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Poèmes d'Ossian

Publié le 12/04/2013

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Les Poèmes d'Ossian ramènent le lecteur à l'aube de l'ère chrétienne, au coeur des vastes contrées nordiques, où se déroulent d'âpres luttes dans une atmosphère de dignité et d'honneur qui préfigure la chevalerie européenne.

Grâce à de nombreuses traductions, les Poèmes d'Ossian ont connu une vogue exceptionnelle auprès des romantiques de toute l'Europe. Ils trouvaient dans cette oeuvre une noblesse des sentiments, une propension à l'amour mélancolique et une peinture des paysages qui correspondaient à leurs préoccupations littéraires.

« EXTRAITS Le songe d'Ossian, par Ingres L'apostrophe à l'étoile du soir (Les Chants de Selma) Etoile de la nuit qui descend, belle est ta lu­ mière dans l'Occident ! Ô toi qui élèves ta tête à la chevelure vierge hors de ta nuée : tes pas sont majestueux sur la colline ! Qu'aperçois-tu dans la plaine ? Les vents orageux se sont apai­ sés.

De loin arrive le murmure du torrent.

Les vagues rugis­ santes escaladent les rochers éloignés.

Les insectes du soir voltigent sur leurs faibles ailes ; le bourdonnement de leur vol emplit la plaine.

Qu'aperçois-tu, belle lumière ? Mais tu souris et tu t'en vas ! Les vagues avec joie viennent autour de toi : elles bai­ gnent ta belle chevelure.

Adieu, ô rayon silencieux.

Lève-toi, lumière de l'âme d' Ossian ! Caïrbar se prépare à l'affrontement avec Fingal (Temora) Cai'rbar comprit que les Puissants étaient proches, il convoqua ses sombres chefs.

La terre retentit sous les pieds des guerriers qui le joignent : tous en même temps tirent leurs épées.

Cormar se courbe sur son épieu, et roule de tous côtés ses obliques regards.

Sous les épais sourcils de Malthos règne un air farouche.

F oldath est comme un roc blanchi par l'écume des vagues qui couvrent ses flancs obscurs ...

Cathmor est ennemi de toute querelle dans un festin, son âme est brillante comme ce soleil ...

Il périra dans la plaine de Léna ; ma renommées' élèvera de son sang ...

Le roux Olla entonne le chant de bataille : le cœur d' Os car en tressaille de joie, de cette joie familière à son cœur, quand le cor de Fingal se faisait entendre.

Sombre comme la vague enflée de l' Océan, lorsque poussée par les vents, elle baisse la tête vers la côte, telles' avance l'armée de Cai'rbar.

Un père, Armyn, évoque la perte de ses enfants.

Daura, enlevée par un ravisseur, voit mourir son frère de la main de son amant, qui se noie, alors qu'il veut la délivrer La barque est brisée en deux par les vagues.

Armor plonge dans la mer pour sauver sa Daura ou mourir.

Soudain un coup de vent fond de la colline sur les vagues.

Il sombra et ne reparut plus.

Seule sur le rocher battu des flots, on enten­ dait se lamenter ma fille.

Ses cris étaient fré­ quents et aigus ; mais son père ne pouvait la secourir.

Toute la nuit je restai sur le rivage.

Je la voyais à la faible lueur de la lune.

Toute la nuit j'entendis ses cris.

Le vent hurlait et la pluie battait avec violence les flancs de la montagne.

Avant que le matin parût, sa voix s' af­ faiblit.

Elles' évanouit comme la brise du soir dans les herbes des rochers.

Epuisée de douleur, elle expira et te laissa seul, Armyn : elle a fui, ma force dans la guerre ; il est déchu mon orgueil parmi les femmes.

Quand les tempêtes de la mon­ tagne s'élèvent ; quand le nord soulève les vagues ; je m'assieds sur le rivage retentissant et je regarde le rocher fatal.

Souvent, au coucher de la lune, je vois les esprits de mes enfants.

Entraper­ çus, ils vont, s'entretenant tristement.

Aucun de vous ne parlera-t-il par pitié ? ...

Ils ne prêtent pas attention à leur père.

Traduction de Lacaussade revue par F.

Heurtematte Avec son œuvre, Macpherson a suscité de son vivant déjà une controverse qui a duré.

On le suspectait de ne pas avoir traduit des textes authentiques et d'avoir fait passer ses propres poèmes pour une création du passé.

Aujourd'hui, il est établi qu'il a pris beaucoup de libertés dans la traduction de vieux manuscrits, s'autorisant d'importantes inventions personnelles.

L'ombre des héros morts devant Ossian, par Girodet-Trioson NOTES DE L'ÉDITEUR « On trouve dans ces poèmes le tableau d'un état social et moral qui est fait pour séduire et pour attacher.

Point d'agriculture ni de métiers, point de villes, point de civilisation matérielle ; et cependant ces chasseurs, ces guerriers ne sont pas des sauvages, encore moins des barbares.

Leurs mœurs sont douces : ils professent le respect du faible, la clémence envers le vaincu ; ils ne versent le sang que pour réparer l'injustice.

Surtout ils ont pour les femmes le plus profond respect ; et l'on est assez d'accord au XVIIIe siècle pour admettre que c'est de ces peuples et des autres peuples du Nord, leurs congénères et leurs contemporains, qu 'est venue à l'Europe l'institution de la chevalerie.

Ils n'ont aucune notion précise de la divinité : ni culte, ni prêtres ; et leur religion se « On connaît, au moins par ouï-dire, les éléments essentiels du paysage ossianique : la mer glauque ou blanche d'écume, roulant ses vagues énormes à l'assaut des rochers escarpés du rivage ; les baies et les îles innombrables, qui découpent le littoral et rapprochent partout les deux éléments ; les lacs que revêt un perpétuel voile de brouillards ; le ciel bas, nuageux, sombre ; les montagnes nues, couvertes de landes stériles ou de forêts de chênes et de sapins ; les torrents écumeux et bruyants ; les vastes bruyères désertes sous la lune froide.

» Paul Van Tieghem, Ossian en France, Slatkine reprints, Genève, 1967.

1 coll.

B.B . C./ Hulton Pict.

Library / D . R.

2, 3, 4 Giraudon borne à croire que les âmes des héros planent dans les nuages, d'où elles protègent et encouragent les guerriers, tandis que les lâches sont plongés dans les eaux infectes du Lego.

» Paul Van Tieghem, Le Préromantism e, Slatkine reprints, Genève, 1973.

MACPHERSON 02. »

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