L'Odyssée
Publié le 05/04/2013
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Avec L'Odyssée et L 'Iliade (récit de la guerre de Troie) apparaît la première poésie du monde grec et occidental. Depuis le IXe ou le VIIIe siècle avant J.-C., le texte a évidemment subi des remaniements; l'on s'accorde à attribuer à Homère, dont on ne sait pas grand-chose, les meilleurs morceaux que sont venus étoffer ou rabouter deux autres auteurs au moins. Le récit toutefois est complet, et une traduction française fait autorité, celle de Victor Bérard, qui a nourri d'une savante réflexion les études des textes homériques, ainsi que la reconstitution topographique du trajet réel d'Ulysse en Méditerranée.
«
« Circé les frappa
so uda in d e sa
bagu ette, et les
e n
ferma dan s un e
é table à porcs.
,.
~- ---- -- EXTRAITS
La lutte contre les vaillants Kikones
n 'est
que la premi ère des difficultés
d'Ulysse
Mais, nos vaisseaux en mer, Zeus, l' assem
bleur des nues, nous déchaîne un Borée aux
hurlements d'enfer :
il
noie sous les nuées le ri
vage et les flots ; la nuit
tombe du ciel, et notre
flotte fuit, en donnant à la
bande, et
la rage du vent
nous
fend en trois et
quatre pièces nos voi
lures
...
Il fallut amener, -
on risquait
de se perdre, -
et pousser vers la terre à
grands efforts de rames.
Là, deux jours
et deux
nuits, nous restons éten
dus, accablés de fatigue
et rongés de chagrin.
Quand,
du troisième jour,
l' Aurore aux belles
boucles annonce la
venue, nous
replantois
les mâts, hissqns les
blanches voiles, et
l'on
n'a qu'à s'asseoir et qu'à laisser mener le
vent et les pilotes ...
Ulysse « aux mille rus es » entendra
seul les Sirène s
Alors de mon poignard en bronze,je divise
un grand gâteau de
cire; à pleines mains,
j'écrase et pétris les morceaux.
La cire est
bientôt molle entre mes doigts puissants.
De
banc en banc,
je vais leur boucher les
oreilles ; dans
le navire alors, ils me lient
bras et jambes et me fixent au mât, debout
sur l'emplanture, puis chacun en sa place,
la rame bat le
flot qui blanchit sous les
coups.
Nous passons en vitesse.
Mais les Sirènes
voient ce rapide navire qui bondit tout près d'elles.
Soudain, leurs fraîches
voix enton
nent un cantique.
(.
..
) et leurs voix admi
rables me remplissaient le cœur du désir
d'écouter.Je fronçais les sourcils pour don
ner à mes gens l'ordre de me défaire.
Mais,
tandis que, courbés sur la rame, ils tiraient,
Euryloque venait, aidé de Périmède, res
serrer mes liens et mettre un tour de plus.
· Ulyss e, qui maintenait tous les v en ts
d
'Éol e dans son sac, avait compt é s ans
ses compagnons
Durant neuf jours, neuf nuits, nous voguons
sans relâche.
Voici que, le dixième, ap
paraissaient enfin les champs de
la patrie ;
nous en étions si
près
qu'on en voyait les feux et
les hommes autour.
Mais il
me vient un doux sommeil;
j'étais brisé : c'était moi
qui, toujours, avais tenu
l'écoute, sans jamais la
céder à quelqu'un de mes
gens ; j'avais un tel désir
d'arriver au
pays! ...
Mon
équipage alors se
met à
discourir : ce que
j'ai dans
ce sac, -pensent-ils, -les
cadeaux de ce fils
d' Hippotès, de ce grand
cœur d' Éole, c'est de l'or,
del' argent!( ...
)
Sitôt dit, on se range à cet
avis funeste.
Le sac est
délié : tous les vents
s'en
échappent, et soudain la rafale entraîne mes
vaisseaux et les ramène au large ; mes gens
en pleurs voyaient s'éloigner la
patrie! ...
Moi,
je m'éveille alors et mon cœur sans re
proche ne sait que décider : me jeter du
vaisseau, chercher la mort en
mer, ou pâtir
en silence et conserver la
vie·? ...
Traduction de Victor Bérard,
Gallimard, 1955
« Télémaque, jetant les bras
autour de son noble
père, se mit
à gémir
e n répandant des
larmes.»
NOTES DE L'ÉDITEUR
« Des deux épopées qui sont à l'origine de
la littérature grecque, l'une illustre la
puissance de l'expansion de la race : elle
évoque l'établissement des Grecs sur la
côte
d'Asie; et l'un des plus marquants
épisodes dans cette prise de possession,
la
guerre de Troie, devient, grâce à L' lliade,
l'événement symbolique où se traduit la
force conquérante des Hellènes.
La seconde
épopée met en lumière un autre de leurs
dons: la faculté d'adaptation qui, jointe à
l'esprit d'aventure, a permis à ce peuple de
terriens de se plier si bien
à des conditions
d'existence nouvelles
qu'il se montre
capable, dès
qu'il s'éveille à la poésie, de
concevoir et de goûter
L'Odyssée, ce poème
de
la mer.» M.
Dufour et J.
Raison,
L'Odyssée, G.
F., 1965.
«Pour les Grecs de l'époque classique, les
poèmes homériques étaient le livre national
par excellence, une sorte de Bible où
chaque petit Hellène apprenait ses lettres,
et
trouvait des exemples de courage comme d'intelligence.
Bien plus, ils
en vinrent à
être regardés par la plupart d'entre eux
comme la source
de toute sagesse et même
de toute science.
Aujourd'hui encore
historiens, archéologues, linguistes y
découvrent une abondante matière
à
recherches.
Mais l'homme cultivé lui-même
( ...
)trouve aussi à leur lecture son agrément
et son profit -dans L'Odyssée surtout, si
variée, si riche, si humaine
et à tant
d'égards si proche de
nous.» Victor Bérard,
L'Odyssée, La Pléiade, Gallimard, 1955.
l Cliché D.R.
2, 3, 4 ill.
s.n.
Ambroise Vollard éditeur, Paris, 1930 / Sipa Icono HOMÈRE03.
»
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