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NUITS (Les) d'Alfred de Musset

Publié le 16/11/2018

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NUITS (Les)

Alfred de Musset. Poèmes, 1835-1837.

 

La première de ces quatre Nuits, « La Nuit de mai», est un dialogue entre le poète, abandonné par la femme qu’il a aimée, et en plein désarroi face à la solitude où l’a plongé ce drame, et sa Muse, incarnation symbolique de l’inspiration poétique retrouvée, qui l’incite et l’appelle à prendre part au renouveau et à renaître lui-même, en sortant du silence où il se complaît. La douleur qu’il ressent doit être la source même de son chant : tel le pélican, le poète a pour vocation d’offrir son cœur en pâture. Le thème de la solitude réapparaît dans «La Nuit de décembre »; mais celle-ci n’est plus seulement l’une des formes de sa douleur: elle est son mode d’existence, elle lui est consubstantielle et finalement, elle accompagne le poète comme un \"frère\", à chacun des tournants de sa vie : il trouve en elle un appui, une assistance, communiant avec lui-même dans le spectacle de son propre malheur. «La Nuit d’août» reprend le dialogue entre la Muse et le poète, mais sur un registre tout différent: cette fois, le poète exprime son appétit devant la vie et son désir d’en épuiser toutes les expériences, jusqu’aux plus violentes douleurs, puisqu’il connaît maintenant, avec leur prix, les bienfaits des larmes et des sacrifices. Ce thème de la souffrance salvatrice et inspiratrice, fil conducteur qui relie les quatre poèmes, revient de façon encore plus insistante dans la dernière de ces quatre Nuits, «La Nuit d’octobre », où se mêlent tous les sentiments éprouvés, toutes les émotions ressenties, toutes les étapes parcourues depuis la trahison originelle jusqu’aux plus récents échecs. A la révolte contre l’infidèle, et contre cette malédiction qui condamne le poète à poursuivre en vain des jouissances inassouvies, succède le glissement vers le pardon et la résignation.

musset

« pour vocation d'offrir son cœur en pâture.

Le thème de la solitude réappa­ raît dans • La Nuit de décembre •; mais celle-d n'est plus seulement l'une des formes de sa douleur: elle est son mode d'existence, elle lui est consubs­ tantielle et finalement, elle accompa­ gne le poète conune un • frère •.

à cha­ cun des tournants de sa vie: il trouve en elle un appui, une assistance.

conunu­ niant avec lui-même dans le spectacle de son propre malheur.

•La Nuit d'août• reprend le dialogue entre la Muse et le poète.

mais sur un registre tout différent: cette fois, le poète exprime son appétit devant la vie et son désir d'en éptùser toutes les expé­ riences, jusqu'aux plus violentes dou­ leurs.

puisqu'il connaît maintenant, avec leur prix, les bienfaits des larmes et des sacrifices.

Ce thème de la souf­ france salvatrice et inspiratrice, fil conducteur qui relie les quatre poèmes.

revient de façon encore plus insistante dans la dernière de ces quatre Nuits, • La Nuit d'octobre •.

où se mêlent tous les sentiments éprouvés, toutes les émotions ressenties, toutes les étapes parcourues depuis la trahi­ son origin elle jusqu'aux plus récents échecs.

A l a révolte contre l'infidèle, et contre cette malédiction qui condamne le poète à poursuivre en vain des jouis­ sances inassouvies.

succède le glisse­ ment vers le pardon et la résignation.

• La liaison amoureuse pleine d'orages et de crispations, que Musset (181Q-1857l entretient avec George Sand, est à l'ori­ gine de ces quatre pièces, auxquelles on peut ajouter un poème postérieur, • Sou­ venir• (1840), dernier retour sur (ou der­ nière trace del cette aventure; l'en­ semble forme une sorte de chronique d'un cœur découvrant les peines et les tortures de l'amour perdu.

Mais cet élé­ ment autobiographique (c'est en 1834 qu'eut lieu le voyage des deux amants en Italie.

qui devait aboutir à la •trahison• de George Sand), qui est le noyau origi­ nel de l'œuvre, n'en constitue pas pour autant le sujet: Musset y évoque davan­ tage les répercussions de cette expé­ rience dramatique sur sa sensibilité et son comportement créateur, que le détail précis des événements: ceux-ci seront d'ailleurs la matière d'une œuvre romanesque, Les Confessions d'un enfant du siècle* (1836).

Chacun de ces poèmes traduit par conséquent un moment parti­ culièrement Intense de ce parco urs sen­ timental.

Aussi leur composition s'est-elle étalée sur plusieurs années: regroupées dans le recueil des Poésies nouvelles, Les Nuits sont en e1fet parues d'abord séparément, dans la Revue des Deux Mondes.

respectivement en juin 1835, en décembre 1835, en aoCl.t 1836 et octobre 1837 (voir Poésies complètes*).

• Pour toute sa génération.

comme pour toutes les générations postérieures, sauf peut-être celle d'aujourd'hui, Musset est tout d'abord l'auteur des Nuits.

Elles sont en e1fet la forme la plus accomplie, et la plus démonstrative de cette • poésie du cœur• que Musset appelait de ses vœux, et qui demeure la face la plus familière de la poésie romantique.

En e1fet.

si Mus­ set, après les Contes d'Espagne et d'Ita­ Lie*, tend à s'éloigner des thèses et des pratiques des Romantiques, notamment en matière politique et sociale, il demeure Je meilleur représentant de ce qui est le principe même de la poésie romantique.

c'est-à-dire l'expression de la subjectivité, le primat de l'émotion individuelle et du • cœur •.

• Par rapport au théâtre, qui bénéficie, par sa fraîcheur et sa liberté d'allure, d'une audience toujours renouvelée, Les Nuits. »

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