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MÉMOIRES de Saint-Simon (résume et analyse complète)

Publié le 24/10/2018

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saint simon

MÉMOIRES. Ouvrage de Louis, duc de Saint-Simon (167S-1755). Rédigés de 1739 à 1749, les Mémoires restent sous scellés jusqu'à la Révolution parce que « concernant les affaires du Roi ». Ils ne seront édités qu'au tournant du siècle, et sous la forme d'extraits réunis par J.-L. Soulavie sous le titre Pièces intéressantes pour servir à l'Histoire, à Bruxelles, et à Paris chez Prault de 1781 à 1790 (10 vol.). Le nom de Saint-Simon n'apparaît sur la page de titre qu'en 1788 : Mémoires de M. le duc de Saint-Simon, ou l'Observateur véridique sur le règne de Louis XIV et sur les premières époques des règnes suivants, édition parue à Londres et à Paris chez Buisson en 1788. Les publications vont se suivre au xixe siècle, principalement sous la forme d'extraits ; la première édition complète (21 volumes), intitulée : Mémoires complets et authentiques du duc

de Saint-Simon sur le siècle de Louis XIV et la Régence, et publiée sur le manuscrit original entièrement écrit de la main de l'auteur, par le marquis de Saint-Simon, voit le jour à Paris chez Sautelet en 1829-1830.

 

« Embastillés » pendant près de cent ans, les manuscrits de Saint-Simon furent ainsi patiemment exhumés, malgré le séquestre discret des Archives des Affaires étrangères. Mais ce dépôt recèle encore bon nombre d'inédits.

 

Dès l'âge de dix-neuf ans, Saint-Simon commence à réunir des matériaux « pour des espèces de mémoires de [sa] vie ». En 1729, il annote le Journal de Dangeau et rédige ses Additions jusqu'en 1738. En 1739, il commence la rédaction définitive des Mémoires, qui se poursuivra pendant dix ans. La majeure partie de l'œuvre, soit la chronique des années 1701 à 1723, semble avoir été rédigée de 1740 à 1749. L'ensemble des Mémoires couvre donc la période qui s'étend de 1691 à 1723, date à laquelle le duc tombe en disgrâce et se retire à La Ferté, sur ses terres. À sa mort, en 1755, on découvre 3 000 cahiers de documents, manuscrits et lettres, qui seront saisis et mis au secret par ordre du roi, en 1760, aux Archives des Affaires étrangères. Mais l'œuvre de Saint-Simon ne reste pas longtemps à dormir sous la poussière : de 1763 à 1770, Duclos et Marmontel explorent les Mémoires, dont les copies commencent à circuler chez Mme de Pompadour et Mme du Deffand. Empêcheur de tourner en rond de son vivant, Saint-Simon joue encore les fâcheux outre-tombe : cet ouvrage monstrueux ternit la mémoire du Grand Siède et fait ombrage à la postérité. Qu'importe, on le lit et on s'en délecte.

 

Chronique des Mémoires (scènes, tableaux, portraits principaux). La tomaison et la pagination indiquées entre parenthèses renvoient à l’édition Coirault de la « Pléiade ».

