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Les Mémoires de Saint-Simon (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

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saint simon
En 1702, Saint-Simon démissionne de l'armée, ressentant comme un affront d'être exclu d'une promotion de généraux où figurent des nobles d'un rang moins élevé que le sien ; cet incident est un exemple typique de la susceptibilité tatillonne de Saint-Simon à l'égard des questions de préséance et d'étiquette. Ce souci du « rang » occupé par chacun dans la microsociété de la cour est un thème récurrent des Mémoires. L'esprit mordant de Saint-Simon donne à ses Mémoires une vie et un relief saisissants : cette monumentale chronique de la vie à la cour de Louis XIV remet en question le mythe du Grand Siècle.
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« LE TEXTE Ce n'est qu'à partir de 1702 qu'installé à Versailles, Saint-Simon observe directement le roi et la Cour.

Or Louis XIVmeurt en 1715 : les Mémoires nous font donc plus particulièrement revivre les quinze dernières années du Roi-Soleil,dans le crépuscule de la ruineuse guerre de la succession d'Espagne, riche en défaites françaises, tandis qu'autourdu monarque vieillissant s'accumulent les deuils : mort de son fils, le Grand Dauphin, en 1711, mort de son petit-fils,le duc de Bourgogne, ainsi que de sa femme, si vive et séduisante, mort d'un de ses arrière-petits-fils en 1712.

Etdans le vase clos de Versailles s'agitent, se jalousent et s'épient les gens de cour, sous le regard perçant du duc,animé d'une détestation toute particulière pour Mme de Maintenon. LES THÈMES MAJEURS La comédie de la CourVoyeur génial, Saint-Simon vit à la Cour, dans un univers masqué qu'on ne peut décrire sans être soi-même masqué.La Cour est le monde de l'apparence, illusoire, équivoque, ondoyante.

Saint-Simon observe passionnément LouisXIV, « despote mal éclairé », effrayant de majesté, fort méfiant d'ailleurs à l'égard du duc.

Il observe et devine lemanège des courtisans, dégoulinants de politesse, heureux de leur esclavage, acculés à la ruine.

Il s'enchante deces « instants diamants » (Valéry) où les masques se soulèvent, comme lors de la mort de Monseigneur, fils de LouisXIV.

Il scrute les êtres et, en dilatant de petits faits vrais, apparemment insignifiants, il leur donne un sens. Un univers condamnéSaint-Simon est un « tueur », non seulement par ses portraits, mais aussi par sa passion de la vérité, là où règne lemensonge.

Ce duc réactionnaire, nostalgique d'un monde féodal où la noblesse tenait le haut du pavé, paraîtattaché à l'ordre ancien.

Mais, anti-absolutiste et en cela proche de Montesquieu, il fourbit des armes redoutablesau service des adversaires de l'Ancien Régime, en dénonçant l'inutilité d'une noblesse qui ne sait rien faire, sinon sefaire tuer.

Il dénonce ainsi les pouvoirs de tous les temps, puisqu'aussi bien la Cour est une image dérisoire etmonstrueuse de toute société. L'ÉCRITURE • Une chronique vivanteSaint-Simon a su rendre présents événements et êtres par ses portraits foudroyants ou ses tirades désabusées :portraits où, faisant mouche, les mots cliquettent ou éclatent en cascade ; tirades où la syntaxe bousculée faitrebondir en boucles la phrase ; et toujours une langue riche et drue, éprise de métaphores souvent rustiques ouaristocratiques (équitation, vénerie, jeu de paume). • L'écriture salvatriceL'auteur, en donnant à voir, tout au long de dix mille pages, se sauve de l'absurde spectacle du monde.

Il lui fauttenir cette plume rapide en ses fulgurances, nerveuse en ses indignations, qui, traquant la vérité, le sauve dudégoût.

Comme Montaigne, mais d'une manière différente, l'écrivain fait sécession.. »

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