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NEF (La) d’Élémir Bourges (résumé de l’oeuvre)

Publié le 05/09/2015

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NEF (La). Drame philosophique et mythique en vingt-deux scènes d’Élémir Bourges (1852-1925). La première partie parut en 1904 ; la deuxième en 1922. Un souffle noblement lyrique anime ce poème en prose qui entend dépeindre, « après la fièvre convulsive de la vie «, le triomphe de Prométhée semblable à la nef Argo qui, « ignorant le gouvernail caché et le vent qui souffle dans la voile «, croit qu’elle se dirige elle-même. Le protagoniste en est Prométhée délivré, entouré du chœur des Argonautes. C’est un vaste bas-relief où la cosmogonie hellénique, et le polythéisme anthropomorphique sont mêlés et se prolongent en un dialogue dans lequel s’opposent les grands systèmes philosophiques, retraçant ainsi l’histoire même de l’inquiétude humaine. Pour comprendre cette œuvre dont le langage et la pensée visent au sublime et à la splendeur, il faut la considérer dans la perspective des tragédies grecques, celles d’Eschyle en particulier, du Paradis perdu de Milton et de l'Hypérion de Keats ; dans le climat héroïque des œuvres de Michel-Ange et de Wagner. L’action se situe aux confins du monde des vivants, dans l’espace pur et glacé que seuls supportent les « surhommes «, les métaphysiciens, les grands artistes et les grands poètes. Prométhée attend Héraclès qui, sur la nef Argo, viendra le délivrer. Aux morts qui implorent la fin de leurs tourments, il rappelle que « le bonheur, l’éternel avenir, le sein étoilé de la nuit « ne s’ouvriront pour eux qu’au moment où tomberont ses propres chaînes. Finalement, Héraclès paraît et c’est en vain qu’Héphaïstos tentera de le repousser : une explosion détruit le vieil univers qui s’engloutit avec les dieux. L’homme est libre : Prométhée entreprend de créer le monde nouveau où régnent la justice et la paix. Mais le Mal n’est pas détruit et le centaure Chiron, couvert de sang, vient annoncer que les Harpies s’apprêtent à fondre sur les vivants.

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