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Phèdre de Racine

Publié le 09/04/2013

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racine
C'est de l'oeuvre d'Euripide que Racine déclare avoir tiré le sujet de sa pièce. Le texte grec, Hippolyte porte-couronne, texte païen, est construit autour du personnage d'Hippolyte, comme l'indique le titre. Phèdre, en revanche, occupe le rôle central dans un autre texte, également source de Racine : la Phèdre de Sénèque. Dans sa préface à Britannicus, Racine donne sa définition de la tragédie : "Une action simple, chargée de peu de matière, telle que doit être une action qui se passe en un seul jour, et qui, s'avançant par degrés vers sa fin, n'est soutenue que par les intérêts, les sentiments et les passions des personnages."


racine

« Non, non, j'ai trop de soin de votre renommée.

Un plus noble dessein m'amène devant vous: Fuyez vos ennemis, et suivez votre époux.

EXTRAITS Phèdre avoue à Œnone, sa confidente, son amour coupable pour Hippolyte PHÈDRE Mon mal vient de plus loin.

A peine au fils d' Égée Sous les lois del' hymen je m'étais engagée, Mon repos, mon bonheur semblait être affermi; Athènes me montra mon superbe ennemi.

Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; Un troubles' éleva dans mon âme éperdue; Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler; Je sentis tout mon corps et transir et brûler.

Je reconnus Vénus et ses feux redoutables, D'un sang qu'elle poursuit tourments inévitables.

Par des vœux assidus je crus les détourner: Je lui bâtis un temple, et pris soin de l'orner.

De victimes moi-même à toute heure entourée, Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée.

D'un incurable amour remèdes impuissants ! En vain sur les autels ma main brûlait l'encens : Quand ma bouche implorait le nom de la Déesse, J'adorais Hippolyte.

(.

.

.) (Acte I, scène 3) J'ai vu, Seigneur, j'ai vu votre malheureux fils Traîné par les chevaux que sa main a nourris.

Un étrange échange s'instaure entre Phèdre et Thésée, son époux THÉSÉE La fortune à mes yeux cesse d'être opposée, Madame, et dans vos bras met ...

PHÈDRE Arrête z, Thésée , Mourante, Phèdre se conf esse à Thésée en des vers d'une admirable facture PHÈDRE ( ...

) Et ne profanez point des transports si charmants.

Je ne mérite plus ces doux empressements.

Vous êtes offensé.

La fortune jalouse N'a pas en votre absence épargné votre épouse.

Indigne de vous plaire et de vous approcher, J'ai pris,j' ai fait couler dans mes brûlantes veines Un poison que Médée apporta dans Athènes.

Déjà jusqu'à mon cœur le venin parvenu Je ne dois désormais songer qu'à me cacher.

(Acte III, scène 4) Dans ce cœur expirant jette un froid inconnu ; Déjà je ne vois plus qu'à travers un nuage Et le ciel et l'époux que ma présence outrage (.

.

.).

(Acte V, scène 7) NOTES DE L'ÉDITEUR Si la pièce a suscité dès sa représentation de nombreuses controverses, elle a trouvé en Boileau un sérieux défenseur : « Et qui, voyant un jour la douleur vertueuse / De Phèdre, malgré soi, perfide, incestueuse, / D'un si noble travail, justement étonné,/ Ne bénira d'abord le siècle fortuné / Qui, rendu plus fameux par tes illustres veilles, / Vit naître sous ta main ces pompeuses merveilles ? » -Boileau, Épître VII , Gallimard, 1966.

Fénelon, en revanche, en 1714, relève les impertinences et défauts de la pièce.

En particulier, il souligne que «Racine a fait un double spectacle, en joignant à Phèdre furieuse Hippolyte soupirant, contre son vrai caractère.

Il fallait laisser Phèdre toute seule dans sa fureur.

L'action aurait été unique, courte, vive et rapide.

Mais (Racine a été) entraîné par le torrent; (il a) cédé au goût des pièces romanesques, qui avaient prévalu.

La mode du bel esprit faisait mettre de l'amour partout.

» -Fénelon, Lettre à l'Académie, Slatkine, 1970.

Photo (a) Détail du portrait de Racine par Ri gaud/ ERL/Sipa Icono ; (b, c, d) Illustrations de Jean Hugo , éd.

Pierre Tisné, 1946 /clichés B.N.

Quelques siècles plus tard, l 'écrivain André Gide évoque avec enthousiasme et émotion ses lectures de la pièce : « Phèdre, que je relis aussitôt après Iphigénie, reste incomparablement plus belle( ...

).

Dans Phèdre, soudain, je sens Racine qui se commet lui-même, se livre et m'engage avec lui.

Quels vers ! Quelles suites de vers ! Y eut-il jamais, dans aucune langue humaine, rien de plus beau ! » -André Gide, Journal (14 février 1934), Gallimard, 1948.

RACINE 02. »

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