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MAUPASSANT: Boule de Suif (Fiche de lecture)

Publié le 20/11/2010

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De la même manière, grâce à l’isotopie du combat, Maupassant met ici en avant la froideur et amplifie l’aspect machiavélique du piège contre boule de suif. On parle de « manœuvres », de « plan des attaques », de « ruse » ou encore « d’ennemi ». Maupassant fait à quelques reprises des allusions subtiles qui montre son pris parti pour la jeune courtisane. Par exemple, au début du récit lorsque le comte et la comtesse sont présentés il est précisé qu’ils « portaient un des noms les plus anciens et les plus nobles de Normandie ». Quelques lignes plus bas le mot « artifice » est employé, il semble que Maupassant voulait mettre en exergue le fait que seul leur nom est noble. A une autre reprise le narrateur donne son avis à propos des réflexions à l’encontre de boule de suife : « Bien que ces plaisanteries fussent d’un gout déplorables, elle amusaient et ne blessaient personne, car l’indignatiob dépend des milieux comme le reste ». La bassesse morale et l’hypocrisie sont également mises en avant par le biais du huis clos. Sans ce huis clos, leur véritables sentiments n’auraient pas pu être dévoilés. Maupassant a pu ainsi peindre à merveille les faiblesses humaines. Boule de suif qui est censé être un « contact impur » est sans doute la personne la plus sincère de la nouvelle. L’auteur renverse les codes et les carcans habituels. En effet, la courtisane est la plus digne et courageuse tandis que les autres personnages qui sont censés dirigé la société sont eux lâches et hypocrites. Ainsi Maupassant fait une vive critique de la société de l’époque en mettant en avant l’hypocrisie ambiante.
 
 
En somme, dans la nouvelle l’hypocrisie est multiple : d’abord sociale et morale elle est ensuite d’un degré différent en fonction des personnages. Néanmoins il est certain que Maupassant à mis en avant la bassesse morale des personnages : les grands écrasants les petits en usant de n’importe quels moyens
Ses compagnons, d'abord admiratifs du patriotisme de la jeune femme, se fatiguent vite d'attendre ; en effet l'officier prussien empêche tout départ de la voiture tant que Boule de suif ne lui aura pas cédé. Les voyageurs s'impatientent :
«Puisque c'est son métier, à cette fille, pourquoi refuserait-elle celui-là plutôt qu'un autre ?«
 

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« Boule de suif, conte (1880). La Maison Tellier, contes (1881). Mademoiselle Fifi, contes (1882). Les Contes de la bécasse, 1883, contes (1883). Miss Hariett, contes (1883).

Une vie, roman (1883). Les Contes du jour et de la nuit, contes (1885). Bel-Ami, roman (1885). La Petite Roque, contes (1886). Le Horla, contes (1887). Mont-Oriol, roman (1887). Pierre et jean, roman (1888). Sur l'eau, contes (1888). Fort comme la mort, roman (1889). Notre cœur, roman (1890). L'oeuvre de Maupassant est composée de romans, et surtout de contes et nouvelles rassemblés en recueils.

Sonpremier roman, Une vie, écrit en 1883, s'attache à rendre «l'humble vérité» d'une vie de femme, en Normandie, dans un récit où se lit l'influence de Flaubert.

Bel-Ami (1885) décrit l'ascension sociale d'un homme grâce au nouveau pouvoir de la presse.

Pierre et Jean, roman bref et dense, paraît en 1888, accompagné d'une étude sur l'art du roman ; le thème en est celui de la paternité, thème qui court tout au long de l'oeuvre de Maupassant, à travers l'image d'un faible,souvent un mari trompé, qui a des doutes, comme Monsieur Parent, sur sa paternité.

Mais l'enfant sans père, le bâtard, n'en est pas plus heureux (Le Papa de Simon), et la crainte et le dégoût de la paternité se retrouvent dans le roman Mont-Oriol. Mais c'est dans le genre de la nouvelle que Maupassant excelle ; les trois oeuvres que nous analyserons ici sontrévélatrices de la maîtrise de son art et de ses thèmes essentiels : Boule de suif (1880), La Maison Tellier (1881) et Le Horla (1887).

Entre les dénominations «contes» ou «nouvelles», l'écrivain n'établit pas de différence, mais les textes choisis ci-dessous sont plutôt des nouvelles, présentant beaucoup d'analogies avec le genre romanesque :anonymat du narrateur, variété des lieux (Normandie ou bords de Seine), multiplication des personnages et despoints de vue, intrigue d'une durée variable (deux jours pour La Maison Tellier, cinq jours pour Boule de suif, cinq mois pour Le Horla).

Le resserrement et la densité de l'intrigue différencient ces nouvelles des romans D'autres récits de Maupassant sont véritablement des contes, parce qu'ils sont présentés comme le récit oral d'unnarrateur s'adressant à un public défini; ainsi Miss Harriett est le récit d'un vieux peintre qui se prépare à raconter à son tour, à la demande de son auditoire, une histoire d'amour.

Dans les contes, l'écrivain semble s'effacer de l'actede la narration ; dans les nouvelles, le narrateur et l'écrivain se confondent, et s'adressent au lecteur. Le premier chef-d'oeuvre de Maupassant, Boule de suif, débute par le tableau réaliste de la débâcle de l'hiver 1870- 1871 : «Pendant plusieurs jours de suite des lambeaux d'armée en déroute avaient traversé la ville.[...1 Les Prussiensallaient entrer dans Rouen, disait-on.» Napoléon III s'était engagé à la légère dans la guerre contre l'Allemagne ; insuffisamment préparée, l'armée françaiseest battue à Sedan, le 10 septembre 1870, le nord de la France est envahi par les Prussiens, et la France est privéede l'Alsace et d'une partie de la Lorraine.

La guerre est ainsi la toile de fond du récit ; Maupassant, dans une lettreà Flaubert, le 2 décembre 1879, ironise sur l'accueil probable qui sera fait à sa nouvelle : «Je travaille ferme à ma nouvelle sur les Rouennais et la guerre.

Je serai désormais obligé d'avoir des pistoletsdans mes poches pour traverser Rouen.» Et le 5 janvier 1880, il annonçait : «Ce ne sera pas antipatriotique mais simplement vrai.» En effet, il associe la narration d'une anecdote réaliste, qui n'est pas à l'honneur des personnages présentés, à la. »

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