QUATRE AGES DE L’HOMME (Des) de Novare

Philippe de Novare, chevalier lombard au service des Ibelin, importante famille de l’Orient latin, fut soldat et diplomate à Chypre et en Syrie vers 1230. Après s’être retiré des affaires, il composa ce traité de morale pratique, où il mit a profit ses expériences. Lorqu’il l’écrit, il a probablement dépassé soixante-dix ans (vers 1265). Parmi les traités du même genre de cette époque, cette œuvre se détache nettement par son caractère direct et sincère. Elle nous intéresse particulièrement dans la mesure où elle nous renseigne sur les idées de la haute société contemporaine. A côté de YHistoire de saint Louis, qui lui est de peu postérieure et qui nous présentait l’exacte image du roi idéal, les Quatre âges font le portrait de ce que nous pourrions appeler l’ « honnête homme » du xiiie siècle, le clerc ou le chevalier. Philippe de Novare divise la vie humaine en quatre périodes de vingt ans chacune : l’enfance, jusqu’à vingt ans, la jeunesse de vingt à quarante, l’âge mûr, de quarante à soixante et la vieillesse de soixante à quatre-vingts. Chacun de ces temps a son caractère propre et, en quelque sorte, sa fonction déterminée en rapport avec la vie outre-tombe.