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OTAGE (l') de P. Claudel

Publié le 11/03/2019

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OTAGE (l'), drame de P. Claudel (1911). Composé de 1909 à 1910, ce drame est le premier d'une trilogie comportant aussi le Pain dur (1919) et le Père humilié (1919). À la fin du premier Empire, un aristocrate émigré, Georges de Coûfontaine, a enlevé le pape emprisonné par l'Empereur et l'a conduit dans le château de sa cousine, Sygne, avec laquelle il échange une promesse de mariage (acte I). Mais Toussaint Ture-lure, un défroqué ré volutionnaire, devenu préfet de la Marne, a découvert la cachette et soumet Sygne à un odieux chantage : ou elle l'épouse, ou il fait arrêter Georges et son illustre otage. Sur les conseils de l'abbé Badillon, Sygne acceptera de se sacrifier pour sauver le pape (acte II). Un an après, Turelure assiste au baptême de son fils Louis et négocie la reddition de Paris entre les mains du roi. Georges essaie de l'assassiner, mais Sygne s'interpose et meurt, ainsi que son cousin, tandis que Turelure aide à la restauration de la monarchie (acte III). Ce drame historique et symbolique est une illustration du conflit entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel, ainsi qu'une réflexion sur le sens de la Révolution française et l'échec d'une aristocratie impuissante à épouser la société moderne.

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)COÛFONT AINE Sygne de.

Personnage du >, qui m pelle par certains traits la Marthe t de /' change(*), on vient soudain demander un sacrifice surhumain, une véritable folie mys­ tique, sous l'aspect repoussant d'un mariage avec Ture lure t, l'ancien terroriste, incarna­ tion achevée de tout ce que Sygne peut avoir le plus en horreur.

Mais c'est du salut de l'Église qu'il s'agit.

Et Sygne sacrifie sa dignité morale, sa fierté aristocratique, la piété qu'elle a vouée à ses parents assassinés, à une valeur essen­ tielle, celle du Christ représenté par le Pape dont la délivrance est conditionnée par le révoltant mariage de Sygne avec Turelure.

Sygne se résipte, elle accomplit le sacrifice, en gestes du moins.

Mais elle n'a pas la force de le vivre réellement de toute son âme.

Elle ne parvient pas à donner à ce maria e son sens surnaturel profond, qui est d'une al iance entre la vérité éternelle et les « barbares >> modernes déchaînés par la Révolution.

Sygne, mariée à Turelure, n'est plus qu'une automate, un corps sans vie agité seulement d'un tic nerveux qui lui fait sans cesse dire non ! de la tête.

S gne a consenti, elle s'est soumise au vœu de orne, elle ne s'est pas vraiment donnée à Turelure.

Il a eu son corps mais elle a réservé son âme.

Ainsi, en un sens, Sygne a rusé avec l'injonc­ tion divine qui attendait d'elle le reniement complet ; elle a dupé Turelure.

Et ne porte­ t-elle pas finalement la responsabilité de ce féroce endurcissement où nous retrouverons le vieux Turelure dans le Pain dur(*) ? Le rôle fut créé au théâtre de rœuvre en 1914 par Ève Francis.

J.

Pa.. »

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