NOTRE JEUNESSE de Charles Péguy

NOTRE JEUNESSE. Écrit de Charles Péguy (1873-1914) Qui parut le 17 juillet 1910, dans la onzième série des Cahiers de la Quinzaine. Étonné de ce que le dixième anniversaire de F« Affaire Dreyfus « fut passé inaperçu, un de ses amis, Daniel Halévy, avait rédigé une « Apologie pour notre passé «. Péguy la jugea insuffisante et y répondit par ce cahier, composé à l’emporte-pièce et jugé comme un de ses meilleurs essais po.émiques. Un manuscrit, où sont révélés à travers des lettres et des archives personnelles les rapports d’une famille républicaine avec Quinet, Fourier, Blanqui, Raspail, etc., sert de point de départ à sa méditation. Il se prend à définir ce qu’était la République « du temps qu’il y avait une République «, la République de sa jeunesse. Le même mouvement de stérilité frappe aujourd’hui la République, qui frappa la monarchie et la religion chrétienne. Il y a perte de la « mystique « républicaine : « tout commence en mystique et finit en politique «. Le différend n’est pas entre la France monarchiste d’avant 1789 et celle qui suivit, mais entre l’Ancienne France païenne, chrétienne, royaliste, révolutionnaire d’une part, et la France dominée, depuis 1881, par le « parti intellectuel «, ce parti qui méprise également le héros et les saints.