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PYRAME ET THISBÉ de Théophile de Viau : Fiche de lecture

Publié le 18/11/2018

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pyrame

PYRAME ET THISBÉ

Théophile de Viau. Tragédie, 1621.

 

Théophile de Viau (1590-1626) s’est inspiré d’un mythe de l’amour malheureux (tiré des Métamorphoses d’Ovide) abondamment exploité pendant la Renaissance: Pyrame se suicide, convaincu que sa bien-aimée Thisbé, avec laquelle il se préparait à fuir (car ses parents s’opposent à son amour), a été dévorée par un lion-, Thisbé se tue sur le corps de son amant. Interprétée par Théophile de Viau, la légende devient le support d’un hymne à la jouissance. Aucun pouvoir, ni ceux des parents ni celui du roi, ligués contre les jeunes gens (acte I) ne peut les faire fléchir. D’ailleurs ces pouvoirs sont privés de légitimité : Pyrame stigmatise « Ces vieillards dont l’esprit et le corps abattu/Érigent l’impuissance en titre de vertu» (II, 2, v. 431-432). Un confident exhorte le père de Pyrame à

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Tragédie, 1621.

Théophile de Viau (1590-1626) s'est inspiré d'un mythe de l'amour mal­ heureux (tiré des Métamorphoses d'Ovide) abondamment exploité pen­ dant la Renaissance: Pyrame se sui­ cide, convaincu que sa bien-aimée Thisbé, avec laquelle il se préparait à fuir (car ses parents s'opposent à son amour), a été dévorée par un lion; Thisbé se tue sur le corps de son amant.

Interprétée par Théophile de Viau, la légende devient le support d'un hymne à la jouissance.

Aucun pouvoir, ni ceux des parents ni celui du roi, ligués contre les jeunes gens (acte D ne peut les faire fléchir.

D'ailleurs ces pouvoirs sont privés de légitimité: Pyrame stig­ matise • Ces vieillards dont l'esprit et le corps abattu/Érigent l'impuissance en titre de vertu,.

UI, 2, v.

431-4321.

Un confident exhorte le père de Pyrame à ne pas contrarier la nature U, 3) et la mère de Thisbé, avertie par un songe prophétique, renonce -trop tard -à • brider les désirs où son âge la porte'"· Le roi, amoureux de Thisbé, n'est pas un meilleur représentant de la loi morale, puisqu'il met cyniquement son pouvoir au service de son caprice U, 3); ses confidents, poussés par la peur ou l'appât du gain, choisissent le crime sciemment Ull, 11.

C'est d'ailleurs le serviteur le plus vertueux qui périt.

Ainsi, le lion pourrait bien être l' allégo­ rie d'une société où règnent la violence et la loi du plus fort.

L'écriture baroque Œoileau s'est assez moqué du poignard qui •rougit,.

de honte d'avoir servi au suicide de Pyrame, v.

1227-1228) sert une sensualité portée à son paroxysme.

Le désespoir des amants donne lieu à des hallucinations canni­ balesques et nécrophiles, teintées de panthéisme matérialiste: les fauves qui ont dévoré Thisbé accoucheront désor­ mais de petits Amours (v.

10581; Pyrame cherche quelque débris du cadavre qu'il voudrait enfouir dans une plaie de son corps, boit le sang répandu et veut être dévoré par le lion qui a mangé Thisbé pour mêler son corps au sien ...

Enfin, Thisbé meurt de façon peu chrétienne, en • haïssant,.

les cieux! • L'on comprend alors que Les Amours Tragiques de Pyrame et Thisbé aient été portés au bûcher, lorsqu'en 1623 Théo­ phile de Viau, après la publication du Parnasse satyrique (recueil collectif con­ tenant des poésies licencieuses, dont certaines signées de son noml, fut brûlé en effigie ainsi que ses œuvres.

Lors de son procès, le poète eut à se justifier de ce que Thisbé, proclamant au vers 1203: • Mais mon Pyrame est mort sans espoir qu'il retourne '"• semblât nier la réalité de la résur rection.

Pourtant, cette pièce subversive et baroque, aux antipodes du théâtre classique, a été jouée et admirée tout au long du XVII" siècle.

Elle ne fut pas publiée moins de soixante-treize fois.

ÉomoN: Théophile de Viau.

Pyrame et Thi.sbé.

dans Théâtre classique.

t.I, éd.

Jacques Schérer.

Gallimard.

·La Pléiade•, 1975.

itruDES: René Pintard, Le Libertinage érudit dans la première moitié du xv1t' siècle.

Boivin.

1943.

Antoine Adam.

Théophile de Viau et la libre pensée française en 1620, Slatkine.

1965.. »

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