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Pantagruel de Rabelais

Publié le 22/02/2013

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rabelais

Les « faictz « de Pantagruel nous sont contés dans quatre livres : Pantagruel, puis le Tiers Livre (troisième), le Quart Livre (quatrième) et Je Cinquième Livre. Publié, non sans succès, en 1532, Pantagruel ne connut pas moins de six éditions en 1533. Les allusions satiriques à ses contemporains, à l'entourage royal, aux ecclésiastiques ou aux membres de la Sorbonne étant nombreuses, François Rabelais publia ses deux premiers ouvrages sous le nom d'Alcofribas Nasier, anagramme du sien. La somme de savoir, d'inventions et l'humour original que relèvent ses cinq Livres en font une oeuvre maîtresse de la littérature européenne. En 1534 avait été publié La vie inestimable du grand Gargantua, père de Pantagruel.

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« « Comment Pantagruel fut malade et la façon dont il guérit.

» EXTRAITS Pantagruel se révèle être un nourrisson extraordinaire Certain jour, vers le matin, que on le vou­ lait faire tetter une de ses vaches (car de nourrisses il n'en eut jamais aultrement , comme dict l' hystoire) , il se dejfit des liens qui le tenoyent au berseau un des bras, et vous prent ladicte vache par dessoubz le jarret et luy mangea les deux tétins et la moytié du ventre, avecques le foye et tes roignons, et l' eust toute dévorée , n' eust esté qu 'elle cryoit horriblement comme si les loups la tenaient aux jambes ; auquel cry le monde arriva , et ostèrent ladicte vache à Pantagruel ; mais ilz ne sceurent si bien faire que le jarret ne luy en demou­ rast comme il le tenait, et le mangeait très bien comme vous feriez d'une saulcisse ; et quand on luy voulut aster l'os, il l' avalla bien tost comme un cormoran ferait un petit poisson ; et après commença à dire : « Bon ! bon ! bon ! » car il ne sçavoit encores bien parler.

Si l'on en croit Rabelais, ses géants sont les auteurs de nombreuses curiosités que l'on voit en France De faict vint à Poictiers pour estudier, et projfita beaucoup ; auquel lieu voyant que les escholiers estoyent aulcunes foys de loy­ sir et ne sçavoient à quoy passer temps, il en eut compassion ; et, un jour, print d'un grand rochier qu'on nomme Passelourdin une grosse roche ayant environ de douze toizes en quarré et d' espais­ seur quatorze pans, et la mist sur quatre pilliers au millieu d'un champ, bien à son ayse ; affin que lesdictz escholiers, quand ilz ne sçauroyent aultre chose faire, passassent temps à monter sur la­ dicte pierre et là ban­ queter à force flac cons, jambons et pastéz , et escripre leurs noms dessus avec un cous­ teau , et, de présent , l'appelle-on la Pierre levée.

Panurge est cause de joyeux désordres dans la cité Unefoys, à l'issu e du Palays , à la Grand Salle, lorsqu e un cordelier disait la messe de Messieurs, il luy ayda à soy habiller et revestir ; mais, en l' acoustrant, il luy cou­ sit l' aulbe avec sa robbe et chemise, et puis se retira quand Messieurs de la Court vindrent s'asseoir pour ouyr icelle messe.

Mais , quand ce fut à l' !te Missa est, que le pauvre frater se voulut devestir son aulbe, il emporta ensemble et habit et che­ mise , qui estoyent bien cousuz ensemb le, et se rebrassit jusques aux espaules, mons­ trant son callibistris à tout le monde , qui n' estait pas petit sans doubte.

Et le frater tousjours tirait, mais tant plus se descou­ vroit-il,jusques à ce qu'un de Messieurs de la Court dist: «Et quoy, ce beau père nous veult-il icy faire l'offrande et baiser son cul ? Le feu sainct Antoine le baise ! » « Lorsque Pantagruel les vit s'approcher, il prit Loupgarou par les deux pieds et leva son corps comme il eût fait d'une pique ..

.

» NOTES DE L'ÉDITEUR la langue française avec des yeux nouveaux.

» Pierre Grimal , Introduction à Pantagruel, Bibliothèque de Cluny, Armand Colin, 1959.

aux Œuvres de Rabelais , à l'enseigne de la Cité des Livres, 1927.

« Il est certain que les difficultés de la langue arrêtent et découragent bien des lecteurs.

Mais ces difficultés sont plus apparentes que réelles : après quelques pages, le texte s'éclaircit, les mots redeviennent familiers, et leur apparence, qui nous déroutait d'abord , n'es t plus qu'un déguisement , une parure qui les rajeunit et leur redonne la vigueur et la couleur enlevées par l'usage quotidien .

Lire une page de Rabelais , c'est regarder 1 coll.

Vio llet 2, 3, 4, 5 gravures de Gustave Doré/ clichés D.

R.

«Il (Pantagruel) eut un succès tel que l'auteur put le poursuivre et l 'exploiter : en janvier 1533, il mettait au jour la Pantagrueline prognostication et un Almanach pour 1533.

( ...

)Autre preuve de succès(?), moins d'un an après, la Sorbonne inscrivait Pantagruel parmi les ouvrages obscènes qu'elJe condamnait.

» Pierre d'Espezel, Introduction «Le Pantagruel, ( ...

)présente un double aspect: celui d'un ouvrage burlesque, amusant, ( ...

)celui aussi d'une encyclopédie de toutes les légendes et curiosités de l'antiquité classique, où s'in tercalent de nombreuses allusions ésotériques, des hautes considérations philosophiques, sociales et morales.

» J.

H .

Probst-Biraben, Rabelais et les secrets du Pantagruel, Les Cahiers astrologiques, 1949.

RABELAIS 03. »

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