Devoir de Philosophie

Lysistrata d'Aristophane

Publié le 05/04/2013

Extrait du document

aristophane

Aristophane écrit Lysistrata au début de l'année 411 avant Jésus-Christ, dix-huit mois après l'épouvantable désastre que fut l'expédition des Grecs en Sicile ; Athènes y a laissé nombre de ses enfants. La paix est urgente, et le sujet de Lysistrata est donc d'une actualité brûlante.

aristophane

« ~------ - EXTRAITS Les noms grecs des personnages d' Aristophane ont tous une signification ; aussi les traductions essaient­ elles de les respecter.

Victor-Henry Debidour a appelé Lysistrata Démobilisette, Kalonique Victoire, Kinesias Chaulapin, Myrrhine Minouche ...

La guerre entre Athéniens et Spartiates Lysistrata (Démobilisette) s'oppose à la résistance des femmes qui ne veulent pas se priver d'amour VICTOIRE.

-Je ne pourrai jamais! Non, que la guerre aille son train ! MINOUCHE.

-Ni moi non plus corbleu ! Que la guerre aille son train ! DÉMOBILISETTE.

- C'est toi qui parles comme ça, belle meunière ? Toi qui disais à l'instant que tu te couperais même en deux du haut en bas ? VICTOIRE.

-Autre chose, tout ce que tu vou­ dras d'autre ! Je veux bien, s'il faut passer à travers le feu! Oui,}' aime mieux ça que ton truc! Le zob, Lisette chérie, il n'y a rien qui vaille ça ! MINOUCHE.

-Moi aussi,}' aime mieux pas­ ser par le feu.

DÉMOBILISEITE.

- Ah ! le beau sexe que le nôtre ! Il ne pense qu'à se faire toujours boucher le petit coin ! Pas étonnant qu'on ait fourni matière aux poètes tragiques ! Mal d'amour et mal de mère, mal de mer et mal d'enfant, nous n'avons que ça en tête ! (se tournant vers Dora).

Mais toi, ma chère amie de Sparte -car si tu te joins à moi, toi, à nous deux nous pour­ rions encore sau­ ver la partie - rallie-toi à ma proposition ! DORA.

- Ah ! vaï ! Il y a de quoi se languir, peuchère ! Pour une femme, à dormir seulette sans une bille à décortiquer ...

Quoique ça ! Zou ! On a besoin de paix, nous aussi, tambien ! DÉMOBILISETTE (l'embrassant).

- Ah ! Trésor de mon cœur ! Je n'ai que toi ici pour amie! Alors que les hommes se rangent à la volonté des femmes, Lysistrata s'adresse aux Spartiates et aux Athéniens pour les exhorter à la paix DÉMOBILISEITE.

-Ma foi, la tâche n'est pas difficile, quand on prend des mâles en pleine montée de sève, et qui n'essaient pas de s'en tirer entre eux.

J'aurai tôt fait de savoir.

Bonne­ Entente, où es-tu ? (Bonne-Entente appa­ raît ; c'est une belle fille toute nue.) Va chercher les Laco­ niens, et amène-les.

Eux, nos hommes, ils avaient la main rude et arrogante, comme des maladroits qu'ils étaient ; ne fais pas comme eux : procède en toute gentillesse, comme nous savons faire, nous autres, femmes.

Celui qui ne te tend pas la main, amène-le par le manche! Et ceux-ci, les Athéniens, va aussi les chercher.

(.

..

) De moi-même,je ne suis pas trop mal douée en fait de jugeote ; et}' ai souvent écouté ce que disaient mon père et les personnes d'âge : ça m'a donné pas mal de lumières.

Maintenant que je vous ai sous la main, voici le reproche que je veux vous faire, aux uns comme aux autres, et il est justifié.

Devant les autels, vous faites tous, comme des frères , les mêmes ablutions lustrales à Olympie, aux Thermopyles, à Delphes -et combien d'autres noms je citerais, mais il faut abréger.

Vos ennemis, les Barbares, sont à vos portes, avec leur armée, et vous vous massacrez entre gens de Grèce, entre cités grecques ! Voici de mon discours le premier point traité.

Traduction de V.

H.

Debidour, Gallimard, 1989 Après un bref sermon de Lysistrata, Athéniens et Spartiates font la paix NOTES DE L'ÉDITEUR La pièce est osée, Jules Lemaître s'indignait de sa « constante et entière obscénité » : « Il est étrange de penser que des millions d'hommes assistaient publiquement à ce spectacle, que les plus dépravés d'entre nous auraient peut-être quelque peine à supporter aujourd'hui en comité très res­ treint et dans quelque coin d'atelier.

» Jules Lemaître.

Mais il est bon de rectifier cette opinion en fonction du contexte.

La comédie à ses débuts tire son origine de rites phalliques liés au culte de la fécondité, qui est considérée comme le plus haut et le plus noble des dons des dieux.

Par ailleurs, les comédiens dans l' Antiquité étaient tous des hommes ; les scènes osées ne sont donc en rien provocantes pour les spectateurs.

Péloponnèse continue malgré Lysistrata et ses amies.

Pourtant la voix d' Aristophane n'est pas inutile:« Et si !'Histoire d'âge en âge est restée sourde à cette voix, si ce n'est pas encore aujourd'hui que les hommes ont su abjurer violences et rancunes ( ...

), la faute en est à eux, à la honte.

Il y a au Comme la guerre de Troie a lieu malgré Hécube et Andromaque, représentant aussi les forces de la vie dans La guerre de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux, la guerre du l musée du Louvr. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles