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Les provences de Jean Giono

Publié le 05/09/2018

Extrait du document

giono

“ Des chambres aux armoires cirées, où l’ombre dorée des persiennes laisse apercevoir l’impeccable linge brodé. ” Le Hussard sur le toit 1951

LE CYCLE DU HUSSARD
Les personnages

Un héros éblouissant et une attachante héroïne provençale

La naïveté d’Angelo, aristocrate à la naissance entourée de mystère, est un art devivre, mais c’est aussi la peur d’être dupe : l’envie, juvénile, de paraître plus aguerri.
Seuls des éléments psychologiques – l’élévation des sentiments, la rigueur de l’attitude, de rares mais constantes allusions à la jeunesse, à la beauté, à la noblesse – permettent au lecteur d’imaginer un héros, mi-ange mi-guerrier, incapable, malgré le doute et la peur, de succomber à la bassesse.

“ Vous êtes un des plus beaux garçons qui existent, et votre cœur non moins beau vous éclaire d’un feu difficile à soutenir. ” dit le vicaire à Angelo.

Évocation des bonheurs limpides et fugitifs alors que nos héros fuient à la fois le choléra et leurs poursuivants.

Idéalisme courtois des relations hommes-femmes

Un Tristan de légende.
L’Arioste : un héros qui traverse les siècles.
Les femmes sont souvent des personnalités clairvoyantes, un peu sorcières, maîtresses de leur destin et jouent dans la société un rôle clé.
Le respect des convenances, la délicatesse des sentiments, la soumission aux règles du temps ne sont qu’écume et dissimulent mal (la scandaleuse mais) l’évidente égalité des sexes.

“ Ils firent halte à midi dans la solitude ensoleillée. Ils préparèrent du thé et se reposèrent environ une heure. Ils étaient assis sur un tertre d’aiguilles souples et tièdes devant le spectacle miraculeux du plateau baigné de lumière que les vaporeuses montagnes semblaient contenir comme une liqueur d’or au fondd’un bol bleu. ” Le Hussard sur le toit 1951

Pauline De Theus : inflexible et courageuse

“ Parmi ces femmes huppées qui n’étaient pas poudrées depuis la veille et commençaient à se regarder la pointe des souliers, Angelo remarqua une jupe verte, courte et ronde sur des bottes qu’une cravache battait. La main qui tenait cette cravache n’était certainement pas matée. Tout cela appartenait à un petit feutre Louis XI jaune soufre et à une nuque très blanche. C’était une jeune femme qui tourna résolument le dos aux colloques et marcha vers un cheval attaché à un arbre. Angelo vit un petit visage en fer de lance encadré de lourds cheveux noirs.” Le Hussard sur le toit 1951

La vieille marquise non conformiste et libérale

“ Une verdeur de chaste, servie par sa voix forte qui écrasait les cristaux de Bohème, lui permettait de faire suffoquer en trois mots l’assemblée la plus blasée ; et dans le souffle coupé qui suivait, elle continuait à respirer paisiblement, à regarder de ses yeux de pâquerette... ” Angelo 1958

La nonne héroïque

“ Cette nonne étonnait par une extraordinaire présence. Où elle était, tout s’ordonnait. Elle entrait et les murs ne contenaient plus de drames. Les cadavres étaient naturels et, jusqu’à la chose la plus minuscule, tout se mettait immédiatement en place exacte. Elle n’avait pas besoin de parler ; il lui suffisait d’être présente. ” Le Hussard sur le toit 1951

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« La Grande Guerre représente pour Jean Giono un profond traumatisme, qui fondera le pacifisme virulent, engagé, sans nuances, du rescapé de Verdun. C’est la prise de conscience du mal qui hantera toute l’œuvre, y compris les plus lumineux des récits. Une fresque terrifiante publiée en 1931, Le Grand Troupeau, en porte témoignage, tout comme la nouvelle Ivan Ivanovitch Kossiakoff, souvenir personnel de l’auteur, qu’il évoquera toujours avec émotion. Vie privée Le solitaire, épris de liberté, le poète ivre de mots, aussi éloigné qu’on peut l’être des réalités de ce monde, fonde une famille. Sa vie durant il sera bon époux, père attentif, fils exemplaire, et jamais ne s’évadera du cocon douillet des plaisirs domestiques. Ce n’est que la première des grandes contradictions gioniennes : refusant le régionalisme, l’esprit de clocher, chantre de l’Odyssée, du grand large (Moby Dick), de l’aventure et des cavalcades, il ne s’absentera que brièvement de Manosque sans pourtant s’y intégrer et se contentera d’arpenter la Haute -Provence d’un pas de promeneur enveloppé de sa cape de berger. Débuts littéraires et premiers succès... Ses premières œuvres sont des poèmes à la préciosité surannée ( Accompagnés de la flûte...

1924), des récits mythologiques au lyrisme exubérant (Naissance de l’Odyssée 1925). Jean Giono, inlassablement, fait ses gammes, tout en assurant la subsistance de sa famille : il exerce le métier, peu contraignant, d’agent bancaire. Puis soudain, avec La Trilogie de Pan – Colline 1928, Un de Baumugnes 1929, Regain 1930 –, il crée un genre iné -dit, une épopée rustique mêlant magie, forces occultes et réalisme quotidien dans une effusion sensuelle et païenne sur fond de tragédie grecque. Le succès est immédiat.

“ Un Virgile en prose vient de naître en Provence ! ” se serait exclamé Gide. Jean Giono, désormais, va pouvoir consacrer tout son temps à l’écriture. Les malentendus Le succès, en le faisant sortir de l’ombre, place Jean Giono dans une situation ambiguë : loin des cénacles parisiens, peu informé, ses déclarations, ses actions apparaissent comme intempestives, naïves ou contradictoires. Compagnon de route du communisme, il se désolidarise avec vigueur en 1935 lorsque le P.C.F.

se prononce pour le réarmement.

Adhérent de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires, il se place, sans le savoir, dans la mouvance du trotskisme. Célébrant la nature et les joies simples de la vie des champs, il servira, parfois à son insu, à illustrer les thèses les plus réactionnaires du retour à la terre. Pacifiste obstiné, il préconise un rapprochement avec l’Allemagne et appelle à une révolte paysanne destinée à. »

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