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« RÉFLEXIONS SUR LA RÉVOLUTION DE FRANCE » D'EDMUND BURKE

Publié le 07/09/2018

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Il porte la marque de son origine et de sa confection à la fois fiévreuse et travaillée. Le manque de composition préméditée saute aux yeux. Burke avoue que son sujet aurait pu être mieux divisé et distribué. Il n'y a pas un seul titre tout au long de l'ouvrage, pas de chapitres, aucune indication extérieure qui permette de s'orienter au fur et à mesure de la lecture. Comme si l'auteur avait désiré maintenir à son livre l'aspect d'une protestation spontanée, écrite d'une seule haleine, d'une seule et gigantesque coulée O

On peut, assez artificiellement et pour la clarté, distinguer deux grandes parties dans ces Ré fluions, où réapparaissent sans cesse, diversement et obstinément orches­trés, les mêmes thèmes essentiels. Une première partie est consacrée à montrer, en prenant pour texte le révoltant sermon du docteur Priee, le contraste complet entre la Révolution anglaise de 168 et la Révolution française, contraste entièrement à l'avantage de la première.' L'interprétation donnée par Burke, conservatrice à l'excès, des événements de 168, n'est d'ailleurs pas acceptée en général par les auteurs anglais. La seconde partie est plus spécialement consacrée à la critique des a Nouveaux établissements » de l'Assemblée nationale. Bases de la représentation politique ; situation de l'exécutif ; organisation judiciaire, militaire, financière : tout est critiqué avec une sévérité plus d'une fois justifiée, mais toujours unilatérale, et où grince une hargne que rien ne saurait désanner. Il est bien instructif de comparer ces pages avec les fameuses« Notes secrètes» qu'à la même époque Mirabeau adressait à la Cour : une sévérité analogue s'y allie à la hauteur, à l'étendue des vues d'un grand esprit politique, ouvert sur l'avenir et que n'emporte pas la passion.

 

Les Réfle:cions sont un torrent impétueux, bizarre, aveugle, plein de chatoiements magnifiques. On ne peut s'abandonner ici à son abondance incontrôlée, il faut maîtriser, endiguer ce flot inépuisable, autrement dit choisir. Or il y a dans ce livre célèbre, pétris, brassés ensemble, à la fois un pamphlet d'actualité contre les Constituants français, pamphlet hurlant de partialité, et un procès de doctrine - qui touche à l'un des plus hauts débats de la philosophie politique. Le pamphlet, où éclate une évidente ignorance des conditions réelles de la France de 1789 (si bien décrites au contraire, par un autre Anglais, Arthur Young, dans ses Voyages en Françe), ne présente plus d'intérêt que pour les historiens de la Révolution. Le procès de doctrine, au contraire, qui ne sera jamais tranché définitivement, garde un intérêt permanent, et lui seul va nous retenir.

à néant toutes ses ambitions, et sauva sans doute la liberté anglaise. De mémorables interventions de Burke (discours sur la taxation des Américains, 1774; discours sur la conciliation avec l'Amérique, 1775), au cours du combat par lui livré pour empêcher la sécession des treize colonies, avait mis le sceau à sa réputation. Réputation d'indomptable libéral, de magnifique, puissant et somptueux orateur politique.

Mais ensuite, Burke, aux prises avec la crise très grave où se débattait le parti whig, scindé en coteries rivales, avait commis, semble-t-il, des fautes de tactique et de jugement. Il s'était laissé aller à des écarts, à une certaine intempérance, revers de sa riche et généreuse nature irlandaise. La dissolution de 1784, triomphe du second Pitt, avait marqué, avec la durable défaite whig, la fin des espoirs politiques de Burke. Lorsque éclate la Révolution française, la réputation du grand whig est en déclin ; les jeunes gens jugent surannée son éloquence ; plusieurs fois il a paru manquer du sens des proportions; dans son propre parti, on le tient à l'écart : trop impérieux, intraitable et violent; ses ennemis s'acharnent à le décrier, le persécutent ; la moitié de la nation anglaise, nous dit-on, le considère alors comme u un fou » plein de dons.

14 juillet 1789, prise de la Bastille. Le célèbre whig Fox, ami de Burke, s'exalte : voilà le plus grand événement de l'histoire du monde, et le plus heureux. Dans bien des cœurs anglais, qui avant peu maudiront la France satanique, sonne pour le moment l'heure des vœux généreux. Quels accents enflammés ne peut-on attendre de l'ardente bouche irlandaise qui, contre l'opinion populaire, celle du Parlement, celle de la Cour, avait défendu la liberté américaine - maintenant qu'à son tour se lève, éclairant l'Europe, la liberté française!

Or Burke se tait ; silence réticent ; son premier mouvement a été défavorable.

