MOLIÈRE : Les Fourberies de Scapin

« Scapin doit beaucoup au type du « zanni » italien , type de servi­ teur malin, parfois un peu idiot , de la com­media dell' a rte, et plus particulièrement de la comédie véni­ tienne.

On se sou­ viendra que Molière a été l'élève de Tibe­ rio Fiorilli , dit Scara­ mouche ( 1608-1696) , qui dirigeait à l' épo­ que la troupe des Ita­ liens.

Le livre Deux amours contrariées A rgante, père d'Oct ave, veut casser le mariage de celui-ci avec une certaine Hyacinthe, fille pauvre et sans nom.

Géronte, père de Léandre, refuse quant à lui le projet de mariage de son fils avec Zerbinette, qui est depuis sa tendre enfance aux mains d'Égyptiens, et dont il faut racheter la liberté.

Ces amours contrariées incitent les deux fils à demander l'aide de Scapin.

Déployant toute son habileté, celui-ci va tenter de renverser la situation en leur faveur et de gagner sur les deux tableaux.

Valet de Léandre, il bénéficie de l'aide de Silvestre, qui est au service d'Octave.

Par la ruse et la menace , ils parviennent à soutirer aux deux pères l'argent nécessaire pour la libération de Zerbinette, en faisant notamment croire à Géronte que son fils est détenu sur une galère turque, d'où l'inoubliable réplique de l'acte II: > Puis Scapin, en son > blessé, se venge de Géronte au cours de la célèbre scène où il l'enferme dans un sac et le roue de coups.

De > en roueries, la farce suit son cours jusqu'au coup de théâtre final : Argante et Géronte s'avèrent être les pères de Zerbinette et de Hyacinthe.

Scapin fait semblant d'agoniser pour échapper à la vengeance des vieillards , qui , pleins d'émotion , lui pardonnent.

Un héros de la commedia dell'arte L es Fourberies de Scapin (1671) est l'une des dernières pièces de Molière, qui revient ainsi au genre de la farce qu'il avait pratiqué au début de sa carrière.

C'est une œuvre admirable de maturité et de maîtrise, dans laquelle Molière intègre son expérience des comédies de caractères au rythme échevelé et aux coups de thé âtre propres à la commedia dell 'arte.

Scapin est ainsi le digne héritier du > italien.

Argante et Géronte, quant à eux, sont de vrais > et leur opposition au mariage de leurs fils sert de prétexte à Molière pour déployer toute sa science comique.. »