PÉNÉLOPE

PÉNÉLOPE. La figure de l’épouse d’Ulysse, image, non de l'amour, mais de la fidélité à la parole donnée, n'a suscité, autour de la fixité sans passion de son caractère - qui ressort cependant avec beaucoup de vivacité des pages de l'Odyssée - aucune tradition littéraire, mais seulement une faible tradition musicale où les œuvres dignes d’être mentionnées sont peu nombreuses. Rappelons celles de Niccolô Piccini (1728-1800), Parus 1785; de Domenico Cimarosa (1749-1801). Naples 1795; toutes s’intitulent Pénélope.

★ Présente au contraire un vif intérêt l’opéra en trois actes : Pénélope de Gabriel Fauré (1845-1924). sur un livret de René Fauchois, représenté à Monte-Carlo en 1913. Après un prélude, qui constitue une présentation musicale de la figure des deux protagonistes, Ulysse et Pénélope, un chœur expose l'argument : absence d’Ulysse depuis vingt ans, fidélité de Pénélope, insistance des Prétendants. Au 1er acte, tandis que Pénélope réaffirme sa foi en le retour d’Ulysse, le héros survient sous l’apparence d’un vieux mendiant qui demande l’hospltalité. La musique de ces scènes, reliées entre elles par l’idée dominante du retour du roi grec, se développe avec des moyens relativement simples et offre des accents d’une expression pleine de grandeur et de noblesse. Le IIe acte s’ouvre par un dialogue nocturne entre Euinée et un berger : page idyllique, tissée de délicates harmonies.