L'Ingénu (1767) - Voltaire: analyse et commentaire
Publié le 27/03/2015
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Voltaire a écrit L'Ingénu en 1767, au moment où sa campagne contre l'Infâme* atteint son paroxysme. Il incarne sous ce nom un catholicisme fanatique auquel il veut substituer un théisme* libéral s'épanouissant dans une société « éclairée «. Défenseur des Calas, de Sirven, de la mémoire du chevalier de la Barre, il multiplie les écrits : entre une profusion de lettres et de pamphlets s'intercalent le Traité sur la Tolérance (1763) et le Dictionnaire philosophique portatif (1764). Avec L'Ingénu, il entame une nouvelle série de Contes qui comprendra L'Homme aux quarante écus, La Princesse de Babylone et les Lettres d'Amabed.

«
F C H E S Œ U V R E S
1 -CIRCONSTANCES DE LA RÉDACTION
Le moment
Voltaire a écrit L'ingénu en 1767, au moment où sa campagne contre )'Infâme*
atteint son paroxysme.
Il incarne sous ce nom un catholicisme fanatique auquel
il veut substituer un théisme* libéral s'épanouissant dans une société « éclairée ».
Défenseur des Calas, de Sirven, de la mémoire du chevalier de la Barre, il multiplie
les écrits : entre une profusion de lettres et de pamphlets s'intercalent
Je Traité sur
la Tolérance (1763) et Je Dictionnaire philosophique portatif (1764).
Avec
L'ingénu, il entame une nouvelle série de Contes qui comprendra L'Homme aux
quarante écus,
La Princesse de Babylone et les Lettres d'Amabed.
Un~ PEe~ièr~-e~q~iss~
Retrouvée dans les papiers de Voltaire, elle date de 1766: l'Ingénu, «élevé chez
les sauvages, puis chez les Anglais, [est] instruit dans la religion en Basse-Bretagne ».
Il va à Versailles, refuse que le mariage soit un sacrement, devient militaire et périt au
combat.
Sa mort édifiante ramène à l'humanité un jésuite et
un janséniste.
La création
En 1767, Voltaire enrichit son esquisse.
Il transporte l'action en 1689, l'année de
la révocation de l'Édit
de Nantes, crée Je personnage d'un janséniste victime du pou
voir (comme
le procureur de Rennes La Chalotais embastillé sans raison en 1766).
Il
resserre l'intrigue autour de l'amour entre
!'Ingénu et Mademoiselle de Saint-Yves et
la clôt par la mort
de sa vertueuse héroïne.
Le conte est devenu un roman de forma
tion: Voltaire abandonne son héros
au seuil de la maturité, indiquant seulement qu'il
se
montrera« à la fois un guerrier et un philosophe intrépide ».
Il -UN PAMPHLET CONTRE L'ABSOLUTISME ET LA RELIGION
La structure t,rE~f!fi.Ï~'!~-!!~X~~!
Voltaire dénonce un système politique où la hiérarchie écarte du roi ses sujets, où
une administration affairée ne cherche qu'à éconduire, où chacun élude ses respon
sabilités et où seul règne Je caprice.
L'incompétence et la corruption généralisées
permettent aux puissants de prendre Jeurs décisions dans les alcôves sans se soucier
de l'intérêt général, ce qui permet l'odieux chantage auquel se livre
Saint-Pouange.
L'arbitraire
Symbole* de l'innocence persécutée, J'Ingénu représente toutes les victimes de
l'arbitraire royal ; sur une seule dénonciation, puis sur une simple lettre de cachet,
on peut se trouver hermétiquement rayé du monde.
On comprend mieux l'indigna
tion du héros :
«Il n'y a donc point de lois dans ce pays.»
La critiql!_e_ilf!!!_·_~~!!~~eus_e
Si Voltaire synthétise dans L 'Ingénu, en une fiction unique et vraisemblable, les
graves affaires judiciaires de son temps et rapproche son héros du chevalier de la
Barre, son
indignation transforme la seconde partie du conte en pamphlet
contre les Jésuites.
À l'époque de la révocation de l'Édit de Nantes, ils ont tressé
un réseau d'agents secrets et exercent la réalité du pouvoir par la corruption, la.
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