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Max Weber esprit du capitalisme

Publié le 24/10/2025

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« Oral socio: PLAN DÉTAILLÉ Problématique : Capitalisme et puritanisme : des affinités électives ? Ce que j’ai fait Ce que tu dois faire INTRODUCTION PARTIE I : Une affinité élective fondée sur une convergence éthique - A.

L'esprit du capitalisme comme rationalisation de la quête de profit - B.

L'éthique puritaine comme légitimation morale du travail rationnel - C.

La synthèse : une « affinité élective » qui légitime et diffuse l'esprit du capitalisme PARTIE II : Les mécanismes psychosociaux : de l'angoisse religieuse à la discipline économique - A.

Le catalyseur : la doctrine calviniste de la prédestination - B.

L'ascétisme intramondain comme discipline de vie PARTIE III : Les limites de l'affinité : un lien nécessaire mais non suffisant - A.

Une causalité parmi d'autres - B.

La "cage d'acier" et l'autonomisation du capitalisme - C.

Le risque de surinterprétation CONCLUSION « Bonjour, Capitalisme et puritanisme : des affinités électives ? Cette question, au cœur des travaux de Max Weber, semble relever du paradoxe.

Comment une doctrine religieuse ascétique, tournée vers le salut de l'âme, pourrait-elle entretenir un lien quelconque avec la logique matérielle et mondaine de l'accumulation capitaliste ? Pour saisir la portée de cette interrogation, il faut la situer dans le projet intellectuel de Max Weber (1864-1920).

Ce grand sociologue allemand, contemporain de Durkheim, était obsédé par une question fondamentale : Qu'est-ce qui a rendu la modernité occidentale unique ? En particulier, pourquoi le capitalisme rationnel et systémique est-il né précisément ici, et pas ailleurs ? Des interrogations centrales que l’on retrouve notamment dans l’ouvrage maître de Weber qui sera notre objet d’étude durant cette présentation, soit : “l'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme”, Le texte de Weber a d'abord été rédigé en 1904 sous la forme d'une série d'essais.

Le texte est centré sur une discussion de la période de la Réforme du XVIe siècle et examine quelle aurait été l’influence de cette période sur les valeurs capitalistes à l'époque de Weber.

L'ouvrage de Weber a suscité de vives critiques et une importante confusion lorsqu'il a été publié pour la première fois sous forme de livre en 1905.

Weber a ensuite révisé l'essai et ajouté de nombreuses notes de bas de pages explicatives pour sa réédition en 1920. Contrairement à d'autres approches, Weber postule que les idées, les croyances et les valeurs sont des forces historiques autonomes, capables d'orienter en profondeur les comportements économiques.

Son œuvre cherche ainsi à établir un dialogue entre l'idéel et le matériel. C'est dans cette perspective que notre réflexion s'articulera autour de la problématique suivante : Capitalisme et puritanisme : des affinités électives ? Autrement dit, existe-t-il une congruence, une rencontre féconde entre ces deux systèmes de pensée a priori antagonistes ? Pour y répondre, notre analyse s'organisera en trois temps : Premièrement, nous définirons ce que Weber entend par « esprit du capitalisme » et « éthique protestante » pour mettre en lumière leur affinité structurelle. Deuxièmement, nous analyserons le mécanisme psychologique généré par la doctrine de la prédestination, qui a transformé l'angoisse religieuse en une force motrice économique. Enfin, nous interrogerons la portée et les limites de cette « affinité élective » pour nuancer la thèse wébérienne. I.

Une affinité élective fondée sur une convergence éthique A.

L'esprit du capitalisme comme rationalisation de la quête de profit Weber entreprend d'abord de définir avec précision ce qu'il nomme “l'esprit du capitalisme”. Il s'agit pour lui de dépasser l'idée selon laquelle le capitalisme ne serait que la simple recherche du profit. 1.

La rupture avec l' “ homme économique traditionnel” : Avant l'émergence du capitalisme moderne, l'attitude économique dominante était celle d'un individu qui travaille pour satisfaire des besoins traditionnels et connus.

Une fois ces besoins comblés, la motivation à accumuler davantage s'éteint.

La recherche du profit pour lui-même existe, mais elle est souvent perçue comme moralement condamnable, relevant de l'avarice ou d'une pulsion irrationnelle. Définition: L'homo œconomicus (homme économique) désigne chez les utililaristes l’homme rationnel qui utilise les ressources disponibles pour maximiser son utilité.

Cette représentation théorique du comportement de l'être humain est à la base du modèle néo-classique en économie. Max Weber utilise l'expression dans L'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme en soutenant que l'éthique puritaine de l'existence « a veillé sur le berceau de l'homo œconomicus moderne » 2.

La construction d'un idéal-type : la figure de Benjamin Franklin : Dans le cadre de cet exposé, Benjamin Franklin (1706-1790) est pour Max Weber la figure idéal-typique qui incarne "l'esprit du capitalisme" dans sa forme la plus pure.

