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MONTESQUIEU: L'ESPRIT DES LOIS (fiche de lecture)

Publié le 05/07/2011

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montesquieu

L'Esprit des lois paraît en 1748. Cette œuvre considérable, et dont l'influence fut immense, doit le plus clair de son succès au fait que, après avoir élaboré une théorie des trois grandes formes de gouvernement, Montesquieu définit la liberté politique. Selon l'auteur, elle ne peut se réaliser que par un certain équilibre entre les pouvoirs, qui doivent donc nécessairement être séparés. L'Angleterre est la seule nation de l'époque à réaliser ce modèle. Montesquieu souhaiterait pour la France une monarchie modérée dans laquelle le roi détiendrait le pouvoir exécutif, mais dont le pouvoir serait contrebalancé par les « corps intermédiaires «, noblesse et parlement. La vénalité des charges assurerait l'indépendance de la justice. Ces idées seront en partie reprises par les Constituants en 1789 quand ils rédigeront la Déclaration des droits de l'homme et par la Constitution de 1791, qui consacre la mise en place d'une monarchie constitutionnelle, avec trois pouvoirs séparés.

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« Le premier livre de l'Esprit des lois est le préambule de l'ouvrage.

Il a pour titre: des Lois en général, et comprendtrois chapitres.Le premier : Des Lois, dans le rapport qu'elles ont avec les êtres, donne surtout la notion de la loi.

Montesquieudéfinit les lois : « Les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses.

» Dans ce sens, tous les êtres ontleurs lois.

Il y a une raison primitive; et « les lois sont les rapports qui se trouvent entre elle et les différents êtres,et les rapports de ces divers êtres entre eux ».

Dieu a créé le monde et il le gouverne selon des règles.Les êtres particuliers intelligents ont des lois qu'ils n'ont pas faites, car avant qu'il y eût des lois positives, il y avaitdes rapports de justice possibles.

« Dire qu'il n'y a rien de juste et d'injuste que ce qu'ordonnent ou défendent leslois positives, c'est dire qu'avant qu'on eût tracé de cercle tous les rayons n'étaient pas égaux.

»Le monde intelligent ne suit pas aussi constamment ses lois que le monde physique, car il viole sans cesse les loisque Dieu a établies et change celles qu'il établit lui- même.Pour maintenir l'homme, on lui a donné des lois religieuses, des lois morales et des lois politiques et civiles.Avant toutes ces lois existent les lois de la nature (ch.

II), qui dérivent uniquement de la constitution de notre être.Une de ces lois porte l'homme à vivre en société.De l'état de société découlent les lois positives (ch.

III).

Des rapports que les peuples ont entre eux dérive le droitdes gens.

Les rapports des gouvernants et des gouvernés dans une môme société créent le droit politique.

Lesrapports des citoyens entre eux constituent le droit civil.La vraie loi de l'humanité est « la raison humaine, en tant qu'elle gouverne tous les peuples de la terre; les loispolitiques et civiles de chaque nation ne doivent être que les cas particuliers où s'applique cette raison humaine ».Les lois civiles et politiques doivent être propres au peuple pour lequel elles sont faites, conformes à la nature et auprincipe du gouvernement; relatives au climat, au genre de vie des peuples, à leur religion, à leurs mœurs, etc.L'Esprit, des lois a pour objet d'étudier les divers rapports que ces choses ont avec les lois.

C'est ainsi que d'uneconsidération rationnelle de la loi, Montesquieu en arrive à une étude empirique. 2° APPRÉCIATION GÉNÉRALE Dans sa notion de la loi, Montesquieu a tort de ne voir qu'un rapport nécessaire; il oublie le rôle de la liberté moralequi préside aux lois positives et qui vient s'ajouter ou s'opposer aux nécessités naturelles.

« Il semble ignorer, dit M.Lanson, que la matière sur laquelle travaillent les législateurs, l'humanité vivante, contient en puissance une infinitéd'énergie, qu'elle n'est pas seulement le champ de bataille que la loi dispute à la nature, qu'elle peut trancher àchaque instant le différend par ses forces et ses tendances intérieures.

» Aussi dans l'étude qu'il va faire des lois,sera-t-il beaucoup plus préoccupé de voir ce qui est que ce qui devrait être; il ne s'élèvera guère au-dessus d'unedescription naturaliste des lois.Il montre successivement les lois dans leurs rapports avec la nature du gouvernement (livres II-XIII), avec la naturedu climat (livres XIV-XVII), avec la nature du terrain, avec les mœurs de la nation, avec le commerce, le nombredes habitants, la religion (XVIII-XXVI).

Les cinq livres qui terminent l'Esprit des lois sont une œuvre d'éruditionjuridique qui semble ne pas faire corps avec le reste de l'ouvrage.Nous ne signalerons ici de ses théories que sa division des gouvernements.

Montesquieu réduit à trois toutes lesformes de gouvernement : république, monarchie, despotisme.

Chacun de ces gouvernements a son principe : larépublique a la « vertu politique » ou amour de la patrie, de la liberté et de l'égalité; la monarchie a pour principel'honneur, et le despotisme, la crainte.Les lois de chaque gouvernement doivent s'adapter à son principe fondamental.

L'excès de la crainte met fin audespotisme; la monarchie, qui n'est qu'un despotisme mitigé, produit l'inégalité du haut en bas de l'échelle sociale,aussi conduit-elle bien tôt à la démocratie, où le peuple est à la fois monarque et sujet.Montesquieu décrit d'une manière incomplète et souvent arbitraire ce qui constitue chacun de ces gouvernements.Il généralise trop facilement quelques faits dont il a pu être témoin ou dont il a simplement entendu parler.

Il a vu ledespotisme en Turquie, il suppose qu'il est le môme partout.Au cours de son investigation, Montesquieu se montre admirateur de la constitution anglaise, constitution mixteentre la démocratie et la monarchie.

Il y admire surtout la séparation des trois pouvoirs, législatif, judiciaire etexécutif, séparation qui, d'après lui, est la garantie de la liberté dans un Etat.Ces idées, nouvelles alors, durent, on le comprend, exciter une vive émotion.

Mais Montesquieu obtint la faveur dupublic, et, en 1789, ses théories prévalurent.Les essais de monarchie parlementaire, tentés chez nous à plusieurs reprises, ne sont que la mise à exécution de ladoctrine de l'Esprit des lois.Sur d'autres points, Montesquieu a préparé les voies à d'importantes réformes sociales, notamment à l'abolition del'esclavage, à la révision du code pénal et à la répartition de l'impôt.

Dans toutes ces questions, Montesquieu amontré une grande pénétration d'esprit, que ne suffit pas à faire oublier l'insuffisance de son observation.. »

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