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Amours tragiques de Pyrame ET Thisbé de Théophile de Viau (fiche de lecture)

Publié le 15/10/2018

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Amours tragiques de Pyrame ET Thisbé (les). Tragédie en cinq actes et en vers de Théophile de Viau, dit aussi Théophile (1590-1626), créée sans doute en 1621, et publiée dans la seconde partie des Œuvres du sieur Théophile, à Paris chez Billaine en 1623.

 

Poète déjà célèbre, Théophile composa ce qui fut vraisemblablement son unique pièce en s'inspirant d'un épisode bien connu des Métamorphoses d'Ovide (peut-être aussi de Baïf et de Marino). D'une composition délibérément archaïque, Pyrame et Thisbé est comme une suite de tableaux où s'impose surtout un climat poétique lié à l'absolu d’un amour contrarié, vécu dans une étroite proximité avec la nature. L'unité de ton et la force du discours élégiaque, nourri d'équivoques et de métaphores, frappèrent davantage que les traits libertins de la pièce, d'une violence particulièrement provocante : l'oeuvre fut longtemps admirée et marqua profondément les générations postérieures - ce dont témoigne encore l'ironie de Boileau à propos du fameux poignard qui « en rougit, le traître ! »...

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« Seule.

la jeune Thisbé dit son amour pour Pyrame : aucun obstacle, pas même la « haine ancienne » que se portent leurs familles, ne les séparera.

Mais le père de Pyrame entend être obéi et ne veut plus tolérer cette relation.

Quant au Roi, amoureux de Thisbé, il el')visage de faire assassiner Pyrame ; malgré ses réticencesinitiales, Syllar, son ministre, accepte de s'en charger (Acte 1).

Pyrame rejette les conseils de son ami Disarque qui l'invitait à délaisser Thisbé.

La ren­ contre des amants.

dans un cadre rustique.

est J'occasion de nouveaux serments amoureux (Acte Il).

Aidé de Deuxis, son domestique, Syllar attaque Pyrame.

Deuxis est blessé, Syllar s'enfuit Avant de mourir Deuxis révèle qu'il a agi sur ordre du Roi : Pyrame décide de fuir avec Thisbé.

Le Roi ordonne à Syllar d'organiser un nouveau guet-apens (Acte Ill).

Thisbé accepte de partir avec son ·amant; ils se quittent et doivent se retrouver peu après.

La mère de Thisbé, qui a vu en songe sa fille morte, décide d'accepter son amour pour Pyrame.

Partie retrouver son amant, la jeune fille aperçoit un lion et s'enfuit (Acte IV).

Arrive Pyrame qui, voyant du sang et les traces du lion, conclut à la mort de sa bien-aimée.

Il se tue.

Revenue sur ses pas, Thisbé trouve son corps sans vie et se suicide (Acte V).

La brièveté de la pièce sert son inten­ sité dràmatique : aucun relâchement, une tension croissante avec, en contre­ point, de nobles chants d'amour que le spectateur sait toujours davantage menacés.

Les monologues de Thisbé, par des effets de miroir ou d'opposi­ tion, structurent la tragédie : joie de l'amour (I, 1), prières à la Lune et à un « sacré ruisseau » quand elle attend Pyrame pour fuir avec lui (IV, 3), déses­ poir et adieu au monde (dernier des deux monologues auxquels se réduit l'acte V).

À la confiance absolue dans l'amour, qui seul fait vivre pleinement, à la plénitude de cette union que rien ne saurait entamer, succède la douleur de la séparation (des corps, non des âmes).

Le suicide sanctionne, avec la perte de l'amant, l'impitoyable désillu­ sion : non pas seulement désespoir amoureux, mais douleur insoutenable de comprendre que la nature, long- temps chantée comme refuge à l'unis­ son du couple, accueillante et complice, n'est qu'un doux leurre : rameaux et « prés verdissants » chaque année meurent pour revivre; Pyrame, lui, est à jamais l'hôte de « ces pâles manoirs où son esprit séjourne ».

Mou­ rir, pour Thisbé, c'est pouvoir ne faire enfin« qu'un esprit de l'ombre de deux corps»; c'est plus encore une révolte, qui donne aux derniers mots du per­ sonnage (juste après l'apostrophe au poignard, « bourreau » de Pyrame) leur véritable tonalité : non pas apaisement d'une femme qui rejoint l'aimé dans la · mort, mais violence provocatrice, iro­ nique défi adressé au destin et aux dieux.. »

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