Les jeunes années, 1691 -1701 : « Je suis né la nuit du 15 au 16 janvier 1675 de Claude, duc de Saint-Simon, pair de France, etc., et de [...] Charlotte de l’Aubespine, unique de ce lit. » L’épopée familiale. Description du règne de Louis XIII, « digne de Saint Louis » ; débuts sous les armes (dans les mousquetaires gris) et mariage ; premières disputes et querelles de rang, sur fond de politique intérieure et extérieure de Louis XIV (le procès en préséance avec le duc de Luxembourg ; la création d'un rang intermédiaire pour les bâtards du roi) ; mort de Monsieur, frère du roi (II,4-19).
Premières disgrâces, 1701-1710 : Saint-Simon démissionne de l’armée, lors de la guerre de Succession d’Espagne. Le roi le boude ; affaire de la quête; explication avec le roi (1703). Saint-Simon calme sa pétulance et reprend du service à la cour ; la princesse des Ursins est à Versailles ( 1705) ; mort du petit duc de Bretagne et de sa mère la duchesse de Bourgogne ; tableau de la cour. Le clan des bâtards (II, 939-940). Cabale autour du Grand Dauphin ; description de la sombre période du roi vieillissant : « Le royaume [est] entièrement épuisé... »
Grandes espérances, 1710-1715 : Saint-Simon se réconcilie avec le roi. Le Grand Dauphin meurt : « Un magnifique et prochain avenir s’ouvrait devant moi » (IV, 62-80) ; mort de la Dauphine et du Dauphin, le duc de Bourgogne (IV, 401 -428) ; le règne de Louis XIV est à son crépuscule. La paix d’Utrecht est signée ; conversation de Saint-Simon avec le père Tellier (IV, 705-711); mort de LouisXIV et bilan de son règne : « Le roi est peu regretté » (V, 468-619).
L’ami du Régent, 1715-1720 : le testament de Louis XIV est cassé, le codicille abrogé (V. 635639) ; le Conseil de Régence (V, 661 ). Influence de Saint-Simon, le « petit boudrillon » ; opposition du Parlement de Paris au gouvernement du Régent (V, 881); début de la banque de Law, « un Écossais, je ne sais de quelle naissance, grand joueur et grand combinateur... » (V, 883) ; Saint-Simon décrit la situation des protestants en France (VI, 3) ; affaire de la bulle Unigenitus, (VI, 317) ; le tsar Pierre le Grand à Paris (VI, 352363) ; état de la France et de l’Espagne avant et après les traités d’Utrecht. Fortune du cardinal Alberoni (VII, 78-19); dégradation des bâtards de Louis XIV, et lit de justice du 26 août 1718 : «Je triomphais, je me vengeais, je nageais dans ma vengeance ; je jouissais du plein accomplissement des désirs les plus véhéments et les plus continus de toute ma vie » (VII, 261 -283) ; arres-
tation du duc et de la duchesse du Maine (VII, 362) ; Saint-Simon se plaint de « la mollesse, de la faiblesse et de l’ensorcellement du Régent par Dubois » (VII, 409).
L’ambassade d'Espagne, 1720-1723 : exil du Parlement à Pontoise. Faillite et fuite de Law. Dubois est fait cardinal ; départ de Saint-Simon pour l’Espagne en qualité d’ambassadeur; son séjour à Madrid ; il fait la liste des Grands d’Espagne et décrit leur généalogie (VIII, 94-258) ; retour de Saint-Simon à Paris. La cour s’installe de nouveau à Versailles ; Saint-Simon déplore une fois de plus «la faiblesse incroyable du Régent» à l’égard de Dubois (VIII, 699-506)... tandis que le cardinal devient Premier ministre.
La dernière disgrâce, 1723 : Saint-Simon fait remarquer la « stérilité des récits de cette année », et ajoute : «J’étais ulcéré des nouveautés du sacre... » (VIII, 554) ; gouvernement de Dubois. Rétablissement des rangs et honneurs des bâtards (VIII, 567) ; mort de Dubois. Mort du Régent et ses suites (VIII, 645-656). Saint-Simon est invité à quitter la cour; conclusion des Mémoires (VIII, 662).
Étrange destinée que celle de cette œuvre qu'un style et une pensée à rebours des Lumières naissantes rattachent au xviie siècle, conçue néanmoins en plein xviiie siècle, publiée enfin au xixe siècle. Ce n'est pas seulement la matière et le genre des Mémoires qui relient Saint-Simon au passé ; ce duc et pair de France, viscéralement attaché à l'ordre aristocratique, à ses prérogatives et à ses étiquettes, rêve d'un idéal monarchique que l'absolutisme royal et les prétentions du tiers état travailleraient à corrompre.
Les Mémoires évoquent donc le règne finissant de Louis XIV et les premiers feux de la Régence comme une inexorable décadence. À la recherche du temps perdu, Saint-Simon décrit cette maladie de consomption qui mine la société depuis la mort de Louis XIII, le bienfaiteur de la famille, dont il célèbre, seul de toute la cour, les messes anniversaires. Loin de voir dans le règne du Roi-Soleil l'apogée du pouvoir royal,
saint simon

« Les jeunes années, 1691-1701 : «Je suis né la nuit du 15 au 16 janvier 1675 de Claude, duc de.

