NICOLAS. Personnage central de Monsieur Nicolas ou le Cœur humain dévoilé

NICOLAS. Personnage central de Monsieur Nicolas ou le Cœur humain dévoilé ( 1797), mémoires-confessions largement romancés de Restif de la Bretonne. En entreprenant au déclin de sa vie de raconter son histoire « sans rien déguiser ni de ses pensées ni de ses actions», en s’exhortant à «n'employer que le vrai » dans cette « dissection morale » dédiée à son « cher Moi », le romancier du Paysan pervertit), de la Malédiction paternelle et de maints autres romans basés, pour employer sa propre expression, sur des « vérités de detail » empruntées à sa vie et amalgamées à moult affabulations, s’est donné le change à lui-même plus qu’à ses lecteurs. Pour sincère que fùt son propos initial, le romancier n’était plus maître de restreindre ses ressources d’imagination. Gérard de Nerval, commentant au eré de la sienne, dans les Illuminés (1852), les « confidences de Nicolas » estimait à juste titre que, «jamais écrivain ne posséda à un degré aussi haut que Restif les qualités précieuses de l’imagination », non sans ajouter: « Il a vécu avec la force de plusieurs hommes.» En fait, de l’enfance à la vieillesse, Restif a vécu sur le plan du rêve, de la réalité seconde, la moitié au moins des événements, mineurs ou majeurs, de son existence débattue, s’inventant