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Olivier Schwartz - Le monde privé des ouvriers (Fiche De Lecture)

Publié le 15/09/2011

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Les ouvriers des Ilots, dont le mode de vie a été préparé par des parents vivant dans les corons de mineurs, vivent donc selon trois grands «modèles« leur rapport au foyer et à la famille, et ce en fonction de leur situation socio-économique. Même si les modes de vies et comportements restent souvent propres à chaque famille et résultent d’un vécu particulier, la distribution sexuelle des rôles tout comme la valorisation de l’enfant restent des données stables dans les familles.   

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« Les conflits au sein des couples se forment généralement autour de l’idée d’une remise en cause de l’autoritémasculine, par les envies de chacun de garder son partenaire «dedans» («lutte pour le territorialiser»), ou alors pardes revendications de la part de la femme, se voyant «non protégée», recluse à l’intérieur, par exemple.Le livre se termine par l’exemple de deux couples adultères (les Laudens et les Pilarski), dont l’homme du premiercouple et la femme du deuxième ont une liaison, qui se solde après 2 ans de clandestinité par la mise à la porte dumari adultère, l’anorexie de sa femme, les violences de l’autre mari sur sa femme puis une tentative de suicide.

Maiscette situation comme le souligne l’auteur reste anomique, et n’a pu se produire que parce-que les deux couplesavaient emprunté un chemin d’ascension sociale forte.Les ouvriers des Ilots, dont le mode de vie a été préparé par des parents vivant dans les corons de mineurs, viventdonc selon trois grands «modèles» leur rapport au foyer et à la famille, et ce en fonction de leur situation socio-économique.

Même si les modes de vies et comportements restent souvent propres à chaque famille et résultentd’un vécu particulier, la distribution sexuelle des rôles tout comme la valorisation de l’enfant restent des donnéesstables dans les familles. 3/ Ma lecture de l’ouvrage, ce qui m’a marqué, analyse critique…J’ai apprécié la lecture de cet ouvrage, et ce malgré le fait que je sois très difficilement entrée dedans, découragéepar les pages de théorisation, de définitions, qui pourtant j’en suis consciente sont nécessaires à l’analysesociologique.Ce livre est assez long à lire, par le nombre de page et la taille des caractères, et ce ajouté au style par momenttrès sociologique de l’auteur.

Et pourtant le fait qu’il rattache toutes ses théories, ses descriptions générales à unrécit du vécu des interrogés, à des extraits d’entretien… rend le livre très agréable à lire.

On a l’impression de lire unportrait tout à fait réaliste des familles concernées, on entre dans leur vie privée sans que cela devienne un livrevoyeuriste pour autant.Le fait que cette étude ait été faite dans la région m’a aussi plu, je me suis sentie plus ou moins directementconcernée, attirée par la lecture du Monde privé des ouvriers.Ensuite, ce qui est frappant, c’est que même si Olivier Schwartz a enquêté dans les années 1980 chez despersonnes appartenant à un milieu plutôt défavorisé, et par conséquent ne me (nous?) concernant passpécifiquement… certains points de son analyse font ressortir une sorte d’universalité des comportements, desvaleurs qui sont les leurs, et ce malgré l’éloignement aussi bien temporel que social que l’on pourrait imaginer.Ce livre n’est pour moi pas un livre sur «eux», mais sur «nous», on se reconnaît plus ou moins sur certainesquestions, on en arrive à s’interroger sur nos comportements, nos valeurs… Je suis personnellement arrivée à laconclusion que moi-même, fille de cadres, étudiante à l’IEP, n’appartenant pas à l’élite pour autant, mais étant dansle «haut» de la «classe moyenne», ne diffère pas en beaucoup de points des habitants des Ilots de Laimericourt.C’est ce pourquoi j’ai beaucoup apprécié la lecture (a posteriori, pour certains passages, je l’avoue) de cette thèse. Certains points m’ont marquée, comme l’analyse des objets dans le foyer: je n’aurais jamais envisagé de les voircomme le moyen de rendre «magique» une pièce (je pense ici à l’aquarium géant), et ainsi d’éviter de nombreuxconflits qui auraient pu éclater au sein du couple.

De même, la complexité des rapports de «territorialisation» del’autre m’a frappée: la femme râle sur son mari qui rentre tard, et ce peut-être parce-qu’elle aurait voulu sortir elleaussi, mais qu’elle se l’empêche, et donc est frustrée que son époux se permette ce qu’elle s’interdit (si c’est bienrésumé…)Un autre point qui m’a interpellée était sur le rapport des femmes à la contraception, dans le cas où elles lapercevaient comme une sorte de «castration», la renonciation à un pouvoir, celui d’engendrer des petits «eux-mêmes», de devenir mères.

Ce désir d’enfants s’oppose cependant à la volonté de s’émanciper de ce qui est perçucomme une fatalité: la maternité nombreuse.

Les femmes sont donc ancrées dans une contradiction qui m’achoquée par sa véracité, aussi bien dans ce milieu, à cette époque, que maintenant et pour des personnes que jeconnais.. »

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