Saint-Simon, pair de France, etc., et de [ ...

] Charlotte de I'Aubespine, unique de ce lit.

» L'épopée familiale.

Description du règne de Louis Xlii, « digne de Saint Louis » ; débuts sous les armes (dans les mousquetaires gris) et mariage ; premières disputes et querelles de rang, sur fond de politique intérieure et extérieure de Louis XIV (le procès en préséance avec le duc de Luxembourg; la création d'un rang intermédiaire pour les bâtards du roi) ; mort de Monsieur, frère du roi (Il, 4-19).

Premières disgrâces, 1701-1710 : Saint-Simon démissionne de l'armée, lors de la guerre de Suc­ cession d'Espagne.

Le roi le boude ; affaire de la quête ; explication avec le roi ( 1703).

Saint­ Simon calme sa pétulance et reprend du service à la cour; la princesse des Ursins est à Versailles ( 1705) ; mort du petit duc de Bretagne et de sa mère la duchesse de Bourgogne ; tableau de la cour.

Le clan des bâtards (Il, 939-940).

Cabale autour du Grand Dauphin ; description de la sombre période du roi vieillissant : « Le royaume [est] entièrement épuisé ...

» Grandes espérances, 1710-1715 : Saint-Simon se réconcilie avec le roi.

Le Grand Dauphin meurt : « Un magnifique et prochain avenir s'ouvrait devant moi» (IV, 62-80); mort de la Dauphine et du Dauphin, le duc de Bourgogne (IV, 40 1-428) ; le règne de Louis XIV est à son crépuscule.

La paix d'Utrecht est signée ; conver­ sation de Saint-Simon avec le père Tellier (IV, 705-71 1); mort de Louis XIV et bilan de son règne : « Le roi est peu regretté » (V, 468-619).

L'ami du Régent, 1715-1720 : le testament de Louis XIV est cassé, le codicille abrogé (V.

635- 639) ; le Conseil de Régence (V, 661 ).

Influence de Saint-Simon, le «petit boudrillon » ; opposi­ tion du Parlement de Paris au gouvernement du Régent (V, 88 1) ; début de la banque de Law, « un Écossais, je ne sais de quelle naissance, grand joueur et grand combinateur ...

» (V, 883) ; Saint-Simon décrit la situation des protestants en France (VI, 3) ; affaire de la bulle Unigenitus, (VI, 317) ; le tsar Pierre le Grand à Paris (VI, 352- 363) ; état de la France et de l'Espagne avant et après les traités d'Utrecht.

Fortune du cardinal Alberoni (VIl, 78-19) ; dégradation des bâtards de Louis XIV, et lit de justice du 26 août 1718 : «Je triomphais, je me vengeais, je nageais dans ma vengeance ; je jouissais du plein accomplisse­ ment des désirs les plus véhéments et les plus continus de toute ma vie» (VIl, 261-283) ; arres- tatien du duc et de la duchesse du Maine (VIl, 362) ; Saint-Simon se plaint de «la mollesse, de la faiblesse et de l'ensorcellement du Régent par Dubois » (VIl, 409).

L'ambassade d'Espagne, 1720-1723 : exil du Parlement à Pontoise.

Faillite et fuite de Law.

Dubois est fait cardinal ; départ de Saint-Simon pour l'Espagne en qualité d'ambassadeur; son séjour à Madrid ; il fait la liste des Grands d'Espa­ gne et décrit leur généalogie (VIII, 94-258) ; retour de Saint-Simon à Paris.

La cour s'installe de nouveau à Versailles; Saint-Simon déplore une fois de plus « la faiblesse incroyable du Régent» à l'égard de Dubois (VIII, 699~506) ...

tandis que le cardinal devient Premier ministre.

La dernière disgrâce, 1723 : Saint-Simon fait remarquer la. »

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