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Livre III : « La famille est restaurée » (choix de poèmes)

Publié le 16/03/2015

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Livre III : « La famille est restaurée «

(choix de poèmes)

 

RÉSUMÉ

PIÈCE I, « APOTHÉOSE «. Dans ce poème nous est proposé le récit de l'ascen-sion sociale du « filou « Louis Napoléon qui est devenu finalement homme d'État, recourant à « l'attentat « et fondant son règne sur ces « trois degrés : parjure, meurtre et vol «. A la fin, le poète appelle les grands personnages de l'histoire antique pour venir contempler l'empereur sous les traits de « Robert Macaire avec ses bottes éculées «, resplendissant dans l'azur.

PIÈCE IV, « AINSI LES PLUS ABJECTS... «. Sur un ton scandalisé, le poète s'étonne qu'il suffise de dire « je suis Bonaparte « pour devenir empereur. Il rappelle cependant que cet homme a reçu à l'origine les votes de la nation, mais précisément il s'agissait d'un « troupeau que la peur mène paître/Entre le sacristain et le garde-champêtre «. Aussi le droit et la liberté n'appartien¬nent-ils ni au peuple, ni aux notables, ni à la France qui abdique, mais au citoyen qui résiste devant le lâche conquérant. Un seul front qui ne veut pas plier, comme celui du poète, suffit à défendre la gloire d'une nation.

PIÈCE VIII, « SPLENDEURS «. La réussite du coup d'État est pour le poète un avènement grotesque qui doit être célébré, fort logiquement, en compagnie de tous les personnages grotesques de la littérature (1) ; Louis Napoléon a su s'entourer de gens à sa solde (2) et il accepte dans son équipe tous ceux « qui boitent de l'honneur et qui louchent de l'âme «, c'est-à-dire tous ceux qui appar-tiennent à la couvée du « hibou Trahison « (3) ; « partout le néant prévaut « d'ailleurs, et d'autres gens de la même espèce tyrannisent l'Europe (4). Tous les personnages convoqués enfin dans le final du poème, incarnant les pires défauts de l'humanité, sont montrés à l'assaut du « ventre aux millions « (5).

PIÈCE IX, « JOYEUSE VIE «. Ceux qui sont à la tête de l'État sont décrits comme des brigands qui saignent la nation (« faites ripaille !/La famille du pauvre expire sur la paille «, I ) ; le poète nous promène alors dans l'enfer de la misère qu'il a découvert dans ces « caves de Lille « pour montrer que l'enrichissement des hommes du coup d'État s'opère sur le dos du peuple et provoque directement cette « détresse « et ces « agonies « (2) : « Soldats payés, tribuns vendus, juges complices,/Évêques effrontés « peuvent festoyer au-dessus de « l'immense misère « (3) : l'honneur du peuple est foulé aux pieds, avili (4) mais quelqu'un parlera, vengera la « pauvre France abattue « et ce sera le poète. « — Bah ! le poète ! il est dans les nuages ! —/Soit. Le ton¬nerre aussi «.

PIÈCE XV, « Au BORD DE LA MER «. Harmodius hésite à tuer le tyran qui maintient la patrie sous le joug ; mais « la conscience « lui déclare : « Tu peux tuer cet homme avec tranquillité. «

PIÈCE XVI, « NON «. Ce poème marque le refus, de la part du poète, de tuer le « brigand Bonaparte « ; pour châtier ce dernier, il fait confiance au temps et à « l'inconnu formidable «, car le poète est du côté de la puissance sacrée qui lui assurera, de toutes manières, le triomphe.

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« F C H E S Œ U V R E S 1 -LES IMAGES DE LA VIOLENCE Les Châtiments sont nés de la violence, du meurtre et du sang répandu lors du coup d'État.

Aussi les images de la violence imprègnent-elles les poèmes de ma­ nière très diverse : terme simple qui fait image en libérant toute sa force expres­ sive(« L'avenir est mort poignardé», X); ou au contraire images constituées en réseau et formant des champs lexicaux comme par exemple celui de la dévoration (chacune des favorites « en souriant dans ses belles dents blanches/Mange un en­ fant vivant», IX, 3; «pour dévorer/L'avenir de nos fils et les os de nos pères », VIII, 4) ou celui de la torture ( « carcan », « fer rouge », II; « gibet »,XIII; «fers », prison », XV; « couteau », piloris infâmes », XVI).

Le règne de l'animalité per­ met évidemment de rendre compte des comportements humains les plus repous­ sants(« museau»,« poil tigré»,« gueule ouverte», sont des expressions se rap­ portant aux tyrans, VIII, 4; voir aussi : « les féroces mâchoires », XIII) ; la pièce III intitulée« Fable ou histoire» met d'ailleurs en scène à la manière de La Fon­ taine un singe (Louis Napoléon) qui se recouvre de la peau d'un tigre.

Enfin, à tra­ vers l'arrière-plan oriental de la pièce VI, le sultan Abd-el-Kader («ivre de car­ nage»,« ses mains teintes de sang humain») rencontrera Louis Napoléon comme un « tigre aux narines froncées » qui flairerait « ce loup avec dédain ».

Il -LA FÊTE ET L'AGONIE En contrepoint, de nombreux poèmes évoquent l'atmosphère de la fête et des réjouissances malsaines de ceux qui ont trahi (1, « Apothéose » ; VIII, « Splen­ deurs»; IX,« Joyeuse vie»; X,« L'Empereur s'amuse»).

Autour des« satrapes dorés », on entend rire et chanter tous les « hommes requins » tandis que les femmes « dans leur lascivité » prennent « mille attitudes » (XIII).

L'ordre du spectacle est lui aussi présent mais orienté dans une intention grotesque qui fait de Louis Napoléon, « César moustachu », « ce gouvernant tombé d'une trappe du ciel » (VIII, 2).

Cet être théâtral et grotesque est néanmoins un véritable « assas­ sin » que « la France épouse » (X), qui « prend un peuple en une attrape » (XII) et dont le budget « ruisselle et suinte » du cœur des mourants.

Ill -LA PUISSANCE ET LA PITIÉ Dans un premier temps, devant le tyran, même la conscience conseille!' assassi­ nat (XV), d'autant plus qu'il s'agit d'un tyran qui raille le poète, le seul qui ose le défier (II,« L'homme a ri»).

C'est qu'en ces temps de convulsions de !'Histoire, celui qui résiste dans la solitude sauve la gloire entière de la nation.

Investi de cette puissance sacrée et certain de sa suprématie vis-à-vis du tyran, par son al­ liance avec l'ordre divin, le poète ne réclame plus la tête de Louis Napoléon:« Ne tuez pas cet homme, ô vous, songeurs sévères » (XV).

En effet, « le verbe du poète suffit à la punition du tyran» (P.

Albouy); mieux vaut donc s'en remettre à« l'in­ connu formidable » qui est à la fois verbe poétique et dessein de Dieu.

LES CHÂTIMENTS DE VICTOR.

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