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Phèdre de Racine (Fiche de lecture)

Publié le 22/02/2012

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Après Phèdre, Racine abandonne le théâtre. Il accède à la charge d'historiographe du roi, se marie, se réconcilie avec les jansénistes de Port-Royal et avec Dieu. Il ne reviendra au théâtre, treize ans plus tard, que sur l'ordre de Mme de Maintenon, pour des tragédies bibliques (Esther, Athalie). Mais Phèdre déjà, malgré son inspiration païenne puisée chez Euripide et Sénèque, est tout empreint de sacré : la vision tragique y prend des accents jansénistes.

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« Phèdre veut mourir.

Elle avoue à sa nourrice Œnone l'objet de sa souffrance : un amour interdit et coupable pour lejeune Hippolyte, le fils de son époux Thésée.

Quand parvient la nouvelle de la mort de Thésée, Phèdre avoue sapassion à Hippolyte pétrifié.

Mais on annonce le retour de Thésée.

Phèdre, de peur qu'Hippolyte ne la trahisse, laisseOEnone accuser la première le jeune homme et dire au roi qu'il a tenté d'abuser d'elle.

Thésée demande au dieuNeptune de punir son fils.

Et quand Hippolyte, pour se défendre sans accuser Phèdre, avoue son amour interdit pourAricie, Thésée n'y voit qu'une feinte, mais Phèdre en conçoit une jalousie plus douloureuse encore que la passion.Hippolyte part en exil, où Aricie doit lesuivre.

Mais Neptune est prompt à exaucer Thésée et Théramène vient annoncer la mort du jeune homme.

Phèdreapparaît alors : elle n'a plus que quelques minutes à vivre, car elle a pris du poison, le temps de confesser sa fauteet l'innocence d'Hippolyte. 3 • LES THÈMES MAJEURS • La passion coupablePhèdre, comme Hippolyte, aime d'un amour interdit et sans espoir.

La passion, vécue comme un coup de foudre,comme une malédiction héréditaire, comme une force irrépressible, irréductible à la raison, ne laisse aucune issueque la haine de soi : d'où la double tentation de la cruauté et de la mort. • Liberté et fatalitéLa fatalité naît de la haine des dieux, pour une faute immémoriale, celle de toute sa race, contre laquelle Phèdre nepeut rien.

Mais Phèdre se sait personnellement coupable : elle s'est déclarée à Hippolyte, l'a laissé calomnier etimmoler.

Coupable et non responsable donc : l'abandon par un dieu impitoyable, l'amour vécu comme un péché,l'impossible aspiration à la vertu, la certitude de la damnation font de Phèdre l'image de la condition humainecorrompue par le péché originel, telle que l'ont peinte les maîtres jansénistes de Racine. 4 • L'ÉCRITURE • Poésie et symbolesLa mythologie fournit un univers distancié et chargé de symboles : les monstres, ce sont les êtres de légende, tel leMinotaure qu'a tué Thésée, et les héros eux-mêmes, considérés du point de vue de leur crime.

Le Labyrinthe estaussi le dédale des passions où ils se perdent.

Les Enfers sont l'univers de la passion sans fin, obscure ettorturante.

Le Soleil figure l'aspiration à la lumière de la pureté, en même temps que le Dieu qui éclaire et juge lafaute. • Poésie et musiqueLe lyrisme racinien se nourrit d'un travail musical sur les rythmes et les sons.

L'alexandrin célèbre qui présentePhèdre dans une périphrase, « La fille de Minos et de Pasiphaé », débute par la suite musicale A, F, I et s'achèvesur les mêmes sons, mais inversés, I, F, A, dans un rythme en chiasme 2/ 4/ 4/2 : en un vers, Racine dit la dualitéde l'héroïne, le père et la mère, l'ombre et la clarté, le bien et le mal.. »

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