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L’Idiot de la famille : Gustave Flaubert, de 1821 à 1857 (fiche de lecture)

Publié le 13/10/2018

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famille

L’Idiot de la famille : Gustave Flaubert, de 1821 à 1857

 

Ce texte est l’effet d’une longue animosité contre Flaubert, entretenue depuis la lecture précoce de Madame Bovary et manifeste dans les Carnets. Sartre projette dès 1943 de faire la «psychanalyse existentielle» de Flaubert, et il l’annonce dans F Être et le Néant. Vers 1954, Garaudy lui propose de confronter les méthodes marxiste et existentialiste à partir d’un exemple, et Sartre choisit le cas Flaubert. Il écrit alors en trois mois une première version de mille pages. Il la reprend ensuite plusieurs fois et, en 1968-1970, la récrit complètement. Les tomes I et II paraissent en 1971, le tome III en 1972. La demi-cécité de Sartre a interrompu l’élaboration du tome IV et annulé le très vague projet d’un tome V. Cet ouvrage, qui fait suite à Critique de la raison dialectique, se présente comme un exemple de méthode totalisante par « empathie ». Il utilise conjointement des notions de psychanalyse non freudiennes, telle celle de passivité, et une étude marxisante de F« esprit objectif ». L’ambition du propos, les limites chronologiques de l’étude, les projections narcissiques du critique sur son objet, les interprétations fantasmatiques là où le document fait défaut, la construction du livre « en spirale »,

famille

« ber t.

des soins d'une mèr e ind if f érent e.

de l'a ut o rité d'un père écrasant.

d es démê lé s de l'enfant avec les mots .

sa '' cons tit u t ion » pass ive qui fonde sa névrose objec tive .

E nsu i te le s étapes d e la cc per sonnal i sation " mènen t Gus­ tave Flaube r t de l'en f ant ima ginair e à l'acteur .

de la geste au rô le, du poète à l'art is t e, jusqu 'à l'évé neme nt qui mani · teste la névrose : la chute à Pont -Lévêque.

do u bl ement inte rpr étée comme une tacti que et une stra tégie, comm e un meurtre symbolique du père en réaction cont re sa sévé · rité e t comme stra tégie de « q ui perd gagne».

To me Ill.

La névros e subject ive de Flauber t, surg ie de sa s it uation parti culière et familia le.

exprime la «név rose obj ective » des écriva i ns et du public de son temps.

Fé rus d e r om antis me sous le t rio mphe d e la b ourgeo isie, le s jeu ­ nes écr iv a ins de 1840 ont perd u leur pub lic et leur sujet; ils ne peu ven t appo rter à cet1e contradiction qu'une sol ut i on : cell e qu i consi ste à valorise r l'échec.

L'écriture-név rose trouve sa caut ion dans une lecture név rotique : cc Noire, la l ittéra ture d es années 1850 conv ie nt exactement aux clas­ ses dom inantes parce que celles -c i.

dans l'ent re- t emp s.

ont été noircies par l'histoire qu'e lles faisa i ent».

F laubert et son te m ps ont la même •• p ro gra mmation •.

même s i l eurs rythmes sont dit féren t s : la crise de Pont -Lévêque préfi ­ gu re le d ra me collectif de 1848 .

Tom e IV.

à l'éta t d e no tes: il devait consti tu er u ne étude textuelle de Madame Bovary à partir de méthodes struc turales.

To me V.

à l' éta t de proj et: il deva it r éaliser la s ynt hèse de l'ensemble .

en étud iant l'itinéraire de F laub ert sous le second Em p ire.

Tou s ces ouv rages incla ssab les, à la fois biographi es, critiq ue s litté ra ires, essa i s ph iloso phiques et romans d'aventu res exi stentielles , Sartre les prése nte comme de s «fictions vraies », de «vrai s roman s » ou des « romans vrais ».

Phil osophe à la recherche du sen s, le biographe soumet la chronologie à une logiqu e dialectique, mon ­ trant dan s l 'élaboration d'un «projet fondamenta l» l es cont radi ction s d'une situ atio n et leur dépa ssement .

Hi s­ torien , il cherche dans l'œuvre de quoi éclair er la vie, et dans la vie de quo i exprime r l'époq ue.

Romancier , il construit un e in trig ue sur le modè le fondamenta l du« qui perd gagne» et sup plée par l'imagin ation au défaut d'in­ formation.

Écrivain, il prend appui sur le commentaire pour développer, sous le ma squ e de l 'interprétation, une fantasmagorie personnelle.

BffiLIOGRAPHIE Éditions.

- Baudelaire, G a llimard , « les Essais>>, n• XXIV , 194 7.

R éédi té en « Idées »; Saint Gen et, co médie n et mar tyr, Gallimard , 195 2; l'Id io t de la famille, Galli mar d ,« Biblioth èque de philoso p hie >>, tomes 1 et U, 1971; tome rn.

1972; rééd.

en «Tel>>.

Sur M allarmé : «Mallarmé », Préface dans : M all armé, Poési es, Gallimard ,« Poésie», 1966, réédité dans SitUiltions IX; >, Critiqu e, n° 65 et 66, 1952; Autour de Jea n-Paul Sartre .

Littératur e et philosophie.

Introducti on de Pierre Verstraeten , Gallimard, «Idée s» , 19 81 ( cen tré autour de l'Idiot de la famille); Eveline Pinto,« la "Névrose objective " chez Sartre.

L'Idiot de la famille, tom e Ill >> et «Sartre historie n >>, les Temps mod ern es, n° 339, o ctobre 1974; Sartres Flaubert Lesen.

Essa ys zu «de r Idiot der Famili e », herausgegeben von Traugott Kônig, Row ohlt , Ham ­ bourg, 1980 (imp ortant ouvrage ra sse mblant des étude s rigoureu­ ses en langue allemande) ; Ha zel E.

Barnes , Sart re and Flaubert, Chicago, University of Chicago Pres s, 19 8 1.. »

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