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Malherbe : Oeuvres poétiques

Publié le 09/04/2013

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malherbe

Racine, Mallarmé, Valéry et Ponge se réclament de la poésie de Malherbe, anguleuse et douce à la fois. Bien que sa réputation n'ait cessé de croître au XVIIe siècle, Malherbe entre dans l'ombre au siècle suivant : Voltaire l'exclut même de son « temple du goût «. Enfin redécouvert par Baudelaire, admiré au xx:e siècle, il apparaît maintenant comme le premier poète classique de notre littérature. François de Malherbe, né vers 1555 à Caen, reçoit une solide éducation humaniste, complétée par des études à Bâle et à Heidelberg. Lié à des magistrats humanistes et à de grands seigneurs (Henri d'Angoulême), il construit patiemment sa carrière d'homme de lettres « officiel «. Son Ode de bienvenue à Marie de Médicis (1600) lui permet de s'introduire dans l'entourage du roi Henri IV, en qualité de poète de cour. Il assumera cette fonction jusqu'à sa mort, en 1628.

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« • Sonnet au roi, manuscrit autographe Dans cette Épitaphe pour le duc de Luynes se révèle l'ironie de Malherbe ÉPITAPHE POUR LE DUC DE LUYNES Cet absinthe au nez de barbet En ce tombeau fait sa demeure ; Chacun en rit et moi j'en pleure : Je le voulais voir au gibet.

EXTRAITS~~~~~~~~ Le poète, dans cette Consolation, avoue son pessimisme mais ne retient pas sa compassion CONSOLATION A MONSIEUR DU PÉRIER GENTILHOMME D'AIX-EN-PROVENCE SUR LA MORT DE SA FILLE Ta douleur, Du Périer, sera donc éternelle, Et les tristes discours Que te met en l'esprit l'amitié paternelle L'augmenteront toujours ! Le malheur de ta fille au tombeau descendue Par un commun trépas, Est-ce quelque dédale ou ta raison perdue Ne se retrouve pas ? Je sais de quels appas son enfance était pleine, Et n'ai pas entrepris, Injurieux ami, de soulager ta peine Avec son mépris.

Mais elle était du monde, où les plus belles choses Ont le pire destin, Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, L'espace d'un matin.

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.) Malherbe, au détour d ' un sonnet, dit de lui-même : « Ce que Malherbe écrit dure éternellement.

» Il sortit en effet vainqueur de la lutte pour la postérité qui l 'opposa au poète De sportes dont il corrigea les œuvres.

Dans Dessein de quitter une dame, Malherbe dévoile sa lucidité et sa froideur DESSEIN DE QUITTER UNE DAME QUI NE LE CONTENTAIT QUE DE PROMESSES Beauté, mon beau souci, de qui l'âme incertaine A comme l'océan son flux et son reflux, Pense z de vous résoudre à soulager ma peine, Ouje me vois résoudre à ne le souffrir plus.

0Vos yeux ont des appas que j'aime et que je prise, . Et qui peuvent beaucoup dessus ma liberté ; Mais pour me retenir, s'ils font cas de ma prise, Il leur faut de l'amour autant que de beauté.

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) NOTES DE L'ÉDITEUR « La nature ne l'avait pas fait grand poète, mais il corrige ce défaut par son esprit et par son travail.

Car personne n'a plus travaillé ses ouvrages comme il paraît assez par le petit nombre de pièces qu'il a faites et notre langue veut être extrêmement travaillée.

» Boileau, Lettre à Maucroix, 29 avril 1695.

« Enfin Malherbe vint, et le premier en France / Fit sentir dans les vers une juste cadence ...

»Boileau, Art poétique .

« Souvenons-nous qu'il faisait la langue et qu'à mesure qu'il enfantait une nouvelle pensée, il lui fallait créer aussi une expression nouvelle.

» André Chénier.

«Je connais un poète d'une nature orageuse et vibrante qu'un vers de Malherbe, symétrique et carré de mélodie, jette dans de longues extases.

» Baudelaire.

«Le Père de la poésie moderne ! ( ...

)Le bon ouvrier, élevant son Louvre de strophes au bord de la Seine ! Le grand décorateur 1, 3 Laffont , B.N.

/Nicolas Bouvier 2, 4 Société Litt éraire de France , Paris, 1922 / B .N.

de la France ! ...

» Valéry Larbaud, A.O.

Barnabooth, Gallimard , 1913.

« Le plus grand lyrique français ( ...

) il a ôté plusieurs cordes à la lyre, et d'autant plus tendu celles qu'il conserva.( ...

) Malherbe est un poète maudit.

Le plus grand, grandiose, rigoureux, le plus parfait, le plus intransigeant et le plus fougueux de nos poètes, oui ! est un poète maudit ! » Francis Ponge , Pour un Malherbe , Gallimard, 1965.

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