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Lettres philosophiques

Publié le 10/04/2013

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A la suite d'une altercation avec le duc de Rohan, Voltaire fut emprisonné quelques semaines, puis il dut s'exiler en Angleterre. Il y écrivit l'essentiel des Lettres philosophiques, qui furent terminées en France et parurent en 1734. Aussitôt publié, le livre fut interdit et brûlé, considéré par les tribunaux comme « propre à inspirer le libertinage le plus dangereux pour la religion et pour l'ordre de la société civile «. Mais l'ouvrage fut distribué de façon clandestine et réédité plusieurs fois.

« « Quiconque dit en Angleterre:" J'aime les arts" et veut être de la Société, en est dans l'instant.

» EXTRAITS -------~ Diversité de religions Quoique la Secte Épiscopale et la Presby­ térienne soient les deux dominantes dans la Grande-Bretagne, toutes les autres y sont bienvenues et vivent assez bien ensemble, pendant que la plupart de leurs prédicants se détestent réciproquement avec presque autant de cordialité qu'un Janséniste damne un Jésuite.

Entrez dans la Bourse de Londres, cette Place plus respectable que bien des Cours; vous y voyez rassemblés les députés de toutes les Nations pour l'utilité des hommes.

Là, le Juif, le Mahométan et le Chrétien traitent l'un avec l'autre comme s'ils étaient de la même Religion, et ne donnent le nom d'infidèles qu'à ceux qui font ban­ queroute ; là, le Presbytérien se fie à l' Anabaptiste, et l' Anglican reçoit la pro­ messe du Quaker.

Sixième lettre L'Angleterre conquérante Le gouvernement d'Angleterre n'est point fait pour un si grand éclat, ni pour une fin si funeste ; son but n'est point la brillante folie de faire des conquêtes, mais d' empê­ cher que ses voisins n'en fassent.

Ce peuple n'est pas seulement jaloux de sa liberté, il l'est encore de celle des autres.

Les Anglais étaient acharnés contre Louis XIV, unique­ ment parce qu'ils lui croyaient de l' ambi­ tion.

Ils lui ont fait la guerre de gaieté de cœur, assurément sans aucun intérêt.

Seigneur et négociant : deux formes de pouvoir Huitième lettre En France est marquis qui veut ; et qui­ conque arrive à Paris du fond d'une Province avec de l'argent à dépenser et un nom en Ac ou en Ille, peut dire « un homme comme moi, un homme de ma qualité, » et mépriser souverainement un Négociant; le Négociant entend lui-même parler si souvent avec mépris de sa profession, qu'il est asse z sot pour en rougir.

Je ne sais pourtant lequel est le plus utile à un État, ou un Seigneur bien poudré qui sait précisé­ ment à quelle heure le Roi se lève, à quelle heure il se couche, et qui se donne des airs de Grandeur en jouant le rôle d'esclave dans l'antichambre d'un Ministre, ou un Négociant qui enrichit son Pays, donne de son Cabinet des ordres à Surate et au Caire, et contribue au bonheur du monde.

Dixième lettre « Un Français qui arrive à Londres trouve les choses bien changées en philosophie comme dans tout le reste.

» NOTES DE L'ÉDITEUR « Les honneurs dont les Anglais entourent leurs écrivains et leurs savants, mettant chez eux le portrait de Pope à côté de celui du Premier Ministre, accompagnant le convoi de Newton comme celui d'un prince, plaçant à Westminster les tombeaux des grands hommes comme ceux des rois, favorisent le développement des lumières.

En Angleterre, les grands seigneurs ne rougissent pas d'écrire et d'être ainsi utiles ou agréables à leurs concitoyens ; quant aux écrivains de profession, il leur arrive d'être appelés aux plus hauts postes de l'État.

Ce mélange de la noblesse, de la politique et de la littérature a particulièrement séduit Voltaire, qui y voit une condition importante de la liberté et de la paix.

» R.

Noves , introduction des Lettres philosophiques, Garnier, 1964.

de pratiquer le culte qui lui convient, d'adorer Dieu à sa manière, à la seule condition de respecter la religion des autres.

Il y a place dans l'État pour des prêtres honnêtement payés qui s'occupent exclusivement de faire du bien et ne se mêlent d'aucun ergotage théologique.

«Mais ce que Voltaire condamne par-dessus tout, c'est l'intolérance religieuse.

Chacun doit avoir en ces matières le droit de penser ce qu'il pense, 1 Ro ger-Vi ollet 2 coll.

Violl et 3 grav ure par Forti er, B .N .

/coll.

Viollet 4 Explore r Mais quand la religion devient l'occasion de controverses haineuses, de persécutions ouvertes ou hypocrites, elle devient un épouvantable fléau.

» A.

Cresson, Voltaire, PUF, 1948.

VOLTAIRE 05. »

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