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PROLÉGOMÈNES À TOUTE Métaphysique FUTURE Emmanuel KANT (philosophie - étude d'une oeuvre)

Publié le 10/07/2018

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Les Prolégomènes ne sont pas vraiment des prolégomènes, mais ils sont déjà la métaphysique elle-même, du moins la seule métaphysique possible comme science. Ainsi est achevée la grande rupture qui substitue à la métaphysique ancienne — une théorie de ce qui se trouve au-delà de toute expérience possible — la théorie de la connaissance. Les Prolégomènes sont le « sommaire général » de cette nouvelle science. Mais l' esprit humain ne peut renoncer à la recherche de l' inconditionné. Les antinomies soulevées lors de l'examen de la question de l'existence de Dieu ou de celle de l'immortalité de l'âme ne trouveront leur solution que dans la raison pratique : la foi en Dieu et en l' immortalité de l'âme retrouve place, mais seulement comme des « postulats » qui correspondent à l'inté­rêt de la raison pratique. Ainsi, la critique de la métaphysique a-t-elle définitivement rompu le lien qui subordonnait la philosophie à la théologie.

Après la Critique de la raison pure, le but des Prolégomènes à toute métaphysique future (1'rin, 1994) est l'exposé de la science à destination des maîtres. La question pre­mière à se poser est de savoir si « quelque chose comme la métaphysique est possible ». Le constat dont part Kant est peu encourageant. La métaphysique est qualifiée de « pré­tendue science ». Elle ne progresse pas alors que toutes les sciences progressent. Le but de Kant n'est pourtant pas de ruiner définitivement la métaphysique, mais de définir les conditions qui la rendent possible comme science. Car la raison humaine ne peut vou­loir renoncer à construire une telle science. Il s'agit de préparer une « renaissance » de la métaphysique. Les Prolégomènes inaugurent une science « entièrement nouvelle ».

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« possible.

La réponse à cette question ne peut être tirée que du concept, « encore pro­ blématique »d'une telle science.

t La possibilité de jugements synthétiques a priori pose problème.

C'est la même chose que demander comment est possible une connaissance par la raison pure.

L'existence de la métaphysique dépend entièrement de la solution à ce problème.

Faute de répondre à cette question, les métaphysiciens sont tenus de s'abstenir ; ils ne peu­ vent enseigner la métaphysique comme une science, mais seulement, le cas échéant, comme un «art de persuader», tenant « le langage modeste d'une foi raisonnable ».

llE Sur la théorie des jugements, voir les§ 2-3.

2.

MATHÉMATIQUES ET SCIENCES DE LA NATURE A.

Le problème fondamental t Les mathématiques trouvent leurs vérités dans l'intuition alors que la philosophie doit« se contenter de jugements discursifs par simples concepts ».

Il doit donc y avoir au fondement de la mathématique une « intuition pure ».

La difficulté réside dans le fait qu'une intuition a priori est comme une contradiction dans les termes.

La question semble ainsi être : « Comment l'intuition de l'objet peut-elle précéder l'objet lui­ même ? » La solution réside dans la distinction fondatrice entre phénomène et chose en soi.

C'est elle qui permet d'expliquer comme les jugements synthétiques a priori sont possibles.

t Il faut supposer 1) que« c'est seulement en vertu de la forme de l'intuition sensible que nous pouvons intuitionner a priori des objets » ; mais que 2) « nous ne pouvons aussi les connaître que tels qu'ils peuvent nous apparaître (à nos sens), non tels qu'ils peuvent être en soi».

B.

L'espace et le temps t Ainsi,« l'espace et le temps sont ces intuitions que la mathématique pure pose au fon­ dement de toutes les connaissances et de tous les jugements ».La géométrie« qui prend pour fondement l'intuition pure del' espace» ; l'arithmétique qui« élabore elle-même le concept de nombre par addition successive des unités dans le temps » ; la méca­ nique qui « ne peut élaborer ses concepts de mouvement qu'au moyen de la représen­ tation du temps ».

t Le problème de la mathématique pure est donc résolu.

« La mathématique pure, en tant que connaissance synthétique a priori, n'est possible qu'en vertu du fait qu'elle ne concerne rien d'autre que de simples objets des sens, dont/' intuition empirique est fon­ dée sur une intuition pure (celle del' espace et du temps), et cela a priori ».

t Parce que l'espace du géomètre et l'espace de notre intuition sensible sont une seule et même chose, les mathématiques peuvent décrire le monde physique, alors même qu'elles sont une construction a priori.

L'objectivité des mathématiques est ainsi la condition de la scientificité de la physique.

C.

Les principes de la connaissance de la nature t «La nature est l'existence des choses en tant que déterminée suivant des lois uni­ verselles.

» La nature visée par la science n'est donc pas la nature en soi, car celle-ci ne peut être connue ni a priori ni a posteriori.

Le point de départ, comme pour les mathé­ matiques, c'est le fait de la science ; « nous sommes en possession d'une science pure de la nature».

La valeur objective des jugements d'expérience s'oppose à la valeur simplement subjective des jugements de perception.

Ce qui confère une valeur objec­ tive aux jugements d'expérience, ce sont précisément ces concepts tirés de l'entende­ ment pur.

Un jugement de perception ne peut en effet acquérir d'objectivité que si nous 237. »

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