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Poèmes liminaires et Livre I : « La société est sauvée » (choix de poèmes)

Publié le 16/03/2015

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RÉSUMÉ

 

« Nox «. Ce poème liminaire contient en germe l'ensemble de l'oeuvre, à la manière d'une mise en abyme : après avoir évoqué le coup d'État criminel (1) et dénoncé ceux qui ont accepté de servir Louis Napoléon (2), le poète fus­tige celui qui se sert d'un nom glorieux pour avoir « le sac d'argent« (3) ; on entend le tapage des satisfaits (4) tandis que le tableau suivant peint les cadavres renversés dans « l'enclos fatal « (5). On voit alors Napoléon à Notre-Dame, portant à Dieu son « attentat « et satisfait d'avoir « sauvé l'ordre « (6). Le poète songe à ces « noirs forfaits « : la mer lui suggère d'oublier mais il la repousse (« mer sombre, je te hais «) et l'accuse d'empor­ter les proscrits martyrs à Cayenne (7). Ses réflexions le conduisent cepen­dant à affirmer le progrès irréversible de l'Histoire depuis la Révolution fran­çaise : ce coup d'État laissera les grands principes debout (8) et cet empire, pour l'instant « heureux et rayonnant «, sera bientôt mis au pilori par la « Muse Indignation « du poète (9).

« F C H E S Œ U V R E S 1 -LE BANDIT ET SES COMPLICES Dès le poème intitulé « Toulon » (Il; voir aussi « Nox », 3) le poète oppose Napoléon III à Napoléon Ier.

Pour le piètre neveu, Toulon n'est qu'un bagne sor­ dide tandis que l'oncle illustre se distingua en reprenant de force cette ville aux Anglais : l'antithèse devient emblématique entre le boulet du prisonnier et celui du canon.

La même confrontation familiale se dessine, mais de manière indirecte, dans la dernière pièce (XV) du Livre 1: «Je m'appelle Austerlitz.

-Qui t'a tué? - L'armée».

En fait, le coup d'État nocturne du 2 décembre apparaît comme une forfaiture et Napoléon III non comme un libérateur mais comme un « tyran » (I et XII).

La description de cette nuit, moment privilégié du crime, revient à diverses reprises(« Nox », 1, «Cette nuit-là», V) et insiste sur le rôle des complices du bandit Louis Napoléon, aux premiers rangs desquels on trouve les soldats, les gé­ néraux, les juges ( « Nox », 2) et le parti dévot ( « Ces drôles sont charmés de mon­ sieur Bonaparte », III) ; les prêtres eux-mêmes sont dénoncés dans leurs gestes les plus saints ( « Satan tient la burette », VI) car leur souci du confort et leur appétit de richesses les a fait se rapprocher de Mandrin-Bonaparte ( « Ils livrent au bandit, pour quelques sacs sordides,/ L'évangile, la loi, l'autel épouvanté», VIII), sacri­ fiant ainsi le spirituel au temporel.

Il -l' APPEL AU PEUPLE La voix du poète s'élève donc pour dénoncer le carnage perpétré en toute impu­ nité : « Des tas de corps saignants gisent dans les coins sombres » ( « Nox », 2) ; on entend le ton de la déploration (XIII, chanson), mais aussi celui, ferme et impé­ rieux, qui annonce un prochain jugement ( « Ô cadavres, parlez ! quels sont vos as­ sassins », XV).

Il s'agit d'abord pour le poète de réveiller la France (1) et sa force sera telle que« ceux qui sont morts s'éveilleront» (ibid.) pour se venger (XIV).

Le peuple doit répondre au poète par son chant dans lequel l'allégresse peut se faire férocement libératrice : « Ô bonne France invincible/Chante ta chanson pai­ sible » car « Ô tyrans ! le peuple chante/Comme le lion rugit » (IX).

Ill -LA VOIX DU POÈTE Dans la conclusion du poème liminaire« Nox »,le poète révèle que c'est la «Muse Indignation» -faite de satire et d'ironie -qui désormais l'inspire; déjà la Préface indiquait la supériorité de la vérité sur la toute-puissance du mal à l'œuvre dans le coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte et l'impossibilité d'arrê­ ter la pensée insaisissable qui «échappe toujours à qui tente de l'étouffer».

La « voix du banni » (1) sera une voix vengeresse dont le vers tient les coquins «comme dans un étau» (XI), une voix d'outre-tombe parce qu'en exil, mais qui, dans ses« strophes ailées», saura garder« des forçats» (ibid.).

Cette voix du poète s'entendra bien au-delà du moment présent et stigmatisera ce règne en utilisant toutes les images de la clôture infamante («J'ai mis des verrous à !'Histoire», ibid.).. »

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