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Roger Ikor: Les Eaux mêlées (Fiche de lecture)

Publié le 22/02/2012

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Deuxième volet d'un diptyque, Les Eaux mêlées évoque la destinée d'une famille juive émigrée à Paris, et son intégration en France. Ainsi se justifie le titre de l'oeuvre, prémonitoire des problèmes qui se poseront encore longtemps après elle.
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« désespère, c'est la vulgarité de son fils et son acharnement à abandonner les études.

Simon juge son père et sonaïeul beaucoup trop « juifs », trop conservateurs.

Il faut aller dans le sens du progrès, abandonner l'ancien idéalisme et les humbles façons de leurs ancêtres.

Néanmoins, Simon se révèle très doué pour le commerce.

Quant à Clara, laseconde fille de Yankel, elle affirme, à l'égard de sa famille, un mépris de jeune intellectuelle.

Le second fils,Fernand, se destine à l'ébénisterie. En ces temps de guerre, la position de Yankel devient de plus en plus difficile, d'autant que, pour la loi, il esttoujours russe, originaire de ce pays de bolcheviks qui, après la révolution de 1917, a conclu une paix séparée avecl'Allemagne et qui est devenu l'ennemi de sa terre d'accueil.

Il se sent rejeté par la France et séparé de Rakwomir,investie, ravagée par les Allemands.

Sans doute, la famille demeurée en Russie devait-elle être décimée par lespogroms...

Le vieil Avrom surenchérit encore sur l'inquiétude de son fils : juif pieux, il doit finir ses jours en Israël!Yankel l'affranchi ne comprend pas l'intérêt d'aller « pleurnicher » face au mur des Lamentations.

Mais le souvenir du conflit ne s'effacera pas de sitôt chez les Mykhanowitzki : Moïsché est revenu du front handicapé par une blessureà la jambe.

Yankel ne reconnaît plus en lui l'homme alerte et allègre de jadis.

Itchê est mort.

L'unité de la familleparisienne semble rompue. I,'ascension de l'ambitieux Simon Après la guerre, le récit privilégie le point de vue de Simon sur celui de Yankel.

Les deux hommes ne se comprennentguère : fe père croit son fils dur, insensible, égoïste.

De son côté, Simon juge sévèrement son père : dans le genre « primi-f », il préfère son grand-père, un vrai «sauvage », celui-là...

Le jeune homme ne veut pas perpétuer la tradition familiale du petit commerce.

Il n'est pas question, pourlui, de se faire exploiter par un patron.

La fille aînée de Yankel, Revkê, se marie avec un juif polonais, ce qui neséduit pas son père.

Après la Pâque, le vieil Avrom plie bagage. Simon s'installe au village suisse, près du Champ-de-Mars.

t Dans sa baraque, il vend un peu n'importe quoi, de la chapellerie en tous genres.

Et il réussit à séduire ses clientes.

Il se ! lance dans la mode.

Yankel, lui, répugne àrelancer le chaland et, fidèle à ses principes émancipateurs, n'apprécie guère le voisinage de « tous ces juifs ». Néanmoins, il tente de persuader Simon d'épouser une juive.

« Tu te crois encore à Rakwomir? », réplique son fils, agacé.

Mais il finit par accéder au désir de ses parents, quoiqu'il persiste à refuser le mariage.

Il médite de s'installervraiment et loue un magasin boulevard Beaumarchais, rénové au goût du jour. Les amours de Simon Un jour, pour exploiter une imitation de pierres irisées, il prend contact avec Mile Jacqueline Saulnier, à Virelay, enbanlieue parisienne.

Pour la première fois, il entre dans une famille française et il perd son aplomb habituel devant lajeune fille.

« En offrant l'hospitalité à cet étranger, elle se révélait elle-même, elle révélait sa terre.

» Il attend des nouvelles de Mile Saulnier, qu'il a fait embaucher par un de ses nombreux amis.

Et il ne pense qu'a elle : il ne sauraitvraiment s'établir s'il restait célibataire, etc.

Il s'imagine dédaigné alors que Jacqueline ne songe qu'a lui mais sedéfend de sacrifier sa pudeur à son inclination naissante.

Enfin, les amoureux se rapprochent.

Reste à présent, pourSimon, à avouer ses origines.

Avec Jacqueline, tout se passe le mieux du monde.

Mais lui ne peut s'empêcher defrissonner en pensant aux parents de sa future femme.

Yankel se contente d'avertir son fils des possiblesdissensions futures.

Mais la timidité de la rougissante Jacqueline a tôt fait de le séduire.

Côté Saulnier, lesrésistances s'affirment davantage.

L'anticléricalisme du père a raison de l'opposition maternelle et tout s'arrange...La cérémonie religieuse, catholique, se déroule le mieux du monde. Simon s'installe magnifiquement.

Jacqueline accouche d'un garçon.

Yankel reconnaît, avec Baptiste Saulnier, que lesreligions sont rétrogrades mais il ne peut s'empêcher de trouver la circoncision hygiénique.

Simon la refuse.

De plus en plus casanier, père de trois enfants, il envisage alors de faire construire une maison à Virelay, dans le village desa femme. Si le grain ne meurt... La narration reprend le fil du monologue intérieur mené par Yankel.

Ses enfants lui échappent et pourquoi faire?Revkê s'est mariée à un petit Polonais, Simon à une goyê, Clara à un Italien.

Seul, Fernand épouse sagement OdileBloch, que ses parents lui ont présentée.

Mais rien n'y fait : à la nouvelle du décès de sa mère en Palestine, Yankelcomprend que quelque chose s'achève.

Son inquiétude s'accroît lorsqu'il apprend le dénuement de son père,apparemment dépouillé de tous ses biens en Palestine.

Alors, il s'aperçoit que son frère, aigri par sa blessure, est un mauvais mari.

Il finit par réunir le conseil de famille et il éprouve bien des déceptions, surtout de la part de Fernand.En réalité, il ne supporte guère les amis de ce dernier, qu'il semble préférer, secrètement, à Simon, dont, pourtant, ilse rapproche.

Quant à Clara, il l'ignore et, cependant, elle est la plus proche de lui par le coeur. En dépit de la crise du début des années trente, Simon fait fortune.

Il pend la crémaillère à Virelay, dans sa maisonneuve, tout en béton et cubique.

Mais le silence s'immisce toujours entre lui et son père.

Simon se moque gentimentde Yankel et de ses tendances paranoïaques lorsque celui-ci, dès 1933, dénonce la montée du fascisme et ledurcissement de l'antisémitisme. Une nouvelle guerre survient.

Yankel survit à l'Occupation en émigrant vers la zone libre.

Revkê et sa famillepérissent dans des camps.

Clara se fait communiste alors que Fernand est prisonnier en Prusse orientale.

Moïsché. »

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