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ORAISON FUNÈBRE DE LA REINE D'ANGLETERRE

Publié le 26/10/2011

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Richelieu se flattait de faire entrer la Grande-Bretagne dans la ligue contre la maison d'Autriche. La princesse fut ravie, mais tout se tourna bien tOt contre elle: les douze prêtres qu'elle avait emmenés soulevèrent les plus vives réclamations des anglicans, la reine s'enferma dans son entourage français et se plia mal...

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« et malgt·é l'état de la mer, à gagner un port français, pour­ suivie jusqu 'au bout à outrance et serrée de près à coups de canon, séparée de ses enfants, même d'Henriette, et ne sa­ chant ce qu'ils sont devenus.

Elle arriva à Paris en novembr e 1644 et reçut au Louvre (« où elle était née avec tant de gloire et où elle étala toute l'étendue de sa misère »)l'hospitalité maigre et humiliante du Mazarin qui lui payait mal sa pension.

En 1646 elle fut rejointe successivement par sa fille Henriette, puis par deux de ses fils.

Survint la Fronde et, pendant que l'émeute populaire gron­ dait autour du Louvre (janvier 1649), Retz, dans une visite qu 'il rendait à la fille de Henri lV, la trouva dans une cham­ bre sans feu, près du lit de sa lille qui, faute de bois, n'avait Ru se lever.

Le 19 février 1649, la reine apprit la mort de Charles I•r: elle dira plus tard qu'elle était étonnée d'avait· pu ne pas mourir d'une si grande douleur et porta dès lors " un deuil perpétuel, et sur sa personne, et dans son cœur"· « Elle pleurait presq_ue toujours "· Les malheurs se succé­ daient : trois ans a pres la mort de Charles I••, elle vit Mazarin envoyer un ambassadeur à Cromwell et rechercher son allian­ ce: ses trois fils durent s'exiler aux Pays-Bas (1657); un peu auparavant elle avait fait demander au Protecteur de lui p,ayer son douaire : ce fut Mazarin lui-même qui lui apporta l inso­ lent refus de Cromwell.

Un coup de théâtre qui étonna toute l'Europe vint adoucir cet excès d'infortune : son fils ainé Charles Il fut rétabli sur le trône (1660).

La reine revint en Angleterre: elle y vit mou­ rir deux de ses enfants et ne put empêcher une mésalliance de son fils Jacques.

Son dernier grand bonheur fut le mariage {malheureux) de sa fille Henriette avec le duc d'Orléans, frère de Louis XIV (31 mars 1661).

Son imprudent prosélytisme acheva d'indisposer les Anglais ; la mésintelligence se mit entre elle et son fils, et, après un séjour de trois ans à Lon­ dres, elle revint définitivement en France.

Huit années en­ core elle vécut pieuse et résignée, soit dans son cher couvent de Chaillot, qu'elle avait fondé, soit dans sa maison de plai­ sance de Colombes.

Ce fut dans cette dernière retraite qu'elle mourut le 10 septembre 1669 à soixante ans, présentant« dans une seule vie toutes les e:vtrémités des choses humaines » ( f).

La duchesse d'Orléans ne crut pouvoir mieux honorer la mémoire de sa mère qu'en demandant à Bossuet, dont elle connaissait bien le cœur et le génie, de prononcer l'éloge fu­ nèbre.

L'orateur avait là une matière magnifique : un des (1) Nous insistons longuement sur la vie et nous analy&ons rapidement l'oraison funèbre, parce que Bossuet analysé n'est plus Bossuet: c'est en connaissant en détail la vie et en la comparant à l'oraison funèbre (qui sera lue tout entière), que l'on Bentira Je génie de l'orateur.

Et c'est à cela qu'il faut arriver .. »

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