Homme d'affaires, scientifique et philosophe américain, ses écrits - notamment ses conseils pratiques sur l'épargne et le travail - illustrent parfaitement l'idée que la recherche méthodique du profit est devenue une fin en soi, une éthique sécularisée. Weber le cite abondamment pour montrer comment cette mentalité capitaliste s'est autonomisée de son fondement religieux originel. Pour saisir la spécificité de l'esprit du capitalisme, Weber a recours à la méthode de “l'idéal-type”.

Il prend pour exemple les écrits de Benjamin Franklin et ses maximes : « Le temps, c'est de l'argent », « Le crédit est de l'argent ».

L'important n'est pas ces proverbes en eux-mêmes, mais “l'éthique systématique qu'ils révèlent”. « Car non seulement un sens élevé des responsabilités y est indispensable, mais de plus il y faut un état d’esprit qui soit libéré, au moins pendant les heures de travail, de la sempiternelle question : comment gagner un salaire donné avec le maximum de commodité et le minimum d’efforts ? Le travail, au contraire, doit s’accomplir comme s’il était un but en soi – une « vocation » [Beruf].

» p.63 -) Le travail n'est plus un moyen, mais une “fin en soi”, une vocation (*Beruf*). « Il redoute l’ostentation et la dépense inutile tout autant que la jouissance consciente de sa puissance ; il se sent gêné des signes extérieurs de considération sociale dont il est l’objet. En d’autres termes – et nous allons examiner la signification historique de ce fait important – sa vie emprunte souvent un visage ascétique, ce qui apparaissait nettement dans le « sermon » de Benjamin Franklin que nous avons cité.

» pp.73-74 C'est ainsi que Weber décrit l’« idéal type » d'un entrepreneur capitaliste.

Selon Weber, ceux qui réussissent constamment sont généralement des personnes humbles qui travaillent dur sans rechercher la reconnaissance.

D'une certaine manière, cette attitude peut être qualifiée d'approche ascétique de la vie, puisqu'elle implique le rejet des plaisirs inutiles, même si elle implique également l'accumulation de richesses.

Weber montre clairement que ce type d'attitude ascétique est présent dans le texte de Benjamin Franklin, puisqu'il conseille à ses disciples de rejeter les excès afin d'accumuler un capital de manière fiable.

C'est également un type d'attitude qui sera important pour la suite de l'analyse de Weber sur l'histoire qui a conduit à l'esprit capitaliste. 3.

Le noyau de l'esprit du capitalisme : « Ce qui est réellement condamnable, du point de vue moral, c’est le repos dans la possession, la jouissance de la richesse et ses conséquences : oisiveté, tentations de la chair, risque surtout de détourner son énergie de la recherche d’une vie « sainte ».

Et ce n’est pas dans la mesure où elle implique le danger de ce repos que la possession est tenue en suspicion.

».

p.188 Weber identifie ainsi le cœur de cette mentalité : la combinaison d'une pulsion d'acquisition illimitée avec un rejet strict de toute jouissance spontanée des richesses.

Cette combinaison, apparemment contre-nature, constitue le terreau sur lequel va pouvoir s'opérer une rencontre décisive avec une éthique religieuse inattendue. Cette éthique du travail et de l'accumulation, si contraire aux instincts naturels, nécessitait une justification extrêmement puissante pour s'imposer.

C'est précisément cette justification que l'ascétisme intramondain du puritanisme est venu lui fournir. B.

L'éthique puritaine comme légitimation morale du travail rationne Si l'esprit du capitalisme constitue une mentalité spécifique, il ne peut s'épanouir sans une légitimation morale puissante.

C'est ici qu'intervient l'éthique puritaine, qui va fournir à cette rationalité économique naissante un cadre de valeur et une motivation profondément enracinée dans le religieux. 1.

La sanctification du travail profane : la notion de “Beruf”: « Mais estimer que le devoir s’accomplit dans les affaires temporelles, qu’il constitue l’activité morale la plus haute que l’homme puisse s’assigner ici-bas – voilà sans conteste le fait absolument nouveau.

Inéluctablement, l’activité quotidienne revêtait ainsi une signification religieuse, d’où ce sens [de vocation] que prend la notion de Beruf.

» p.90 La Réforme protestante opère une révolution symbolique majeure en conférant une “valeur religieuse au travail séculier”.

Le terme allemand “Beruf”, signifiant à la fois « métier » et « vocation », incarne cette synthèse nouvelle.

Désormais, accomplir son devoir dans son métier, quel qu'il soit, n'est plus une activité purement mondaine mais une “obligation religieuse”, une manière de servir Dieu.

Cette sacralisation du travail ordinaire constitue une rupture radicale avec l'idéal catholique de la vie monastique, qui valorisait la retraite hors du monde comme voie de sainteté supérieure. 2.

L'ascétisme intramondain : une discipline de vie Le puritanisme pousse cette.... »

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