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RÈGLE DU JEU (la)

Publié le 21/03/2019

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RÈGLE DU JEU (la), autobiographie de Michel Leiris en quatre volumes : Biffu-res (1948), Fourbis (1955), Fibrilles (1966), Frêle Bruit (1976). En présentant Biffures, Leiris exprimait l'espoir de rencontrer un jour sa propre « règle du jeu » — ou encore, disait-il, « plus pompeusement : mon art poétique et le code de mon savoir-vivre que j'aimerais découvrir fondus en un unique système ». Le projet autobiographique qui (sans compter l'Àge d'homme, publié en 1939) l'occupera pendant trente-cinq ans a en effet été conçu comme le creuset destiné à produire la fusion quasi alchimique de l'art et de la vie soudés en une même et unique formule. Fibules, titre initialement prévu pour la conclusion, devait en divulguer l'énoncé : il ne verra pas le jour. À défaut de la règle qui aurait codifié l'art de « vivre poétiquement », Fibrilles se rabattra, plus modestement, sur les articles d'un art poétique de l'autobiographie quelque peu désenchanté (peut-on vivre autobiographique-ment?).

 

La vie dont cette autobiographie se fait l'écho est étroitement solidaire de l'expérience linguistique. Non seulement parce que l'auteur en passe une bonne partie à l'écrire (au point qu'il lui arrivera de se demander s'il ne la raconte pas plutôt que de la vivre), mais aussi parce que la majorité des événements que Leiris choisit de rapporter et d'analyser (dans une mosaïque de souvenirs dont la composition ne suit pas le droit fil de la chronologie) est constituée par ce qu'il appelle des « faits de langage », pour la plupart sortes de malentendus riches en effets lyriques à la manière dont l'étaient les jeux de mots de Glossaire : j'y serre

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