un linge, fait croire qu'il est à l'agonie pour obtenir son pardon (sc.

13).

Passages-dés : les 200 pistoles (II, 5-6), la galère (II, 7), le sac et les coups de bâton (III, 2).

THÈMES DOMINANTS • Mattre et valet est un thème à la valeur contestatrice.

L'ensemble de la pièce est sous-tendu par l'échange des rôles.

Si Scapin est socialement un subalterne, il inverse la situation en se faisant supplier par son maître (II, 4), annonçant le Figaro de Beaumarchais.

• La jeunesse est un thème à résonnances sociologique et sociale.

Molière y dénonce le dénuement des jeunes nobles de son temps, confrontés à l'ar­ bitraire paternel.

Ce thème lui permet d'être fidèle à sa devise castigare ridendo mores (châtier les mœurs en riant).

• La justice est un thème satirique traditionnel.

Molière met en cause un système lourd et peu fiable, surtout à la scène 5 de l'acte II.

Ce thème a donc aussi une fonction sociale.

STYLE • Un comique de mots -la répétition : Que diable allait-il faire da1ts cette galère ? (II, 7) -l'énumération : sergents, procureurs, avocats, greffiers, substituts, rapporteurs, juges et leurs clercs (II, 5). »