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Récits de Tchekhov

Publié le 05/04/2013

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tchekhov

Tchekhov débute à vingt ans dans la presse. Son métier l'absorbe :« Je suis plongé dans ma médecine jusqu'aux oreilles « ; la littérature demeure pour lui une activité annexe. En 1888, il reçoit cependant le prix Pouchkine pour son recueil Dans le crépuscule ; c'est la plus haute récompense pour un écrivain russe. Miné par la tuberculose, Tchekhov meurt à quarante-quatre ans.

tchekhov

« « Aimer la femme d'autrui est aussi reçu, de nos jours, que de fumer les cigarettes d'autrui ou de lire ses livres.

» EXTRAITS Un mari envahi par le doute Il réfléchissait tandis que le vendeur étalait devant lui sa marchandise et considérait comme de son devoir de s'occuper de son client.

« Voici des pistolets an­ glais d'un nouveau Sys­ tème que nous venons de recevoir, disait-il.

Mais je vous préviens, monsieur, ces systèmes pâlissent devant le Smith & Wesson.

Ré­ cemment -vous /'avez sans doute déjà lu dans les journaux -un offi­ cier nous a acheté un Smith & Wesson.

Il a tiré sur /'amant de sa femme et...

que croyez­ vous ? La balle /'a transpercé, a traversé ensuite une lampe de bronze, puis le piano à queue sur lequel elle a ricoché, tuant un bi­ chon et commotionnant la femme.

Brillant ré­ sultat qui fait honneur à notre firme.

L'officier a été arrêté ...

Bien entendu il sera inculpé et envoyé aux travaux forcés.

Premièrement, notre législation est par trop vétuste, deuxiè­ mement, monsieur, le tribunal est toujours favorable à /'amant.

Pourquoi ? C'est bien simple, monsieur! Les juges, les jurés, le procureur et l'avocat vivent eux-mêmes avec les femmes des autres et ils seront plus tranquilles s'il y a en Russie un mari de moins.

La société trouverait agréable que le gouvernement envoyât tous les maris à Sakhaline.

Oh! monsieur, vous ne savez pas quelle indignatiOf! soulève en moi la dépra­ vation actuelle ! Aimer la femme d'autrui est aussi reçu, de nos jours, que de fumer les cigarettes d'autrui ou de lire ses livres.

Chaque année notre commerce va de mal en pis, cela ne veut pas dire qu'il y ait de moins en moins d'amants, mais que les maris s'accommodent de leur position par crainte des juges et des travaux forcés.

» Le Vengeur, 1887 Une alliance désastreuse De /'époque où il était tombé amoureux et avait fait sa déclaration et des sept ans de vie commune, il ne lui restait que le souvenir de longs cheveux parfumés, d'une souple masse de dentelles et d'un petit pied, effectivement très petit et très beau ; et maintenant encore il avait /'impression que les étreintes d'autrefois ne lui avaient laissé aux mains et sur le visage que des sensa­ tions de soie et de dentelles, et rien d'autre.

Rien d'autre si /'on omet les crises de nerfs, les cris, les reproches, les menaces et les men­ songes, des mensonges im­ pudents, pleins de traîtrise.

( ...

) Ses plus belles années s'étaient écoulées comme dans un enfer, ses espérances de bonheur avaient été brisées et tour­ nées en dérision, il n'avait plus de santé, son intérieur était un vulgaire intérieur de cocotte.

( ...

)Il lui semblait que si une bande de bri­ gands avait vécu dans son appartement, sa vie n'aurait pas été aussi désespérément, irrémédiablement détruite que par cette femme.

L' Épouse, 1895 •· "":;.

..

:'.,: « Selon toute vraisemblance, elle n'était déjà plus une jeune fille et appartenait à la catégorie des humbles femmes.» NOTES DE L'ÉDITEUR «Après le plus insignifiant de vos Récits, tout semble grossier, écrit non pas avec une plume mais avec une bûche.( ...

) Avec vos petits récits vous faites une très grande chose, vous éveillez chez les gens le dégoût de la vie somnolente, à demi-morte.( ...

) Vos récits sont comme des flacons élégamment ciselés qui contiennent tous les parfums de la vie.

» Maxime Gorki, lettre « En lisant, en relisant dix fois, trente fois Tchekhov, on constate qu'on est envoûté.

( ...

)Devant les Récits de Tchekhov (pas tous, bien sûr), on reste dans un état de contemplation religieuse comme devant un savant bouquet de fleurs.

Qu'on enlève une fleur ou bien qu'on en ajoute une autre et l'harmonie est rompue.

Les Récits de Tchekhov, les grands Récits, même quand ils sont courts, il nous semble les lire toujours pour la première fois avec l'impression pourtant de les avoir déjà entendus dans chacune de nos existences antérieures.

Ces Récits, on peut les lire en les prenant tantôt au début, tantôt au milieu, tantôt à la fin, sans qu'ils arrivent à épuiser nos réactions.

On peut les lire comme on met un disque connu, aimé, aux suggestions incalculables, comme on peut écouter le troisième mouvement d'une sonate avant à Tchekhov, janvier 1900.

1 Sipa-lcono 2, 3, 4, 5 dessins de M.

]vers I Edit-Service, Genève , 1973 Je premier, dont Je prolongement retentit immédiatement en nous.

» Aimée Alexandre, A la recherche de Tchekhov, Éditions Buchet-Chastel, 1971.

TCHEKHOV OS. »

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