RÈGNE DU SILENCE (Le) de Georges Rodenbach. Résumé et analyse

RÈGNE DU SILENCE (Le). Recueil

de vers de Georges Rodenbach (1855-1898), publié à Paris en 1891. Il comprend six parties : « La vie des chambres », « Le cœur de l’eau », « Paysages de ville », « Cloches du dimanche », « Au fil de l’âme » et « Du Silence ». Dans la première, le poète rêve que les chambres ont une vie qui leur est propre, pleine de souvenirs et riche en secrets de toutes sortes : les vieux portraits, le soir, chuchotent entre eux ; le piano, dans son coin, attend que des doigts se posent sur ses touches et, quand les ombres de la nuit descendent et remplissent leurs angles de mystères, de mélancolie et de peur, les chambres meurent réellement (« Les Persiennes sont des paupières se fermant - Sur les yeux des carreaux pâles, où tout se brouille -La pendule dévide avec monotonie - Les instants brefs de son rosaire d’agonie », XVII). L’eau (deuxième partie), tout comme les chambres, possède un cœur résigné à réfléchir tout ce que la vie exige : visages humains, arbres, maisons, ciel, nuages, battements d’ailes, mais tout ne fait que l’effleurer d’un fugace reflet (« Le cœur de l’eau... se conserve intact, comme un cœur de poète »). Rodenbach chante en des vers mélodieux la poésie de Bruges, les canaux morts aux eaux silencieuses et désertes