Précieuses ridicules (les)
Publié le 15/03/2019
                            
                        
Extrait du document
Précieuses ridicules (les), comédie en 1 acte, en prose, de Molière (1659). C'était sa première création parisienne et elle lui valut son premier grand succès. Il y critique le jargon à la mode et les idées des précieuses, telles qu'elles venaient d'être exposées dans la Précieuse de l'abbé de Pure (1656) — qui aurait par ailleurs écrit pour les comédiens-italiens une pièce sur ce sujet, aujourd'hui perdue, mais dont Molière se serait inspiré. Molière fit l'expérience de la difficulté qu'il y avait à séparer les « vicieuses imitations » (les « pecques provinciales »), objet de sa critique, et l'original même, les salons parisiens, apparemment épargnés. L'abbé d'Aubignac y vit une œuvre salutaire, et les contemporains pensaient que la satire visait, au premier chef, Mlle de Scudéry. Des « alcovistes de qualité » firent d'ailleurs, à deux reprises, interrompre les représentations. Mais le ton de l'œuvre de Molière était déjà donné : par la contorsion, qu'elle soit linguistique, morale ou sociale, on n'arrive à rien, qu'à faire rire de soi.
«
                                                                                                                            1  •  LE  CONTEXTE
Dans les  années 1660, stimulée par l'éclat  de la Cour, la vie  mondaine, issue  des salons  précieux,  brille  de mille
feux  : beau langage,  raffinements sentimentaux, mais aussi  coteries  et cabales.
                                                            
                                                                                
                                                                     Molière, surmené par son intense
production et meurtri dans sa vie  privée,  doit faire  face à la cabale du  Tartuffe...
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans Les Précieuses ridicules, il
s'est moqué des provinciales  qui singent les  Parisiennes ; avec  Le Misanthrope, il  s'en  prend directement à la
haute  société de la capitale.
2  •  LE  TEXTE
Deux amis, Alceste, révolté  contre  l'hypocrisie sociale, et Philinte, qui s'en  accommode, fréquentent le  salon  d'une
jolie  veuve  de vingt ans, Célimène.
                                                            
                                                                                
                                                                     Celle-ci  est entourée  d'un  essaim  d'adorateurs, jeunes  nobles  désoeuvrés  ou
qui se piquent  de poésie.
                                                            
                                                                                
                                                                    Alceste, amoureux de Célimène,  voudrait l'arracher  à ce milieu  frivole,  mais n'arrive
même pas à avoir une  conversation  sérieuse  avec  elle.
                                                            
                                                                                
                                                                    Célimène,  d'abord  reine du  jeu,  manipule Alceste,
incapable de se détacher  d'elle.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais  elle a l'imprudence d'écrire des billets contradictoires à deux marquis,
encourageant  l'un et l'autre,  se moquant  de l'un devant l'autre.
                                                            
                                                                                
                                                                     Confondue, elle voit
son salon  déserté.
                                                            
                                                                                
                                                                    Alceste lui propose  alors de l'épouser  et de quitter Paris.
                                                            
                                                                                
                                                                     Effrayée, elle se dérobe.
                                                            
                                                                                
                                                                    Alceste se
tourne vers la douce Éliante, mais celle-ci  vient de se promettre à Philinte.
                                                            
                                                                                
                                                                    Alceste reste seul.
3  •  LES THÈMES  MAJEURS
•  Une société fausse et cruelle
Tout  un monde défile  dans le  salon  de Célimène.
                                                            
                                                                                
                                                                     La  règle du  jeu de société est simple : complimenter les
présents, critiquer  les  absents.
                                                            
                                                                                
                                                                     En cas de heurt, c'est la loi  de la jungle  : Célimène  « exécute  » Arsinoé avec  une
politesse  féroce.
                                                            
                                                                                
                                                                    Derrière les  mots,  le  vide  des coeurs.
•  Des êtres naïfs
Célimène,   coquette  avide  d'adulations,  incapable de choisir,  est comique par son rêve naïf  de vivre  dans un monde
où  le  principe de non-contradiction existerait.
                                                            
                                                                        
                                                                    Alceste, sincère jusqu'à  la brutalité, est comique par ses  excès, ses
rigidités  et ses  contradictions : il  aime une  femme qui incarne tout ce qu'il déteste.
•  Vivre en société
Deux savoir -vivre  s'affrontent.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cartésien, Alceste refuse, au  nom de la raison, les  compromissions.
                                                            
                                                                                
                                                                    Platonicien,  il
exige  que   ses   semblables  se  conforment  à  la haute  « idée  » qu'il se fait  d'eux.
                                                            
                                                                                
                                                                    Philinte, plus proche  du  philosophe
Gassendi, juge raisonnable  d'accepter  les  hommes tels  qu'ils sont, avec  leurs faiblesses.
                                                            
                                                                                
                                                                     Molière, qui entend  «
châtier les  moeurs par le  rire »,  semble nous  donner ici un autoportrait déchiré.
4  •  L'ÉCRITURE
•  La  caricature
La  pièce offre  une  satire de la vie  mondaine.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les personnages secondaires, et même Célimène,  sont  des types un
peu   déshumanisés,  donc  comiques : la caricature grossit le  trait  pour faire  rire.
                                                            
                                                                                
                                                                     Célimène  s'y livre  elle-même, dans
la célèbre  scène  des portraits.
•  Entre le  rire et la compassion
Alceste,  qui  représente   sans  doute   à bien des égards  Molière  lui-même, suscite le  rire mais aussi  la sympathie par
ses  désillusions, son « noir  chagrin  »,  sa solitude, son destin amoureux.
                                                            
                                                                                
                                                                    La  grande comédie rencontre ici la
tragédie, dont  le  ressort est la pitié.
 
 
Jean-Baptiste  Poquelin, dit Molière, était destiné  au  théâtre.
                                                            
                                                                                
                                                                     Après  avoir dirigé une  troupe ambulante, l'Illustre -
Théâtre,  avec   la  famille  Béjart,  il   se  fixe  à Paris et devient  bientôt le  protégé  de Louis XIV, pour qui il  compose de
nombreuses comédies -ballets.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le Misanthrope n'eut qu'un  succès  d'estime, mais prit  progressivement  sa place
dans le  répertoire du  Théâtre -Français et fut élevé au  rang de chef -d'œuvre du  théâtre  classique.
Alceste, un jeune noble qui ne peut  supporter  l'hypocrisie mondaine, aime la superficielle et coquette Célimène,  à
laquelle  il  finira  par renoncer.
"L'ennemi  du  genre  humain".
                                                                                                                    »
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