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MONTAIGNE: LES ESSAIS

Publié le 02/03/2011

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   Michel Eyquem de Montaigne naquit en Périgord. Il reçoit une solide formation humaniste, étudie la philosophie à Bordeaux et le droit à Toulouse. En 1554, il devient conseiller à la Cour des aides à Périgueux et passe en 1557 au Parlement de Bordeaux (où il rencontre son fameux ami La Boétie).    Marié en 1565, il résilie sa charge en 1570, et à trente-huit ans se retire « sur ses terres pour se consacrer à l'étude et à la réflexion «. Dès 1572, il commence à rédiger les Essais. En 1573, il est tiré de sa retraite et chargé de mission au cours de la quatrième guerre de religion, par le duc de Montpensier, chef de l'armée royale. En 1575 il revient au château de Montaigne. De 1580 à 1582, Montaigne voyage à travers l'Europe pour se soigner et s'instruire. Elu maire de Bordeaux en septembre 1581 et réélu en 1583, il louvoie habilement entre Henri de Navarre et les représentants du roi Henri III. Il se trouve de nouveau mêlé à la politique en 1587 (il reçoit Henri de Navarre après la bataille de Coutras), il est embastillé quelques heures après la fameuse journée des Barricades (1588).

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« Montaigne , Les essais XVI, De la gloire , extrait p.289 Dans cet extrait, Montaigne expose une thèse qui va contre le désir de gloire: on ne peut juger un homme selon les « apparences extérieures » que lui confère l’opinion publique, car ce serait négliger l’instabilité qui les caractérise.

Ce passage est situé au centre de l’Essai, entre un mouvement dévaluant le jugement public (p.288) et un autre critiquant la recherche de l’honneur (p.290-291).

Il s’inscrit donc dans un logique démonstrative à l’échelle de l’Essai De la gloire , mais il possède également son déroulement propre.

Ce passage illustre un procédé récurrent dans les Essais : une réflexion indépendante dans sa forme, mais au cœur d’un raisonnement général.

Comment Montaigne parvient-il à nous convaincre que le discours est instable, insaisissable, lorsque lui-même n’utilise que des procédés d’écriture logiques et rhétoriques ? Plan du texte : 1) « Je ne me souci pas…mes contenances.

» 2) « On a raison…tremble au-dedans.

» 3) « Et qui auroit l’usage…fin citation » 4) « Voylà…soy-mesme ». 1) Phrase1 : peu importe l’image qui transparaît dans l’opinion publique, le plus important est de conserver sa vertu intérieure. Montaigne s’implique lui-même dans cette affirmation : 4fois « Je », 2 possessifs : « me ».

« Pas tant (…) comme » figure d’insistance sur la proposition à venir : effet encore augmenté par l’anaphore : « je ne me soucie ».

La première partie de la phrase est donc faite pour mettre en valeur la seconde.

« Autruy » est opposé par sa place dans la phrase, et par sons sens, à « moy-mesme ».

La première phrase annonce donc la dualité qui traverse le passage : public/personnel. Phrase2 : la richesse intérieure s’acquiert non par la gloire, mais par un travail sur soi.

« Emprunt » signifie tromperie, mensonge, en d’autres termes : vouloir être vertueux uniquement en public.

A nouveau, « moy » (singulier) s’oppose à « emprunt » (autrui). Forte présence du « je » accentue la volonté : « je veux », détermination convaincante pour le lecteur.

Phrase courte, style concis : « Je veux…., non… ».

Clarté du propos accentuée par l’affirmation, et inversement. Phrase3 : l’opinion publique ne retient de vous que l’apparence de vos actions (en opposition à l’âme vraie), il est facile de paraître vertueux, mais bien moins de l’être réellement.

Opposition être et paraître (continuelle dans les Essais ).

« Les estrangers » désignent le public, métaphore : étrangers au pays intérieur de Montaigne, personne ne peut franchir la frontière de l’intimité.

Figure restrictive « ne voient que… » (Ils n’étaient déjà plus des hommes, « estrangers », mais en plus leur vision est tronquée, biaisée).

« Apparences externes », presque un pléonasme : insiste poids des préjugés, redondance du jugement hâtif. « Chacun » terme généralisant, la leçon à venir est une règle de conduite générale : implique ainsi le lecteur.

« Dehors » opposé à « dedans » (la dualité continue à être rappelée avec insistance).

« Fiebrve et d’effroy » la mollesse de l’âme, le désir de gloire quand on ne la mérite pas.

Cette phrase est presque une mise en garde : « chacun peut… » Attention lecteur, les hommes faux sont partout. Phrase4 : Montaigne se sent mal jugé : son image sociale est en décalage avec son être.

Le cœur symbolise l’âme, les contenances sont les actions publiques.

« Ils », impersonnel, indéfini pluriel, condamne l’écrivain : à « ils » il associe le négatif. »

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