MARTEAU SANS MAÎTRE (Le) René Char (résumé)

« hanter l'univers de Char, jusqu'à l'Éloge d'une soupçonnée (1988).

Même si l'on trouve à l'origine un détail bio­ graphique, elle appartient au monde des Transparents CLes Matinaux, 1950) auxquels Char l'associe dans Sous ma casquette amarante 0983): c'est un être semi-mythologique, incamation de l'amour, de la poésie, de la mort.

Bien que les textes de la section sui­ vante, •L'action de la justice est éteinte,.

( 1931 l, soient formellement très différents (ce sont des poèmes), on y retrouve avec Lola Abba un person­ nage parent d'Artine.

Le titre de cette section, détournement d'une locution figée, est éclairé par une phrase d'un texte consacré à Rimbaud: • L'ac tion de la justice est éteinte là où brûle, où se tient la poésie, où s'est récha uffé quel­ ques soirs le poète.,.

Dans un monde qui ignore la justice, la poésie est une justice supérieure.

La langue surréa­ liste permet à Char d'exprimer une violence pure: la poésie s'accomplit dans un • climat de chasse'"· Cette combativité se retrouve dans le titre de la section suivante, • Poèmes militants,.

(inéditl.

Ils sont placés sous le signe de Sade, double choisi par Char (comme, plus tard Orion, l'homme de Lascaux, Van Goghl, et s'inspirent de l'alchimie.

Le recueil s'achevait en 1934 sur un autre ensemble inédit, •Abondance viendra'"· Ce sont des textes en prose (comportant un récit de rêve, ·Eaux­ mères,.), qui retracent un mouvement de mort et de résurrection.

Le titre de l'ensemble Le Marteau sans maître marque l'idée d'une • action impé­ rieuse, issue des profondeurs du som­ meil...

qui se manifeste dans un jaillissement d'étincelles,.

(Gabriel Bounourel.

Dans l'édition de 1946, Char introduit ·Moulin premier,., aphorismes sur la création poétique publiés en 1936 après la rupture avec le surréalisme.

• Le Marteau sans maître atteste le pas­ sage de Char par le surréalisme, et son dépassement.

Le poète semble progres­ sivement se découvrir lui-même.

L'éclat obscur, presque brutal, des poèmes d'•Arsenal• se transforme peu à peu.

·Abondance viendra• présente encore des traits surréalistes na longueur de la phrase relancée par des relatives est un tic de l'écriture automatique}, mais on y trouve déjà la forme du poème en prose de Char; le réel est évoqué avec une extrême rapidité et chargé d'une signifi­ cation très dense: • Tombe mars fécond sur le toit du chagrin• (·Domaine•}.

La foudre est une destruction libératrice; la guerre ensemence; le printemps libère de la mélancolie; la tombe se dresse et le toit s'affaisse.

ÉomoNs: Char.

Le Marteau sans maître suivi de Moulin premier, José Corti, réédit.

1983.

Dans Œuvres complètes.

avec une introduction de Jean Roudaut, Gallimard, •La Pléiade•, 1983.

ÉnmEs: Les Cahiers de l'Herne: René Char, 1971.

Jean-Claude Mathieu, La Poésie de René Char ou le sel de la splendeur, /, Traversée du surréalisme, José Corti, 1984.

Gabriel Bounoure, René Char, Céreste et la Sorgue, Fata Morgana, 1986.

Christine Dupouy, René Char, Belfond, 1987.. »