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MICHEL DE MONTAIGNE (1533-1592) : Les Essais (Résumé et analyse)

Publié le 30/08/2014

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montaigne

Montaigne se soucie aussi de l'éducation (I, XXVI), de l'amitié (I, XXVIII). Qu'un ami véritable est une douce chose ! Ce premier livre des Essais porte forte­ment la marque de l'amitié avec Étienne de La Boétie (« Parce que c'était moi, parce que c'était lui «). Il devait comporter 29 sonnets de La Boétie, qui ont dis­paru. Soulignons l'analyse de la relativité des jugements de valeur (ibid., I, XXXI, « Des cannibales «, p. 200) et l'analyse « De la vanité des paroles « (ibid., p. 292). Aux yeux de Montaigne, la rhétorique est vaine.

montaigne

« Essais : expériences de la vie.

Homme: individu portant en soi la forme entière de l'humaine condition.

Nature : doux guide, accordant sa protection à la totalité des êtres animés.

Philosophie: apprentissage de soi et de la sagesse.

Sage : celui qui possède le gouvernement de soi .

~ LA PENSÉE DE MONTAIGNE En un temps de guerres et de misères, Montaigne recherche une sagesse, à savoir le meilleur art de vivre pour un être humain .

Il élabore sa propre conception de la sagesse à partir du scepticisme , du sto1cisme et de l'épicurisme .

1) l'homme sans ordre ni sagesse Ne nous faut-il pas trouver un ordre pour notre vie, de telle sorte qu'elle n'aille pas au hasard, poussée çà et là, de manière irrationnelle? Or les atteintes à l'ordre et à l'équilibre du moi sont fréquentes.

Elles peuvent provenir de l'écume des agitations du temps, qui nous entraînent, mais aussi de notre propre rapport au temps.

Car l'homme qui vit privé de sagesse perd sa vie sans cesse en méconnaissant la densité et la richesse du présent.

« Chacun court ailleurs et à l'avenir, d'autant que nul n'est arrivé à soi » (Essais).

Privés du présent, courant sans cesse vers l'avenir, agités par la crainte de la mort et le souci du jugement d'autrui qui les mine, les hommes sont donc fous et insensés.

D'où la recherche d'une sagesse et d'un art de vivre.

2) La sagesse de Montaigne : un art de vivre Se conquérir soi-même, accéder à un ordre et à un équilibre , de telle sorte que nos passions ne s'écoulent pas sans cesse, de manière ininterrompue, nous entraî­ nant avec elles, tel est donc le souci de Montaigne, tel est son véritable dessein, lequel n'est pas sans nous rappeler l'intention _magist~ale des philosophes de l'Antiquité grecque, à commencer par Platon et l'Ecole d'Epicure .

La sagesse de Montaigne va intégrer épicurisme, sto'icisme et scepticisme, qui désignent tout autant des phases de sa pensée que des orientations maîtresses de son art de vivre.

Cet art de vivre tient d'abord de l'épicurisme, qui nous a fourni l'idée d'une tranquillité de l'âme , c~lle d'un bonheur serein, loin des angoisses et de l'agitation des humains.

C'est Epicure (cf.

Lucrèce, De la nature, VI, vers 17- 19) qui comprit, dit Montaigne, que« le mal provenait du vase lui-même dont les défauts faisaient se corrompre au-dedans toutes les choses, même profitables, qui lui étaient versées du dehors ».

Cette sagesse tient aussi du sto'icisme.

Si Montaigne est surtout tenté par ce dernier en 1572-1573, le stoïcisme désigne aussi une permanence de sa pensée, une facette dominante dans la construction d'un art de vivre : le stoïcisme antique n'est-il pas une méthode pour souffrir le moins possible, face à l'idée de la mort, beaucoup plus pernicieuse que le fait lui-même? Comme l'épicurisme, le stoïcisme est un travail du jugement en quête de l'indifférence devant ce qui affecte la sen­ sibilité.

Bien plus, le stoïcisme -comme d'ailleurs l'épicurisme et les morales de l'Antiquité -vise le bonheur, concept cardinal de l'art de vivre de Montaigne.. »

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