 

En 1773, Burke avait fait un voyage en France. Marie-Antoinette avait seize ans alors, et n'était que dauphine; il l'avait vue à Versailles et admirée. Ce souvenir devait lui inspirer, dans les Réflea:ions, une page d'anthologie («elle était ainsi que l'étoile du matin, brillante de santé, de bonheur et de gloire»). Mais Burke à Paris avait aussi pris contact avec «les philosophes n du temps ; ces «encyclopédistes» et<< économistes» comme on les appelait, ces sophistes destructeurs et athées, comme il les nomme. Il en était resté horrifié. Rationalisme en matière de religion, rationalisme en matière de politique, rien ne lui inspirait plus de dégoût, ni de crainte. Aussi son âme vibrante et excessive avait-elle été frappée d'une appréhension qui ne devait plus se dissiper, à la suite de ce contact avec les philosophes français tout occupés d'écraser l'infâme, ainsi qu'ils disaient l'infâmë » étant le christianisme).

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« SOCIALISME ET NATIONALISME national-socialiste, en exposant sa genèse, son histoire, en même temps que ses buts.

Qu'on ne ·soit donc pas surpris si le premier volume, intitulé Bilan (Abrec hnung), est essentiellement autobiographique et histor ique, bien que coupé de larges digres­ sions doctrinales ; et si le second, intitulé Le Mouvement, est essentiellement doctrinal, bien qu'il consacre maintes pages à la • lutte contre le front rouge • de 1920 à 1922, à la réorganisation et à la croissance du mouvement pendant la même période , à l'occupation de la Ruhr par la France en tm.

L'autobiographie C'est en 1889 que naît, dans cette symbolique petite ville frontière de Braunau­ sur-l'lnn, l'homme qui se dit «choisi par le Ciel.» pour proclamer la volonté raciste du Créateur.

Il fait, confesse-t-il, de médiocres études techniques à la Realschule de Linz, chef-lieu de la Haute-Autriche.

Le dessin seul l'attire, et, se refusant à devenir fonctionnaire autrichien comme son père, il rêve d'une carrière d'artiste peintre.

Un vieux professeur d'histoire, pangermaniste, apprend à l'enfant de treize ans la haine de l'�tat Habsbourg, traitre au germani sme.

Et voici que l'audition de Lohen­ grin, au théâtre de Linz, fait du jeune Adolf un dévot de Richard Wagner, prince de la musique germanique.

Mort de son père.

Mort de sa mère, deux ans après : HiUer a quinze ans alors.

Bientôt il part pour Vienne, avec une valise d'habits et de linge, et au cœur, nous dit-il, « une volonté inébranlable •, celle de devenir cc quelqu'un '!· Les déceptions s'accumulent.

Le jeune homme, dont l'�cole des Beaux-Arts de Vienne n'a pas voulu comme élève peintre, est résolu à devenir architecte, quitte à gagner sa vie, en attendant et en étudiant, comme manœuvre, quitte à souffrir de la faim.

Il roule � sur les pavés de la grande ville », de cette Vienne Œ toujours moins allemande », où il côtoie à chaque pas des Slaves (Polonais, Tchèques, Croates) non-Allemands, prenant la place et le pain des Allemands.

De plus, � cette grande ville cruelle, qui n'attirait les hommes à elle que pour mieux les broyer », lui apparaît comme la capitale de l'iniquité sociale, où voisinent sans transition la richesse et la misère.

A cela quel remède ? La philanthropie, les œuvres d'assistance et de prévoyance sociale ? Niaiseries ridicules, inefficaces, ricane Hitler : c'est « aux vices profonds et organiques • de la société qu'il faut s'attaquer.

Alors le socialisme ? Vienne est un grand fief de la Social-Démocratie marxiste.

«Sur Je chanti er» même, Hitler prend contact, nous raconte-t-i l, avec les ouvriers sociaux-démocrates ; ils veulent l'obliger à adhérer au syndicat.

Il refuse.

Et se tient à l'écart, cc buvant sa bouteille de lait ct mangeant.

son morceau de pain n'importe où "• mais entendant malgré lui les conver­ sations des autres.

Ils dénigrent tout, ils rejettent tout ce que le jeune Hitler, petit bourgeois allemand respectueux d�s autorités (sauf des Habsbourg), avait appris à révérer.

Tout : La Nation, invention des classes "capitalistes • - que de fois n'allais-je pas entendre ce mot ; la Patrie, instrument de la bourgeoisie pour l'exploi­ tation de la classe ouvrière, l'autorilé des lois, moyen d'opprimer le prolé­ tari at; l'école, institution destinée à produire un matériel humain d'esclaves, et aussi de gardiens ; la religion, moyen d'aiTaiblir le peuple pour mieux l'exploiter ensuite ; la morale, principe de sotte patience à. »

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