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Rolla

Publié le 30/03/2013

Extrait du document

Lejeune Rolla décide de se suicider après avoir dilapidé tout son argent en menant une vie de débauche.

Dans La Confession d'un enfant du siècle, le jeune Octave s'adonne à la débauche après un amour déçu. De même Franck et Hassan, dans Un spectacle dans un fauteuil, et Rolla sont ces enfants du siècle, ces figures romantiques, chères à Musset, oscillant entre luxure et pur amour.

« ~- ------ EXTRAITS ---------, Rolla fut publié en 1833 dans la Revue des Deux Mondes ; ce périodique fit paraître de même, pendant ces années, Chateaubriand, Lamartine, Stendhal, Hugo, Balzac, Vigny, Sand, Nerval, Baudelaire, etc.

Rolla, le débauché De tous les débauchés de la ville du monde Où le libertinage est à meilleur marché, Ce n'était déjà plus qu'un être inanimé.

Dans ce chaste baiser son âme était partie, Et, pendant un moment, tous deux avaient aimé.

« Rolla considérait d'un œil mélancolique I La belle Marion dormant dans son grand lit.,.

De la plus vieille en vice et de la plus féconde, Je veux dire Paris, -le plus grand débauché Était Jacques Rolla.

- Jamais, dans les tavernes, Sous les rayons tremblants des blafardes lanternes, Plus indocile enfant ne s'était accoudé Sur une table chaude ou sur un coup de dé.

Ce n'était pas Rolla qui gouvernait sa vie, C'étaient ses passions ; - il les laissait aller Comme un pâtre assoupi regarde l'eau couler.

Voltaire, de son vrai nom Arouet, est responsable des maux de la société Voilà pourtant ton œuvre, Arouet, voilà l'homme Tel que tu l'as voulu.

-C'est dans ce siècle-ci, C'est d'hier seulement qu'on peut mourir ainsi.

Quand Brutus s'écria sur les débris de Rome : « Vertu, tu n'es qu'un nom ! » il ne blasphéma pas.

Il avait tout perdu, sa gloire et sa patrie, Son beau rêve adoré, sa liberté chérie, Sa Portia, son Cassius, son sang et ses soldats ; Il ne voulait plus croire aux choses de la terre.

Mais, quand il se vit seul, assis sur une pierre, En songeant à la mort, il regarda les cieux.

Il n'avait rien perdu dans cet espace immense ; Son cœur y respirait un air plein d'espérance; Il lui restait encor son épée et ses dieux.

Et que nous reste-t-il, à nous, les déicides ? Pour qui travailliez-vous, démolisseurs stupides, Lorsque vous disséquiez le Christ sur son autel ? Que vouliez-vous semer sur sa céleste tombe, Quand vous jetiez au vent la sanglante colombe Qui tombe en tournoyant dans l'abîme éternel? Vous vouliez pétrir l'homme à votre fantaisie; Gallimard, 1957 « Quand Rolla sur les toits vit le soleil paraître, I Il alla s'appuyer au bord de la fenêtre ! » Vous vouliez faire un monde.

-Eh bien, vous l'avez fait.

Marion offre son collier à Rolla pour l'empêcher de se suicider Rolla lui répondit par un léger sourire.

Il prit un flacon noir qu'il vida sans rien dire ; Puis, se penchant sur elle, il baisa son collier.

Quand elle souleva sa tête appesantie, NOTES DE L'ÉDITEUR Rolla tire sa richesse de sa complexité : « On hésite à qualifier Rolla de poème narratif.

Le récit proprement dit n'y tient qu'une place restreinte; le personnage principal n'est pas Jacques Rolla mais le narrateur lui-même, qui pose les questions, introduit les comparaisons, interpelle, s'exclame et invite le lecteur à considérer telle ou telle partie du tableau présenté.

» Philippe Hédouin, Dictionnaire des litté­ ratures de langue française, Bordas, 1984.

C'est un réquisitoire dressé par Musset : « L'anecdote compte ici beaucoup moins que le contenu de l 'œuvre ; elle est le prétexte qui permet à un grand poète de lancer quelques-unes des interrogations - et d!!s accusations - qu'il porte en lui.

Accusation contre le XVIIIe siècle athée, dont Voltaire et son « hideux sourire » est le premier représentant ; accusation contre la société corruptrice ; interrogation( ...

) : par quoi remplacer cette foi que le xvme siècle a arrachée du cœur de l'homme ? » Gilbert 1 Musset par Landez, musée de Versailles I Sipa-lcono 2.

3, 4 dessins de P.

Rousseau, éd.

Maurice Glomeau, Paris, 1929 / B.N.

Sigaux, Dictionnaire des personnages, SEDE, 1962.

« On ne peut plus lire Rolla, poème de la prostitution et de la débauche, sans être choqué par l'artifice.

Musset est tour à tour éloquent et facile.

Il raconte des histoires en vers, donne dans un espagnolisme puéril, chante l'élégance des Parisiennes et se montre souvent plus versificateur que poète.

» Kléber Haëdens, Une histoire de la littérature française, Grasset, 1970.

MUSSET OS. »

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