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Les Plaisirs et les Jours de Marcel Proust

Publié le 28/11/2018

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Les Plaisirs et les Jours

 

Recueil édité en 1896 chez Calmann-Lévy. Composé de textes déjà publiés pour la plupart en revue (le Banquet, la Revue blanche).

 

La préface réticente d’Anatole France montre bien comment le livre fut reçu et compris à l’époque : Hésiode avait écrit les Travaux et les Jours; « il est plus mélancolique de dire à nos mondains et à nos mondaines les Plaisirs et les Jours [...] »! Illustré par Madeleine Lemaire, accompagné de quatre pièces pour piano de Reynaldo Hahn, placé sous le haut patronage de Robert

 

de Montesquiou, ce recueil peut apparaître comme l’expression typique (la caricature?) d’une certaine production littéraire : oisivetés exquises, sourires lassés, impressions rares, on est dans une sorte de symbolisme anodin qui a ses charmes, mais aussi ses limites. En plus, tous ces textes sont assez courts, et le souffle y manque un peu, malgré la diversité des formes choisies : récits-nouvelles (« la Mort de Baldassare Silvande, vicomte de Sylvanie », « Violante ou la Mondanité », « Mélancolique Villégiature de Mme de Breyves », « la Fin de la jalousie »), portraits, croquis, confession fictive, poésies (« Portraits de peintres et de musiciens »), poèmes en prose; jusqu’à une suite de Bouvard et Pécuchet, en proie ici à la mondanité (encore!) et à la mélomanie.

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« prose; jusqu'à une suite de Bouvard et Pécuchet, en proie ici à la mondanité (encore!) et à la mélomanie.

Le livre, malgré tout, échappe souvent à la convention et met en place la plupart des grands thèmes proustiens.

Avec d'abord une dédicace adressée« A mon ami Willie Heath» : Proust y médite sur la mémoire, sur les voix chères qui se sont tues, sur les tableaux aussi qui nous offrent parfois une image idéale et pleine de réminiscen­ ces : ici, Van Dyck ou Léonard ...

La mort, le souvenir, l'art vont d'ailleurs dominer le recueil et lui donner peut­ être son unité.

On rapprochera ainsi la première nouvelle de la dernière : dans les deux cas, le texte s'achève sur une mort, celle d'un homme jeune qui fait songer à Proust, présent déjà derrière certaines figures féminines : l'autobiographie, en l'occurrence, n'estjamais loin, mais elle est très transposée.

On sera sensible aussi au regard que porte l'auteur sur« le monde >> et ses vanités; il s'en moque avec humour (cf.« Un dîner en ville »), tout en y découvrant des sentiments raffinés et subtils : l'amour­ souffrance qui s'épanouit lorsque l'autre est parti, la jalousie qui naît d'un mot et change une vie.

Et les textes les plus intéressants reposent souvent sur ces « douleurs d'art » dont parle Anatole France dans sa préface, sur ce climat verlainien, crépusculaire et automnal : mort, mélancolie, reliques; Versailles, cité des eaux, «grand nom rouillé et doux » ..

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En fait, le lecteur de la Recher­ che a souvent l'impression que tous les éléments sont prêts, mais qu'il manque encore l'ambition de les organi­ ser vraiment : on voit mal comment cette esthétique du fragment pourra déboucher sur une œuvre ample et cohérente.

BIBLIOGRAPHIE Éditions.

-Celle d'Yves Sandre pour la Bibl.

de la Pléiade, dans le volume qui s'ouvre sur Jean Santeuil, Gallimard, 1971.

En Folio, une très bonne édition due à T.

Laget (Gallimard, 1993).

Études.

-B.

Gicquel, « la Composition des Plaisirs et les Jours », Bulletin de la Société des amis de Marcel Proust, n° 10, 1960, p.

249-261; A.

Henry,. »

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