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L'Ombilic des limbes

Publié le 04/04/2013

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A dix-huit ans, Artaud, sujet à des troubles mentaux, fait un premier séjour dans une maison de santé. Interné à partir de 1939 dans différents hôpitaux psychiatriques, il n'en sortira définitivement que deux ans avant sa mort. 

 

« « Paolo Uccello est en train de se débattre au milieu d'un vaste tissu mental où il a perdu toutes les routes de son âme ...

» EXTRAITS ----------.

Artaud définit son projet poétique Il faut en finir avec l' Esprit comme avec la littérature .

Je dis quel' Esprit et la vie com ­ muniquent à tous les degrés.

Je voudrais faire un Livre qui dérange les hommes, qui soit comme une porte ouverte et qui les mène où ils n'auraient jamais consenti à aller , une porte simplement abouchée avec la réalité.

Là où d'autres ...

Projection du poète, le peintre Paolo Uccello (xve siècle) se projette en même temps en lui Paolo Uccello est en train de se débattre au milieu d'un vaste tissu mental où il a perdu toutes les routes de son âme et jusqu'à la forme et à la suspension de sa réalité.

Quitt e ta langue Paolo Uccello, quitte ta langue , ma langue , ma langue , merde, qui est-ce qui parle , où es-tu ? Outre, outre , Esprit, Esprit,feu, langues de feu,feu,feu , mange ta langue , vieux chien, mange sa langue, mange, etc.J'arrache ma langue.

OUI.

( ..

.) Et d'ailleurs c'est en lui [Antonin Artaud] qu'Uccello se pense , mais quand il se pense il n'est véritablement plus en lui, etc., etc.

Le feu où ses glaces macèrent s'est traduit en un beau tissu.

Et Paolo Uccello continue la titillante opé­ ration de cet arrachement désespéré.

Paul les oiseaux ou la Place de l'amour Première strophe d'un poème surréaliste où l'auteur, se détournant pour une fois de lui-même, évoque la femme Po ète noir, un sein de pucelle te hante , poète aigri, la vie bout et la ville brûle, et le ciel se résorbe en pluie , ta plume gratte au cœur de la vie .

Poète noir Le Jet de sang rappelle parodiquement le sacrifice du Christ, Dieu fait homme UNE VOIX GIGANTESQUE.

-Chienne regarde ton corps ! (Le corps de la maquerelle ap­ paraît absolument nu et hideux sous le cor­ sage et la jupe qui deviennent comme du verre.) LA MAQUERELLE.

- Laisse-moi, Dieu.

(Elle mord Dieu au poignet.

Un immense jet de sang lacère la scène, et on voit au milieu d'un éclair plus grand que les autres le prêtre qui fait le signe de la croix.) Le Jet de sang Gallimard, collection Poésie, 1956 « Et le centre était une mosaïque d'éclats, une espèce de dur marteau cosmique ...

» Artaud a étrangement débuté en littérature : on publia d'abord non ses poèmes mais sa correspondance avec Jacques Rivière, alors directeur de la NRF , qui les avait refusés .

NOTES DE L'ÉDITEUR Dans la lignée de Rimbaud, Artaud « s'est fait voyant», passant comme lui par «toutes les formes d 'amour, de souffrance, de folie».« J'assiste à l'éclosion de ma pensée», écrivait souverainement Rimbaud.

Artaud approfondit ou renverse la formule, lui qui n'a jamais « commencé de penser » si ce n 'est dans « un heurt indescriptible d'avortements», car« au moment où l 'âme s'apprê te à organiser la richesse, ses découvertes, cette révélation, à cette inconsciente minute où la chose est sur le point d'émaner, une volonté supérieure et méchante attaque 1 'âme comme un vitriol, attaque la masse mot-et-image , attaque la ma sse du sentiment, et me laisse , moi , pantelant comme à la porte même de la vie » .

Antonin Artaud, correspondance avec Jacque s Rivière.

de penser ne peut être que bouleversant ; que ce qui est à penser est dans la pensée ce qui se détourne d'elle et s'épuise inépuisablement en elle ; que souffrir et penser sont liés d'une manière secrète.

» Maurice Blanchot, Le Livre à venir, Folio Essais, 1959.

1 Rog er-V iolle l 2, 3, 4 peintures de Max Ernst / L auros-Gîraudo n «Ce qu 'il dit est d'une inten sité que nous ne devrion s pas supporter.

( ...

) Quand nous li so ns ces page s, nou s apprenons ce que nou s ne parvenon s pa s à savoir : que le fait «Je salue en Antonin Artaud la négation éperdue, héroïque, de tout ce que nous mourons de vivre.

» André Breton , Dictionnaire des auteurs, Laffont­ Bompiani , 1952.

ARTAUD03. »

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