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Poème du Cid

Publié le 21/02/2013

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Le Poème du Cid (Cantar de mio Cid) chante la geste de Rodrigo Diaz de Bivar, (1043 env.-1099) qui arracha Valence aux Maures en 1094. Estimé même de ses ennemis (son surnom de Cid vient de l'appellation Sidi, c'est-à-dire« mon seigneur «, que lui donnaient les soldats musulmans), il est resté à la fois le symbole de la Reconquête et celui de la fidélité du vassal à son suzerin. Il n'existe qu'un seul manuscrit du Poème du Cid. Daté de 1307, il porte le nom de Per Abat, que l'on suppose être le copiste. Le poème lui-même remonte probablement à 1140 environ. Il a été publié pour la première fois en 1779.

« Le présage de la corneille : l'oiseau placé à droite du Cid est un mauvais présage - -- - -- - EXTRAITS Le Cid en pleine bataille Ils' empara des Maures et des Mauresques, et de tous les troupeaux qui se déplaçaient dans les alentours.

Mon Cid don Rodrigo se dirigeait vers la porte : ceux qui la défen- · dent, quand ils virent sa charge, prirent peur, et la charge fut abandonnée.

Mon Cid Ruy Diaz entra par les portes, à la main il tient son épée nue, il tua quinze des Maures qu'il atteignit.

Il gagna Castej6n et son or et son argent.

Ses chevaliers arrivent avec leur butin, ils le laissent à mon Cid, tout ce qu'ils ont gagné ils ne /'apprécient nullement.

Voici les deux cent trois qui ac­ complissent leur raid, sans crainte ils courent ; jusqu'à Alcata arriva /'enseigne de Minaya , et de là gravissant des côtes, ils reviennent avec le butin en remon­ tant le Henares et en passant par Guada­ lajara.

lis apportent un immense butin, beau­ coup de troupeaux de brebis et de vaches et des vêtements et d'autres immenses ri­ chesses .

Bien droite vient/' enseigne de Minaya ; personne n'ose assaillir/' arrière-garde.

C'est avec de tels biens que s'en revient cette compagnie ; les voici à Castej6n où le Campeador se tenait .

Celui-ci laissa le bourg fortifié au pouvoir · des siens ; le Campeador sauta en selle , il sortit les recevoir avec le ban de ses vassaux .

Les bras ouverts , il re çoit Minaya : « Approchez , Alvar Fanez, à la lance hardie ! Partout où je vous enverrais, j'en espérerais autant de vous ! Que votre butin soit ajouté au nôtre , et de tout le gain je vous donne le cinquième, au cas où vous le voudrie z, Minaya.

» Le bonheur de la réussite « Grâces au Créateur, le Père spiri­ tuel ! Tout le bien que j'ai , je l'ai devant moi : avec peine j'ai acquis Valence et je /'ai en ma possession ; à moins de mourir , je ne puis /' aban­ donner .

Grâces au Créateur et à Sainte Marie sa mère ! Mes filles et mafemme,je les ai ici ; il m'est venu du bonheur des terres d' outre-mer, je prendrai les armes,je ne pourrai m'y soustraire ; mes filles et ma femme me verront combattre ; dans ces terres étrangères , elles verront comment on assure son établissement, elles ver­ ront à suffisance de leurs yeux com­ ment se gagne le pain.

» Sa femme et ses filles, il les fit monter à /'alcazar, levant les yeux , elles virent planter les tentes.

-Qu'est ceci, Cid ? Que le Créateur vous assiste! -Eh bien , épouse honorée, ne vous laissez pas abattre : c' est de la richesse qui s' ac­ croît pour nous , merveilleuse et considé­ rable ; peu de jours après votre arrivée , on veut vous faire un présent : vos filles sont à marier, on vous apporte leur dot.

- Je vous en rend grâces, Cid, à vous et au Père spirituel! -Ma femme , demeurez dans cette salle, ou si vous le préfériez, dans /'alcazar.

N'ayez pas peur de me voir combattre , avec la grâce de Dieu et de Sainte Marie, sa mère ; mon cou­ rage s'accroît parce que vous êtes devant moi ; Dieu m'aidant, ce com­ bat je le remporterai.

L'affront de Corpes : les filles du Cid sont humiliées dans le bois de Corpes par leurs maris L'abbé don Sanche reçoit le Cid à San Pedro de Cardeiia, en présence de son épouse Chimène et de ses enfants NOTES DE L'ÉDITEUR « Le récit, malgré son attachement à la terre, à l'homme, est épique, non seulement parce qu'il emploie le style et la prosodie que son époque considérait comme tel, mais plus encore parce qu'il chante un personnage dont il fait le héros sans cesse triomphant, tant sur les champs de bataille qu 'au plaid de justice, qui transforme l'hostilité royale en " amour " royal et reço it l 'approbation divine, parce qu'il a fait entrer son Cid dans la grande famille des rois d'Espagne, lui à l'origine infançon démuni de tdut.

Si, en tout cela, il rencontre parfois l'histoire, par sa manière il rend celle-ci épique.

» Jules Horrent, introduction à la Chanson de mon Cid, Éd.

Scientifiques, Gand, 1982.

«L'art collectif et anonyme, forme initiale de l'art dans les débuts d'un peuple, a produit en Espagne , pendant la dernière période de son développément, un poème · d'une suprême valeur.

Le peuple hispanique, cultivateur fervent de son histoire chantée, créa son héros éponyme, cherchant en lui un modèle élevé de vie nationale ; il créa dans le champ de la poésie son premier chef-d'œuvre, chant sublime et auroral d'une littérature qui surgit vigoureuse et commence son chemin dans l'espérance d'un splendide voyage.

» R.

Menéndez Pidal, En torno al poema del Cid, Ed.

Edhasa, Barcelone, 1970.

1, 2 , 3 .4 , 5 Collection de la ville d'Anglet AN ON YME09. »

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